L'internaute français : un personnage multifacette
Les enquêtes destinées à mieux connaître les internautes se multiplient. Celle menée par la start-up dédiée aux études marketing en ligne, Panel On The Web, apporte à la fois son lot de confirmations, mais aussi de nouvelles données.
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Réalisée de mai à juillet derniers, l'étude de Panel On The Web (voir
encadré) a été menée auprès de 1 013 internautes. Elle démontre, une nouvelle
fois, la complexité de la population des internautes français, marquée par une
forte hétérogénéité des comportements selon l'âge, la profession, le lieu de
connexion... Cette étude confirme en premier lieu que, pour beaucoup
d'internautes, Internet c'est d'abord et avant tout l'usage du courrier
électronique ; de loin, la première activité pour toutes les classes d'âge. Une
pratique encore accentuée chez les étudiants et les salariés. Outil
d'apprentissage et de diffusion des connaissances dans les écoles (et
spécialement les "grandes"), Internet devient aussi pour les étudiants un outil
incontournable pour la recherche de stages et d'emplois. L'emploi étant
également un des points d'entrée importants pour les salariés qui déclarent
spontanément, pour près d'un quart d'entre eux, se connecter aux sites
d'emplois depuis leur lieu de travail. Notons, au passage, que près d'un
internaute sur cinq n'a pas connaissance des restrictions en usage sur son lieu
de travail ; des restrictions qui concernent 20 % des salariés n'ayant pas le
droit de se rendre sur tous les sites qu'ils souhaitent visiter ou de
télécharger tous les types de fichiers ou de programmes.
Une consommation qui grimpe avec l'échelle sociale
Sur le plan de
l'âge, les plus faibles consommateurs sont les 15-18 ans, en raison du retard
d'équipement des lycées et collèges, d'une consommation à domicile sous
surveillance, de la faiblesse du taux de pénétration sur cette tranche... Les
19-30 ans sont qualifiés d'"Internet Addicted", bénéficiant d'une double, et
parfois triple, connexion. Quant aux plus de 40 ans, si leur durée de connexion
reste proche de la moyenne, ils utilisent Internet plus tôt dans la journée ;
une personne sur trois surfant uniquement entre 6 heures et 18 heures. Si les
hommes se connectent plus fréquemment que les femmes, ils passent également
plus de temps sur Internet (7 heures contre 5). Ils se connectent aussi plus
tardivement (27 % après 22 h, contre 18 % pour les femmes). "La grille de
tarification de France Télécom, des horaires décalés et la recherche d'un accès
plus fluide justifient certainement que le surf se prolonge tard dans la nuit.
Mais est-ce la seule raison ?", interroge malicieusement Panel On The Web.
L'enquête a déterminé, par ailleurs, que les chefs d'entreprise, commerçants et
professions libérales (9 h 25 en moyenne) et les cadres supérieurs (7 h 55)
constituaient les populations se connectant le plus longtemps et ce, par
rapport à un temps moyen de connexion hebdomadaire de 6 h 30. Les cadres
moyens, employés et membres de la fonction publique ne se connectant, quant à
eux, que 5 h 20 en moyenne. Enfin, Panel On The Web a dressé le portait des
"cyberacheteurs", internautes en majorité masculins, plus nombreux que la
moyenne à être chefs de famille, appartenant le plus souvent aux CSP
supérieures et avec des revenus et un taux d'équipement en Hi-Fi, vidéo,
électronique de poche également supérieurs. Surfeurs assidus, ils sont, selon
l'institut, "armés pour faire jouer la concurrence, comparer et acheter en
toute connaissance de cause".
Panel On The Web
Dirigée par trois associés fondateurs (Philipe Jourdan, HEC, ancien consultant chez GfK - P-dg de la société -, Eric Vanhelleputte, Supélec, consultant indépendant en systèmes d'informations, et Valérie Jourdan), Panel On The Web se positionne comme "la première mégabase de consommateurs, dédiée aux études de marché ad hoc, entièrement gérée sur Internet". Son objectif est de se doter de deux panels permanents de 5 000 personnes chacun : l'un sur les 15-25 ans (La Balise), l'autre sur les 25 ans et plus (Le Phare). Recrutés en ligne, les internautes répondent à un premier questionnaire de plus de 200 questions, soit 1 800 critères de qualification (consommation, loisirs et activités diverses).