La logistique du futur : l'optimisation des moyens de transport grâce au digital
Comment le transport s'intègre à l'essor du digital ? C'est à cette problématique qu'ont répondue plusieurs experts du transport, du e-commerce et du marketing lors d'une table ronde organisée au Hub de la BPI France, la semaine dernière.
Je m'abonne"La supply chain est le souvent le parent pauvre dans l'e-commerce. Une grave erreur car de nombreux e-commerçants ont échoué en ne prenant pas en compte la logistique. En cas de problème de livraison, c'est l'image de votre entreprise qui en pâtit", souligne Frédéric Klotz, dirigeant de OpenYourWeb, société de conseils en supply chain, lors de la table ronde organisée par BPI France la semaine dernière. D'où l'importance pour cet expert de la livraison de bien choisir ses prestataires, en vérifiant leurs taux de livraison et leurs services après-vente en cas d'avarie (perte de colis ou article endommagé).
Areeba Rehma, fondatrice de la société FretBay, plateforme qui met en relation expéditeurs et transporteurs en cas de déménagement, affirme ainsi avoir un taux de perdition de 0%. "Nous avons développé une solution pour éviter que les transporteurs roulent à vide. Pour plus de transparence et de fluidité, nos clients prennent directement contact avec les transporteurs et nous évitons ainsi la perte de colis", indique-t-elle. FretBay, qui recense 8 000 partenaires et 500 000 utilisateurs, a développé un système de pilotage en temps réel qui permet d'améliorer les tournées grâce à la géolocalisation.
Le digital pour mieux optimiser sa logistique
Antoine Beyer, chercheur à l'Ifsttar et spécialiste des questions de transport en Europe, note que "si la livraison est importante, la gestion des retours l'est encore plus. Aujourd'hui, les clients se font livrer plusieurs produits pour n'en garder qu'un seul". Pour s'adapter au quotidien des clients, les lieux de livraison se sont ainsi multipliés. "Le défi est de ne pas transformer sa page de livraison en un arbre de Noël ! Vous devez proposer au maximum quatre à cinq solutions de livraison, sinon vous avez un risque de confusion pour le consommateur", commente Frédéric Klotz. Un avis partagé par Areeba Rehman qui vient de lancer un nouveau service Myboxman, service de livraison de colis de particulier à particulier. "L'idée est de rentabiliser un trajet domicile-travail", explique la dirigeante.
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Favoriser l'empreinte écologique ou le service client ?
Les avis des experts divergent sur l'empreinte écologique si tous sont d'accord qu'il est compliqué de peser sur ses prestataires. Pour autant, Areeba Rehman avance que grâce à sa plateforme collaborative FretBay, et donc à la mutualisation de la livraison, près de 800 tonnes de CO2 ont été économisées.
Pour avoir un impact environnemental, Christophe Poutiers, directeur supply chain de Bazarchic, estime qu'avec près d'un million de colis qui sont envoyés chaque année sur Bazarchic, il est nécessaire de massifier les envois. "Par exemple, lorsqu'un client passe trois commandes différentes, la livraison se fera en une seule fois. Par ailleurs, le volume en cartons est dramatique : nous devons travailler là-dessus, même si la taille des colis a diminué. Vous ne pouvez pas faire vite et propre, aussi vous devez orienter le client vers un cycle vertueux. Les consignes automatiques sont ainsi un exemple concret de mutualisation. "