Le ticket choc du Web
Pour le spécialiste de la billetterie Omniticket Network, Internet représente une double opportunité : se positionner sur un nouveau marché avec de nouvelles activités, et tirer profit de ce positionnement pour renforcer les activités traditionnelles du groupe.
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Acteur B to B de la fourniture de logiciels pour le contrôle d'accès aux
salles de spectacle, la société Omniticket Network se positionne sur un marché
désormais peu extensible, proche de la maturité et dont le développement
ultérieur ne trouve son souffle qu'à l'international. « En dehors de la
croissance organique liée à l'évolution classique de nos produits, nous ne
pouvons compter indéfiniment sur l'ouverture de nouvelles salles pour gagner
des parts de marché », explique Françoise Bouvet, directrice générale de
TicketClic. C'est dans le "click" que la société a décelé les nouvelles
opportunités de développement de son activité traditionnelle. Avec son site de
distribution de billets TicketClic, Omniticket a acquis deux avantages majeurs
: l'occasion de préempter le marché grand public, et le moyen de renforcer ses
activités traditionnelles en B to B, comme l'illustre Françoise Bouvet : «
Lorsque nous soumissionnons à un appel d'offres pour le contrôle d'accès des
billets, nous proposons à nos clients potentiels un service additionnel et
gratuit de distribution en ligne et par téléphone ». Un argument de poids pour
les gestionnaires de salles et producteurs de spectacle qui trouvent sur
TicketClic l'opportunité d'accentuer leur visibilité à plus vaste échelle. «
C'est une véritable valeur ajoutée pour nos clients dont profitent également
nos activités mortar », estime Françoise Bouvet. La plate-forme TicketClic
offre plusieurs avantages. Côté entreprises, elle permet la mise en relation
directe et en temps réel des acheteurs aux lieux de spectacle, le suivi de
l'état des stocks et offre aux revendeurs classiques l'accès direct à
l'inventaire total des salles, ce qui évite les problèmes récurrents de rupture
de stocks. Côté particuliers, TicketClic offre l'accès direct à un riche
éventail d'événements (4 000 actuellement) dans des domaines aussi variés que
la musique, le sport, le théâtre, les musées..., assorti d'informations, telles
que le résumé des spectacles, la visualisation des plans de salle et des places
disponibles en fonction de leur coût, des renseignements pratiques
(localisation, métro, etc.) ainsi qu'un call center joignable six jours sur
sept.
Le mortar comme avantage concurrentiel
Dès son
lancement, TicketClic a misé sur un déploiement international. C'est en France
que le site a été lancé en 1999, l'activité B to B d'Omniticket y étant plus
développée. Pour prendre pied sur le marché hexagonal, largement dominé par le
mastodonte Fnac (8,5 millions de billets vendus en 2001), TicketClic a exploité
plusieurs pistes. En premier lieu, le site a fait levier sur le réseau des
clients B to B d'Omniticket auxquels il offre une solution intégrée et gratuite
de billetterie en ligne. En contrepartie de quoi, TicketClic accède à leur
inventaire total d'événements accessibles depuis son site. Ce qui lui a permis
d'étoffer rapidement sa vitrine : « C'est notre premier avantage concurrentiel
car, pour intéresser le public, il nous fallait impérativement être exhaustifs
en termes d'offre », explique Françoise Bouvet. Pour compléter cette démarche,
la société exploite le modèle d'un contingent traditionnel, soit l'achat
d'enveloppes de places auprès des gestionnaires et producteurs d'événements. La
rémunération de ses activités est un classique du secteur : 10 % de commission
sur les places vendues. « C'est un métier de volume et pas de marge », précise
Françoise Bouvet. En 2001, le site a écoulé 650 000 places (sur les cinq pays
d'implantation) et mise sur 950 000 ventes en 2002. Pour asseoir son modèle à
l'international, TicketClic a capitalisé sur ses premiers pas hexagonaux, sans
pour autant reproduire systématiquement le modèle français. « Nous l'avons
adapté à chaque marché, tenant compte de la présence des concurrents et de la
place qu'Omniticket y occupait avec ses activités de contrôle d'accès »,
précise la directrice générale. En Italie, forte de la présence d'Omniticket
sur le segment Art et Culture, cette politique a abouti à l'exclusivité de la
distribution des billets sur ce marché. La société reste en revanche exclue,
pour l'heure, de la partie "Entertainement", entièrement détenue par cinq
acteurs locaux, « mais nous toucherons ce segment via des partenariats ad hoc
». En Belgique, le site a opté pour la franchisation de sa marque auprès
d'acteurs locaux, se rémunérant sur la vente de billets et sur les royalties.
En Angleterre, marché dominé par le leader mondial TicketMaster, le site a joué
la carte du partenariat avec Ts.com, acteur local de création de plates-formes
de distribution de billets pour les salles de spectacles. « Nous n'y tenons pas
un rôle de portail de vente, mais nous récupérons les clients de Ts sur notre
site, ce qui nous a permis d'offrir 200 événements en Angleterre en 2001 »,
précise Françoise Bouvet. Un business model malléable combiné à une stratégie
opportuniste, autant de facteurs qui devraient permettre à TicketClic
d'atteindre les objectifs visés : devenir la première plate-forme mondiale de
billetterie en temps réel. L'ambition est vaste, mais la route est longue. Pour
l'heure, le site se focalise sur la rentabilité de ses sites européens prévue
dès le deuxième trimestre 2002 et sur son introduction en bourse d'ici douze à
dix-huit mois.
TicketClic en bref
Lancement en France en novembre 1999 Présence dans cinq pays (France, Belgique, Angleterre, Italie, et Canada). 650 000 billets vendus en 2001 et 950 000 attendus en 2002. 750 000 pages vues par mois. 1 million de visiteurs uniques par mois.