Comment gérer l'après Wap ?
Les déboires du Wap ne signifient pas la fin du m-commerce, bien au contraire. Les consommateurs sont là, reste à attendre l'apparition des modèles économiques et des technologies viables. Certaines idées ont déjà été réalisées avec l'emploi des messages SMS et des assistants personnels PDA. Mais tout reste à faire...
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La sentence du marché est sans appel : le Wap est un échec. Le constat est
quasi unanime, il ne reste que des opérateurs de téléphonie mobile pour essayer
de convaincre le monde entier, qu'ils croient encore à la survie du Wap.
Histoire de sauver la face et de ne pas trop désespérer les actionnaires et les
banquiers. Et encore ! « Il manquait plusieurs facteurs clés de succès »,
affirmait récemment Franck Boulben, directeur général de Vivendi-Universal,
co-opérateur du portail Vizzavi de Vodaphone. Partout on assiste à des débuts
d'analyse. Pourquoi cet échec, quand la même chose - ou à peu près - marche
bien au Japon ? Quelle est cette différence qui a dérouté les consommateurs
européens ? Peut-être ne sont-ils pas assez réceptifs à l'idée d'accéder aux
différents services en situation de mobilité. Mais alors, quand le commerce
mobile, dit "m-commerce", verra-t-il le jour ? En attendant les nouvelles
orientations, le marché est morose. Même les opérateurs sont devenus réticents
vis-à-vis des modes de transmission futurs. A voir leur manque d'empressement
pour demander une licence UMTS, on constate que le syndrome du chat échaudé
joue à plein. Mais le m-commerce, tout comme la communication entre et vers les
personnes en situation de mobilité, ne saurait être réduit aux défauts d'un
malheureux protocole. Au Japon, le m-commerce, grâce au I-mode, est
véritablement opérationnel depuis 1997, avec le succès que l'on sait.
L'opérateur japonais DoCoMo table, pour 2001, sur 300 millions de dollars de
biens achetés par ce biais. La courbe des consultations en Grande-Bretagne est
similaire à celle du I-mode japonais, et atteint 89 millions de pages vues par
mois. Alors pourquoi un tel échec en France ? « C'était une erreur marketing de
facturer le Wap à la minute, estime Gilles Babinet, P-dg de Musiwap. British
Telecom a beaucoup de succès avec sa facturation de trois euros pour un
méga-bit d'information transmise, ce qui correspond aujourd'hui à des milliers
de pages. » L'objectif serait de migrer d'un modèle de paiement à la minute
vers une rémunération au service rendu, qui est perçue comme plus juste par les
consommateurs.
Olivier Thierry (DigitalRum)
: "Les services de localisation ne sont pas
toujours associés à un contenu pertinent ".
Et de recréer certains réflexes du Minitel dans le m-commerce futur. « Les
opérateurs vont progressivement transposer le mode kiosque, car il offre la
possibilité de facturer les services facilement et de façon organique, comme
sur le Minitel, poursuit Gilles Babinet. Le paiement est garanti par
l'opérateur, donc il n'y a pas de numéro de carte bancaire à saisir en ligne,
et donc aucune crainte. » Dans de telles conditions, un développement rapide de
ce type de commerce deviendra possible. Encore que, selon Gilles Babinet, il
faut pondérer les estimations du marché car il s'agit typiquement d'un achat
immédiat et de montant faible. On n'achètera jamais un objet valant plus de 500
F sur son téléphone. « Le Wap était une erreur de parcours, remarque Olivier
Thierry, directeur de DigitalRum, fournisseur de plates-formes de comparateur
d'achat. Les technologies n'étaient pas complètement prêtes et les services
proposés aujourd'hui, plutôt anecdotiques. Les services de
localisation-direction, tellement mis en valeur pour le Wap, se prêtent
davantage à une utilisation sur des assistants personnels PDA, plutôt que sur
le petit écran du téléphone. » Selon une étude du cabinet Forrester Research,
60 % des marchands en ligne jugent que la technologie n'est pas prête. Et 43 %
d'entre eux se plaignent du niveau de sécurisation insuffisant. L'étude conclut
à une possibilité de développement sur le Wap pour des services de billetterie
et... des fleuristes. Selon les statistiques de France Télécom Mobiles,
l'e-mail, les jeux, et l'actualité sportive font partie des services les plus
utilisés sur le Wap aujourd'hui. Ce sont justement des services habituellement
offerts avec un ordinateur, sous forme de jeux déjà installés sur le disque
dur, ou des services d'information intégrés dans l'interface de Windows. On
notera que ces services jouent alors le rôle de bonus à l'achat, sans que l'on
envisage de les rendre payants. Des services propres seront néanmoins
développés autour de quelques axes majeurs. D'abord la mobilité, avec la
localisation et les programmes de cinéma du jour. Ensuite, la dimension loisirs
et le volet professionnel, l'accès aux bases de données, la localisation des
camions pour la question logistique, etc. Sans compter les services basiques :
bourse, banque, etc. Mais la liste est-elle exhaustive ? « En France, tous les
services restent à inventer, poursuit Olivier Thierry. On parle souvent d'une
grande demande des utilisateurs pour des services financiers. En réalité, leur
utilisation est assez faible. La musique, la possibilité d'identifier un
morceau qui passe à la radio et d'acheter le CD, est une prestation assez
marginale. La localisation demande à être associée avec un contenu pertinent.
Prenez le cas du groupe Accor. Leur site permet de trouver un hôtel du groupe
proche de l'endroit où vous vous trouvez, tous types d'hôtellerie confondus. Ce
service ne correspond pas à la demande des clients qui cherchent plutôt un
hôtel dans une catégorie de prix donnée, et non pas par appartenance à un
propriétaire. » Seule exception à cette règle, les porteurs de cartes de
fidélité. A partir de là, on peut imaginer des services de localisation, par
exemple, de la salle UGC la plus proche, pour les porteurs de la carte annuelle
de ce réseau.
Sébastien Preignan (Mobipocket)
: " Nous allons revoir notre mode de
diffusion à l'apparition du GPRS ".
Pour monter des services de comparatif d'achat, il faut pouvoir s'interfacer
avec les marchands traditionnels pour récupérer les informations sur les prix
et la disponibilité dans les magasins, des articles recherchés. DigitalRum
fournit la plate-forme sous marque blanche pour le portail mobil Mviva et pour
le service ComparAchat du portail web et wap de M6Net. « Notre plate-forme
permet de rechercher, de comparer les prix et d'acheter l'article, confie
Olivier Thierry. Nous améliorons la sécurisation des paiements grâce à un
double certificat d'authentification. Pour le client qui a ouvert un compte
chez nous, c'est DigitalRum qui déclenche l'achat, sans ressaisie du numéro de
la carte bancaire. » Les services liés à la localisation étaient pressentis
comme porteurs de valeur ajoutée, depuis les débuts du m-commerce et du Wap.
Ces services sont liés à une notion de "tribu", où l'on garde en permanence
contact avec ses amis et proches. En Allemagne, par exemple, un service de ce
type permet d'envoyer à tous ses amis des invitations pour une fête avec un
plan d'accès attaché au message et une notification par SMS. « Les objectifs de
recherche sont assez différents suivant les pays, suivant les habitudes
culturelles, analyse Kenneth Hart, vice-président d'AirFlash, fournisseur d'une
technologie de localisation. En France, on cherche un hôtel ou une salle de
cinéma. C'est souvent une recherche individuelle. En Grande-Bretagne, on
cherche un pub ou une boîte de nuit, pour une sortie en bande. Le soir, les
serveurs sont submergés par des recherches du pub le plus proche. » La
différence de contexte induit des nuances dans les critères. En France, ce
n'est pas toujours le critère de proximité qui domine, mais la cotation du
restaurant dans les guides gastronomiques et aussi son appréciation par
d'autres internautes. Cette différence de comportement entre les peuples
d'Europe est très profonde. Le comportement des habitants d'Europe du Nord
ressemble plus à celui des Nippons. La notion de "tribu" y est fortement
développée. Le mode de vie "tribal" se prête bien à l'échange des messages SMS.
En France et dans les pays d'Europe du Sud, cette notion de tribu est
relativement peu développée. Les Espagnols s'échangent, par exemple, dix fois
moins de messages SMS qu'en Finlande. Les différences culturelles ne sont pas
l'unique raison des déboires du Wap. L'absence d'équipement mobile suffisamment
adapté à la navigation est citée comme l'une des causes principales de l'échec.
Il est vrai que les nouveaux téléphones communicants japonais, comme le P503i
de DoCoMo, dament le pion aux combinés en vente en Europe. Leur écran couleur
occupe pas moins d'un tiers de la façade de l'appareil (contre 20 % pour nos
téléphones destinés au Wap) et offre une visibilité incomparable aux téléphones
classiques. Avec les grandes icônes, il ressemble plus à un écran d'ordinateur.
Un mini-joystick assure une navigation facile bidimensionnelle sur toute la
surface de l'écran, au lieu du défilement linéaire des icônes avec la roulette
ou les touches d'un appareil traditionnel. La compagnie J-Sky, concurrent de
I-mode, fait encore mieux : son terminal SH04 est équipé d'une caméra intégrée,
d'un système de positionnement, et d'un son FM. D'autres modèles affichent des
images en trois dimensions et de la musique à télécharger. Et il ne s'agit pas
de vulgaires sonneries, mais de vraies chansons en vrai karaoké dont les
Japonais raffolent. Les constructeurs de téléphones intègrent progressivement
cette dimension de navigation "façon internet" dans leurs gammes. Motorola
vient de présenter plusieurs modèles de PDA, de téléphones-PDA et de boîtiers
SMS destinés aussi à l'accès internet. Le fabricant de microprocesseurs Intel
vient d'inventer une puce ("chip") comprenant à la fois un processeur, de la
mémoire et des circuits de communication. La nouvelle puce est destinée à
équiper une nouvelle génération de téléphones portables et d'assistants
personnels. Elle offre les capacités de connexion mobile à Internet avec une
puissance informatique plus proche de l'univers des ordinateurs que de celui
des téléphones mobiles. Reste un grand doute quant à l'avenir du langage WML
sur lequel le Wap a été conçu. Ce langage souffre d'un grand défaut : il ne
peut être utilisé que sur des téléphones mobiles, et sur aucun autre
équipement. Or, les analyses du marché démontrent que, pour réussir, les
futures applications et services pour le m-commerce devront être consultables
indépendamment sur les écrans des téléphones, des Palm Pilot, des PC de poche,
etc. Cela nécessite un formatage dynamique de la page à la largeur de la
fenêtre. Le langage WML n'offre pas cette opportunité. Il devrait bientôt
disparaître au profit du langage X-HTML qui autorise la consultation
multisupport.
Gilles Babinet (Musiwap)
: " C'était une erreur marketing que de
facturer le wap à la minute."
A ce moment-là, les téléphones wap actuels risqueraient de partir à la casse.
Quant au I-mode japonais, il ne semble pas beaucoup souffrir de ce genre de
mésaventures. « Leur technologie propriétaire fonctionne à la même vitesse que
le Wap ou le GMS, mais elle est plus proche du Compact HTML, affirme Gilles
Babinet. Elle permet d'afficher des visuels, et son interpréteur fonctionne
mieux que ceux des autres technologies. On peut utiliser des visuels
interactifs, ce qui est impossible avec le Wap. De plus, la facturation se fait
au volume et non à la minute comme avec le Wap. Avec le I-mode, la connexion,
c'est-à-dire la synchronisation des données, est quasi instantanée, alors
qu'avec le Wap, il faut bien une minute pour se connecter. » Tout cela devrait
changer avec l'apparition du nouveau standard de communication mobile GPRS
fonctionnant en mode paquets. La question est quand ? Le GPRS a déjà été
retardé à plusieurs reprises. Aujourd'hui, le début du déploiement est annoncé
pour fin 2001. Tout porte à croire que des applications opérationnelles ne
verront pas le jour avant fin 2002. En attendant, les prestataires commencent à
miser sur des solutions qui ne font pas appel au Wap. « Ne faisons pas
l'amalgame entre le commerce mobile et le Wap. Le Wap est un mode de
communication lent avec des téléphones peu ergonomiques », estiment Frédéric
Bruel, patron de Mobiquid et Anne Toledano, co-fondatrice. Leur entreprise
propose le service d'identification du disque qui passe à l'antenne de la
radio, avec une possibilité d'achat immédiat. Mobiquid est accessible par un
numéro d'appel banalisé, financé avec de la publicité, ou bien par un numéro
Audiotel à deux francs la minute. Ce numéro est utilisé par les radios qui
proposent cette prestation à l'attention des auditeurs. Mobiquid a choisi la
communication par Audiotel vers des serveurs vocaux, avec un retour par le
message SMS. Le message contient entre autres, un code de trois lettres qui
identifie la référence produit du CD. Il suffit à l'abonné de renvoyer ce
message pour valider l'achat. Un exemple qui prouve que l'on n'a pas besoin de
technologies supplémentaires pour proposer l'achat d'impulsion. Le serveur
enregistre aujourd'hui près de 25 000 visites par semaine, concentrées
essentiellement en fin de semaine. « Jusque là nous communiquions sur la
possibilité d'identifier une chanson, poursuit Frédéric Bruel. Désormais, nous
allons mettre en avant l'achat spontané. Nous espérons obtenir un taux de
conversion de 2 % vers la fin de l'année. Et nous envisagerons d'étendre notre
système à l'achat de livres. » Il existe déjà des spécialistes de diffusion
d'informations par le SMS, comme Netsize. Parmi ses clients, la RATP qui
recherche des moyens pour prévenir les usagers en cas d'incident ou de
perturbation sur ses lignes. « Ils ont choisi le message SMS qui est moins
intrusif qu'un appel téléphonique et plus sûr qu'un e-mail que le client
risquerait de ne pas consulter avant la fin de la journée. Ce service est
proposé aux abonnés de la carte Intégrale. Ils peuvent s'inscrire par Minitel
», explique Laurent Chesnais, Dg de Netsize. Le rôle de son entreprise est ici
de fournir à la RATP un point d'entrée IP unique vers les trois opérateurs de
téléphonie. Les messages SMS pourraient devenir un canal de vente pour des
promotions de dernière minute sur des sites comme Pariscope. Ils seraient
utiles pour avertir les abonnés quand il reste des places disponibles pour le
concert le soir même. La limitation de la taille du message à 160 caractères
n'est pas un obstacle pour la diffusion de ce type d'information, à condition
de concevoir des textes courts et avec de la valeur immédiate. Le nombre
d'abonnés à la téléphonie mobile est de loin supérieur au nombre d'internautes.
C'est donc aussi un canal intéressant pour le marketing direct. De son côté, le
Crédit Agricole utilise les SMS pour délivrer le solde de leur compte à ses
clients. Un jour il pourrait servir pour faire des virements. « C'est aussi sûr
que par Internet, affirme Laurent Chesnais, car il y a la certitude
d'identifier la personne grâce au numéro de téléphone. Et la disparition du
mobile, par exemple en cas de vol, est tout de suite remarquée. » Le SMS
pourrait se transformer en une sorte d'accusé de réception électronique :
j'envoie par SMS la notification d'un courrier à mon client, avec une clé qui
seule permet de consulter ce courrier sur mon site. Le client se rend sur le
site, saisit la valeur de cette clé électronique et lit le message. En tant
qu'envoyeur, j'ai une triple certitude : que c'était bien ce client-là, qu'il a
reçu la clé et qu'il a lu le message. Autre exemple, l'entreprise Mobipocket
est spécialisée dans l'adaptation des livres au format électronique, à lire sur
une machine de poche. « Il est difficile de séduire les maisons d'édition
littéraire qui ont des schémas de pensée très traditionnels. Pour ce qui est du
livre électronique, elles craignent la cannibalisation du contenu papier par de
nouveaux supports, explique Sébastien Preignan, directeur du développement de
Mobipocket. Nous essayons de leur expliquer qu'il s'agit d'une activité
marginale, du moins au début. Notre but n'est pas de leur faire concurrence
mais plutôt de créer un nouveau canal de distribution. Et pourquoi pas, donner
une deuxième vie à certaines collections auxquelles elles-mêmes n'accordent
plus une grande importance ? » Reste que le public d'utilisateurs de PDA est
assez restreint en termes socio-démographiques. Ce sont, pour la plupart, des
cadres supérieurs urbains, pressés, et qui ont déjà une première connaissance
du commerce électronique. Mobipocket cherche à leur prouver que lire sur un PDA
peut être une solution pertinente. L'entreprise a déjà séduit près de 40 000
utilisateurs réguliers en France et près de 130 000 dans le monde. Sa base
compte 1 433 références : des livres mais aussi des lettres d'information,
toujours au format électronique. « Créer un livre électronique coûte environ
300 F. Il sera vendu à 30 F l'unité. Au bout de dix exemplaires, c'est la
rentabilité. Quand on en vend 200 ou 300, c'est la réussite ! », estime
Sébastien Preignan. Dans la répartition du prix de vente, 25 % iront au
libraire (les livres électroniques sont vendus sur les sites de la Fnac, BOL,
etc.), 25 % au fournisseur des technologies, c'est-à-dire Mobipocket. Les 50 %
restant iront à l'éditeur qui se chargera de rémunérer l'auteur. Mobipocket
privilégie des éditions destinées aux machines banalisées, Palm Pilot ou PC de
poche. Seule exception à la règle : le Bookman de Franklin. Son avantage réside
dans la surface de lecture, plus grande que sur des PDA classiques. Pour lire
un livre sur son PDA, il faut d'abord aller l'acheter sur l'Internet. « Nous
n'utilisons pas le Wap pour plusieurs raisons. D'abord parce qu'un livre
électronique pèse environ 150 kg-octets. Son chargement serait trop long avec
les standards actuels et, avec une facturation à la minute pour le client. En
plus, on n'est pas à l'abri d'une erreur de chargement qui l'obligera à tout
recommencer », détaille Sébastien Preignan, qui compte néanmoins revoir sa
stratégie commerce mobile au moment de l'apparition du GPRS. De nombreux
prestataires comptent sur ce futur standard pour développer des services
destinés aux mobiles, sur la base de leurs applications déjà existantes sur
Internet. Les éditeurs de logiciels comme Coheris, développent des générateurs
de pages dynamiques à destination des différents terminaux mobiles. Tout porte
donc à croire que l'avènement du GPRS, et à plus long terme de l'UMTS, pourrait
donner un vrai souffle au commerce mobile.
Ce que les consommateurs français attendent des m-services
Une étude diligentée par l'entreprise AirFlash, fournisseur de technologies de localisation, fait le point sur l'approche des porteurs de téléphones mobiles en France, en Allemagne et en Grande-Bretagne, face au m-commerce. L'enquête analyse leurs attentes en matière de nouveaux services et aussi la capacité de ces consommateurs à changer d'opérateur de téléphonie le cas échéant pour pouvoir bénéficier de ces services complémentaires. Selon les résultats de cette enquête, près de 55 % des consommateurs français de téléphonie mobile dépensent à ce titre moins de 200 francs par mois. A noter que ce pourcentage est plus important chez les Anglais et les Allemands : respectivement 67 % et 63 %. Ce qui démontre que les opérateurs de téléphonie mobile britanniques et allemands facturent aujourd'hui leurs services moins cher que les opérateurs français. Le potentiel du marché est donc plus important en dehors de nos frontières. En France, les factures mensuelles comprises entre 110 et 200 francs constituent la tranche de facturation la plus volumineuse (32 %). Et près de 26 % des porteurs de téléphone mobile s'acquittent des montants entre 210 et 300 francs (contre 12 % seulement en Grande-Bretagne). Les porteurs de téléphone mobile sont-ils fidèles à leurs opérateurs ? Près de 18 % des consommateurs français pourraient changer de réseau dans les vingt-quatre prochains mois. Le coût des services sera le premier critère incitant au changement pour 64 % des interrogés. Il est suivi par la promesse d'une meilleure qualité de réception et l'offre d'un modèle de téléphone particulier, pour 48 % et 38 % des interrogés respectivement. 18 % des porteurs français de téléphone mobile seraient intéressés par de nouveaux services. D'après l'enquête, ils seront notamment réceptifs à la possibilité de trouver les offres situées à proximité de l'endroit où ils se trouvent. Pour 44 %, il s'agit avant tout de localiser une station de taxi, un hôpital ou un service de dépannage. La possibilité d'être dirigé vers l'endroit le plus proche, est considérée comme un facteur rassurant. L'achat des cadeaux, la réservation des places de cinéma ou d'une table dans un restaurant attirent 36 % des personnes interrogées. Et la réception des offres promotionnelles, notamment des bons de réduction, sur son téléphone mobile au moment où l'on se trouve devant le magasin, intéresse 39 % d'entre eux. Quant au coût de ces nouveaux services, environ 18 % des porteurs de téléphones mobiles souhaitent les voir inférieurs à 10 francs. La majorité, soit 41 % des interrogés, accepterait de payer entre 10 et 60 francs. Et quelque 20 % souhaitent accéder à ces nouveaux services sans facturation supplémentaire.