Optimisme pour les acteurs traditionnels
En étalonnant les performances des sites B to C en 2000, la nouvelle étude ePerformance de McKinsey & Company affiche un certain optimisme en mettant en évidence que 20 % des sites internet parviennent à dégager un profit opérationnel.
Je m'abonne
Les sites marchands des acteurs, disposant déjà d'un réseau physique, ont
deux fois plus de chances d'être rentables que les sites présents sur le seul
canal de l'Internet. Les enseignements de l'étude ePerformance de McKinsey &
Company, conduite auprès de deux cents sociétés dans le monde durant les trois
premiers trimestres 2000, n'apportent aucune révélation dès lors que l'on sait
aujourd'hui que le model click and mortar a pris le dessus sur celui 100 %
Internet. En analysant la performance opérationnelle des sites participants, on
constate que les acteurs traditionnels composent plus de 85 % du quart le plus
rentable de l'échantillon, alors qu'ils ne sont que 7 % dans le quart le moins
rentable. Ces sociétés présentent des coûts marketing plus bas que leurs
concurrents dans la mesure où elles bénéficient de marques bien établies et
d'une ingénierie marketing bien rodée. Les sites de contenu, en revanche,
parviennent moins à tirer profit de leur contrepartie off line. Dans
l'échantillon sondé, les sites exclusivement on line ont tendance à surpasser
leurs concurrents disposant de canaux réels et virtuels, dans la mesure où ils
concentrent leur énergie sur les besoins et comportements spécifiques des
internautes, ce qui génère de meilleurs revenus publicitaires et de meilleurs
taux de fidélisation. Ces mêmes sites de contenu présentent en outre des
fondamentaux économiques nettement moins bons que les sites de commerce
électronique, et le fossé a tendance à s'accroître, car ces derniers
parviennent à améliorer leur performance économique, bien qu'encore négative -
de l'ordre de moins 80 % au second trimestre 2000 -, au contraire des sites de
contenu qui éprouvent de grandes difficultés à diversifier leurs sources de
revenus et de ce fait évoluent en moyenne dans des marges opérationnelles
proches de moins 210 %. Dans le secteur marchand, la palme de la rentabilité
revient aux détaillants d'habillement, avec une marge brute d'exploitation
moyenne de plus 21 %. Tous ces résultats illustrent bien le fait que des
sociétés on line bien gérées peuvent être rentables et confirment aussi
l'opinion généralement répandue que les sites de contenu doivent identifier de
nouvelles sources de revenus pour pouvoir survivre. Car les modèles fondés sur
les seuls revenus publicitaires ne suffiront pas à long terme.