Underdog lève 7 millions d'euros pour l'électroménager reconditionné

Le modèle économique d'Underdog semble rencontrer un certain succès auprès des investisseurs. Pour preuve, la récente levée de fonds d'un montant de 7 millions d'euros. Cette levée de fonds réunit à la fois les investisseurs historiques d'Underdog (Daphni, Sistafund, Tivoli, Founders Future) et de nouveaux acteurs majeurs comme BNP Paribas et Serena via le fonds InnovAllianz III. Un signal fort donc quant à la viabilité du modèle économique développé par la start-up.

"Nous prouvons qu'un modèle plus durable est non seulement possible, mais aussi économiquement performant," déclare Claire Bretton, co-fondatrice et CEO d'Underdog. Une vision partagée par ses nouveaux investisseurs, à l'image d'Anne Pointet, Directrice de l'Engagement d'entreprise de BNP Paribas, qui souligne le "triple impact sociétal" de l'entreprise.

Une stratégie industrielle ambitieuse dans un marché à fort potentiel

Selon les données de la Fédération des Entreprises de la Réparation et du Reconditionnement (FERR), le marché du reconditionné en France pourrait atteindre 3,5 milliards d'euros d'ici 2030 tous secteurs confondus. Dans ce contexte, l'électroménager représente un segment particulièrement prometteur, avec des marges supérieures à celles observées dans le secteur des smartphones reconditionnés.

Pourtant, moins de 3 % des 10 millions d'appareils électroménagers jetés chaque année en France sont actuellement reconditionnés. Mais l'intérêt des consommateurs est réel : 63 % des Français se déclarent prêts à acheter des appareils reconditionnés, attirés par les économies réalisées et la démarche écologique.

Underdog entend capitaliser sur cette tendance en déployant une stratégie industrielle d'envergure. L'entreprise prévoit de doubler la capacité de son site nantais d'ici fin 2025, puis d'ouvrir trois nouveaux sites industriels en France à partir de 2026. À terme, la start-up vise une production de 6 000 appareils reconditionnés par mois d'ici 2027, soit plus de 70 000 appareils par an.

Un impact environnemental quantifiable et significatif

Au-delà de l'aspect économique, l'impact environnemental du modèle d'Underdog constitue un argument de poids. Selon les projections de l'entreprise, son activité permettra d'ici 2029 de préserver 620 000 tonnes de ressources naturelles et d'éviter l'émission de 97 000 tonnes de CO2.

D'après l'ADEME (Agence de la transition écologique), reconditionner un appareil électroménager permet d'économiser jusqu'à 85 % des émissions de gaz à effet de serre par rapport à la fabrication d'un produit neuf. Une étude récente de l'institut GreenIT démontre également que prolonger la durée de vie d'un appareil électroménager de 2 ans réduit son empreinte carbone de 30 % en moyenne.

Un pari sur l'emploi local et la formation

Underdog mise aussi sur la création d'emplois locaux et qualifiés. L'entreprise prévoit de former 200 techniciens spécialisés sur l'ensemble du territoire français, contribuant ainsi à structurer une filière d'emploi locale et durable.

Cette approche s'inscrit dans une tendance plus large de relocalisation des savoir-faire techniques en France. Selon les chiffres du ministère du Travail, les métiers de la réparation et du reconditionnement pourraient générer plus de 15 000 emplois en France d'ici 2030, dont une part significative pour des personnes éloignées de l'emploi.

Un modèle Made in France qui pourrait s'exporter

L'ambition d'Underdog ne s'arrête pas aux frontières françaises. Certains experts du secteur anticipent une expansion européenne à moyen terme. Avec plus de 10 000 machines reconditionnées vendues depuis sa création en 2022, Underdog démontre qu'un modèle industriel circulaire est non seulement viable mais aussi porteur d'avenir dans un secteur traditionnellement dominé par la logique du neuf et du jetable.