Salvatore Spatafora, Blancheporte : "Nous devons trouver la bonne alliance entre le mobile et le papier"

Pourquoi avoir choisi de lancer une application mobile ?

Alors que notre site e-commerce est en ligne depuis 2014 et a connu une forte accélération pendant la crise sanitaire, les ventes sur smartphone ont véritablement explosé au sortir du Covid. Notre clientèle est composée en majorité de femmes entre 45 et 50 ans, leur taux d'équipement a augmenté à cette période et nous enregistrons aujourd'hui deux tiers des visites de notre site depuis le téléphone portable. Ainsi, l'enjeu derrière la création de notre application est de taille, car entre le taux de transformation que nous observons sur le mobile chez les autres acteurs du commerce et celui que nous enregistrons sur le desktop, il y a un écart important.

Notre objectif avec l'application est donc de créer un espace préférentiel afin d'être en permanence à un clic de nos clientes. Aujourd'hui pour faire du e-commerce, il est impératif d'être partout, tout le temps. Notre application permet donc de renforcer le lien et de répondre aux nouvelles habitudes de consommation.

Outre la fluidité d'usage, l'application nous permet d'avoir accès à l'appareil photo des utilisatrices. Grâce à cela, nous avons mis en place une nouvelle fonctionnalité de reconnaissance visuelle grâce à l'IA. En somme, si une cliente voit un motif qui lui plaît dans la rue, elle peut l'identifier via l'application et trouver des produits similaires. Nous voulons vraiment travailler la passerelle entre le digital et le papier, notre canal historique, afin de conserver le lien avec nos clientes. Ainsi, cette fonctionnalité permet aux utilisatrices de photographier un produit de notre catalogue et d'être immédiatement redirigées vers la page du produit.

Comment s'est déroulé le planning de développement de l'application ?

La construction de l'application nous a pris un an. Nous avons travaillé en plusieurs temps. D'abord, nous avons mené les traditionnels benchmarks afin de juger si l'outil était fluide et correspondait aux usages de notre clientèle. À la fin de cette phase de test, nous avons mis en ligne une version "VIP" le 1er septembre, en envoyant un lien de téléchargement en avant-première à 75 000 personnes de notre base, leur proposant de devenir marraines de notre application. La cliente visualisait alors une vidéo personnalisée qui mettait en avant ses catégories de produits préférées. Dans les prochains jours, les premières utilisatrices recevront un questionnaire afin de déterminer les points d'amélioration possible de l'application. Le téléchargement a ensuite été ouvert à tous, le 18 septembre.

Comment se traduit votre stratégie omnicanale ?

Depuis l'utilisation massive des téléphones mobiles, nous avons la capacité de contacter nos clientes partout, à tout moment. Ainsi, notre stratégie omnicanale est d'utiliser toutes les occasions pour faire du rebond commercial. Nous tâchons donc de capter la donnée, la travailler, la répéter et la redistribuer. En somme, nous exploitons le contexte de navigation en temps réel.

Avez-vous observé des premiers résultats encourageants ?

Aujourd'hui, nous sommes proches des 12 000 téléchargements. C'est un chiffre très satisfaisant, car certaines enseignes ayant lancé leurs applications il y a quelque temps, avoisinent les 50 000 utilisateurs. Notre objectif est d'atteindre 20 000 téléchargements d'ici à la fin de l'année.

Ce que nous cherchons avant tout, c'est de trouver la bonne alliance entre le mobile et le papier. Comme nous n'avons pas de boutiques, nous devons nous contenter de la taille d'un écran de téléphone pour présenter notre offre et la mettre en valeur. Ainsi, pour ce qui est du taux de conversion, l'application enregistre des résultats à mi-chemin entre la navigation sur desktop et celle sur la version mobile du site web. Le projet sera réussi si nous parvenons à augmenter le taux de transformation du mobile.