Trop vite, trop haut, trop fort
« L'avenir appartiendra à ceux qui auront laissé le temps au temps »
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Si l'on ne peut jamais se réjouir de la disparition d'une société qui
avait, au moins, eu le mérite d'innover et d'être entreprenante, la récente
mise en liquidation de boo.com (voir Evénement en page 6) peut être ressentie
comme un véritable signal d'alarme. Sans doute plus fort que les avatars
boursiers de certaines autres. Etre ambitieux n'est pas forcément un défaut.
Encore faut-il mettre en face les moyens et les actes correspondants. Ce qui,
apparemment, n'a pas été le cas. Et, pour reprendre les propos de son
(ex-)directeur général France et paraphraser la campagne de pub bien connue de
L'Equipe, tout a été "trop". Vouloir aller trop vite, viser trop haut,
communiquer trop fort... Des volontés qui, malheureusement, ne concernent pas
uniquement celle qui fut une start-up phare. Tous les hommes de marketing le
savent : une marque et a fortiori une entreprise ne se construisent pas du jour
au lendemain. Il faut de l'argent, bien sûr. Mais surtout du temps, du sens et
des valeurs. Et qui plus est, aujourd'hui, un relationnel fort et pertinent
avec ses clients. Relationnel qui passe en premier lieu par la qualité du
produit ou du service. Ces quelques basiques vont vraisemblablement faire une
apparition en force parmi les acteurs purement "net économie". On n'osera pas
parler de "retour" puisque que, visiblement, ils ont souvent été ignorés. Et
plus particulièrement la notion de temps. Certains commerçants du "monde réel"
- mais aussi du virtuel - ne sont pas tombés dans le piège. Le e-commerce, ils
y croient. Il est même particulièrement stratégique et vital pour eux. Mais ils
regardent, apprennent, rodent leurs plates-formes logistiques... se soucient
d'abord des désirs de leurs clients. Dire que, chez eux, tout est parfait
serait, là encore, aller trop vite. Mais il y a fort à parier que l'avenir sur
le Net appartiendra à ceux qui auront laissé le temps au temps.