Les programmes multi-enseigne de fidélisation fleurissent sur le Net
FideliNet et Maximiles démarrent leur activité au même moment avec une ambition commune : favoriser le retour des internautes sur les sites de leurs partenaires.
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Un programme de fidélisation mutualisé sur le Web français ? Cela faisait
un petit moment déjà que l'idée traînait dans l'air. Mais, bizarrement,
personne n'osait véritablement prendre les devants. Aux Etats-Unis pourtant, la
formule a fait ses preuves, les programmes Clickrewards et WebAdvantage ayant,
depuis plusieurs années, rallié les suffrages de nombreux partenaires. Comme
pour rattraper le temps perdu, ce n'est donc pas un, mais deux programmes qui
voient le jour ce mois-ci, en France, annonçant, avant même d'avoir débuté leur
activité, un duel sans merci dans la conquête de partenaires. D'un côté
FideliNet, une structure dirigée par Vincent Fahmy, 25 ans, ancien spécialiste
en fusions-acquisitions chez Goldman Sachs, Philippe Létoquart (ex-directeur
marketing de Château Online), et Olivier Parent (en provenance de l'agence
A2C), et dont le capital est détenu par LogMetrix, Politel et BDDP. De l'autre
Maximiles, un programme imaginé par deux anciens de Disney, Marc Bidou et
Thomas Chatillon, qui ont réussi à lever 15 millions de francs auprès de
Sofinnova Partners, Innovacom et Le Club de Dévelopement-PPR.
Deux mécanismes différents
Créés autour du même concept, les deux
programmes auront fort à faire pour convaincre les sites marchands de rejoindre
l'un plutôt que l'autre. FideliNet compte d'ores et déjà 9 partenaires :
Aquarelle, Boxman, Budget, Buycentral, Gourmet-tradition, Marcopoly, Roy
Chocolatier, Softgallery et Wstore, mais espère en réunir une vingtaine d'ici à
juin. Vincent Fahmy estime que le programme sera jugé sur sa capacité à
trouver les clients répondant au profil recherché par les sites partenaires. «
L'objectif de FideliNet n'est pas seulement d'accroître le trafic sur le site
de nos partenaires, mais de créer une relation pérenne entre les consommateurs
et les sites marchands, déclare-t-il. Nous souhaitons d'autre part briser la
banalisation inhérente aux programmes mono-enseigne en offrant une réelle
valeur ajoutée aux internautes. » FideliNet crédite des points à ses membres
pour les achats ou actions réalisés chez les partenaires du programme. Une
fois le nombre suffisant de points accumulés, le client peut les convertir
contre un cadeau fourni par un partenaire. FideliNet compte apporter, à un site
marchand moyen, près de 10 000 nouveaux clients d'ici à 2001, pour un coût
d'acquisition extrêmement faible : de 15 à 70 francs selon le partenaire, alors
que le coût moyen d'acquisition d'un client sur un site s'élève à environ 1 000
francs. Maximiles, pour sa part, développe un mécanisme quelque peu différent.
Ce sont les sites partenaires qui, en adhérant au programme, multiplient les
occasions de gagner des points et donc la possibilité pour les internautes de
recevoir des cadeaux qu'aucun site, individuellement, ne pourrait financer.
Pour ouvrir leur compte et prendre connaissance des sites partenaires, les
internautes doivent se rendre sur le site maximiles.com, qui fait office de
portail promotionnel. « Les points sont vendus aux entreprises à raison de 7
centimes l'unité. A charge pour elles de récompenser les achats ou les
comportements des internautes, selon leur propre problématique marketing »,
explique Thomas Chatillon. Ces points donnent droit à des cadeaux disponibles
sur le site maximiles.com (billets d'avion, nuits d'hôtel de lux...). L'argent
versé par l'annonceur pour acquérir ses points sert à financer les cadeaux
fournis.
Vers une compétition virulente ?
Comment se
rémunère le site ? « En négociant au plus bas le prix des cadeaux et en vendant
de l'espace publicitaire », confie Thomas Chatillon. Le projet est ambitieux et
un second tour de table est d'ores et déjà prévu en juin pour une levée de 50
millions de francs supplémentaires. La compétition entre les deux programmes
s'annonce virulente, d'autant que chacun d'eux accorde l'exclusivité de leurs
secteurs aux sites partenaires. Dans ces conditions, la sélection sera
impitoyable, car le véritable enjeu est moins d'avoir un nombre important de
sites adhérents que de regrouper des sites à forte audience.