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Aventurier du numérique

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Après une carrière réussie dans la vente de voyages en ligne, le nouveau président de l'Acsel se lance déjà d'autres défis. Cet internaute de la première heure concède volontiers qu'il ne tient pas en place.

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Dire adieu à Voyages-sncf.com et prendre un billet pour l'évasion... En quittant fin juin la direction générale adjointe du site marchand, Pierre Alzon joue gros. Mais c'est un risque calculé. Dans sa tête trottent des projets entrepreneuriaux, « toujours dans le numérique, pas forcément dans le voyage».

L'eG8, organisé en mai à Paris, le convainc de se jeter à l'eau. «C'était le déclencheur. J'ai senti la dynamique, l'ébullition du marché. » Pierre Alzon donne peu d'indices sur les projets qu'il mène avec ses trois associés. «Nous pensons que l'explosion de la consommation en ligne va nécessiter de nouveaux services, tout comme l'explosion de la dématérialisation et la vision plus globale de l'individu et de sa vie numérique. »

A ces fins, Pierre Alzon crée sa société de conseil. Le temps restant est consacré à l'Association de l'économie numérique (Acsel), dont il devient président en juillet. Au sein de cette structure, il aime partager les pratiques et réfléchir sur les sujets brûlants (l'identité numérique, la neutralité du Net) avec des acteurs d'horizons divers. «A l'Acsel, on trouve ce qu'on apporte. Ce n'est pas l'auberge espagnole, mais presque.»

C'est déjà avec l'Acsel, en 1995, qu'il fait la rencontre du Web. En voyage d'affaires à Boston, il prend conscience du «raz de marée» à venir. «Nous nous sommes dit: «Il faut s'y mettre à fond.» Peu de temps après, en 1996, nous lancions Degriftour, le premier site transactionnel en France. La plupart des membres de l'Acsel qui ont fait le voyage sont devenus des acteurs de l'économie digitale», se souvient Pierre Alzon.

Avant de rejoindre Francis Reversé comme associé, le diplômé de l'ESLSCA Business School avait audité des entreprises pendant cinq ans, ce qui lui avait permis de croiser de nombreux business models.

Alors que son père et son grand-père ont embrassé des carrières d'experts-comptables, il déroge à la règle familiale et débute son odyssée à la croisée de la vente en ligne et du voyage: Dégriftour, qui va être racheté par Lastminute.com, Terres d'Aventure, Travelocity... Quand il rejoint Voyages-sncf.com en 2008, le site de réservations est rattrapé par son poids. Pendant un an et demi, Pierre Alzon s'attelle, avec les équipes, à le refondre en profondeur. L'objectif est de faire un site vivifié, avec des avant-premières, des contributions des internautes, des forums... Une aventure passionnante qui laisse à Pierre Alzon le sentiment du travail accompli. «Les équipes avaient été blessées par les difficultés techniques rencontrées par le site. Les avoir surmontées et pouvoir communiquer avec la clientèle était un renouveau extrêmement fort. »

- 48 ans, marié, cinq enfants, vit à Maisons-Laffitte.
- 1988 Commence sa carrière d'auditeur au cabinet Mazars
- 1996 Lance le site transactionnel de Dégriftour
- 2000 Devient président du directoire de Lastminute.com France
- 2002 Prend la direction générale de Terres d'Aventure
- 2005 Devient directeur général de Travelocity France
- 2008 Rejoint Voyagessncf.com en tant que directeur général adjoint
- 2011 Fonde sa société de conseil et devient président de l'Acsel

Lui-même féru de voyages, il observe que la communication est partout primordiale. Le «développeur itinérant», comme l'appelait Le Figaro en 2008, croit au partage d'informations, au brassage. «Le voyage a toujours été un trait fondateur dans ma démarche, j'aime bien les choses en mouvement. C'est souvent à l'occasion d'un voyage que, d'un seul coup, des éléments non formalisés se cristallisent, s'agrègent et deviennent véritablement des concepts. »

Quand il veut se ressourcer, Pierre Alzon coupe du bois dans un bout de forêt qu'il possède en Normandie, sa terre natale. « Travailler sur un plan de gestion forestier, ça donne un autre rapport au temps. On n'en verra pas forcément le fruit, c'est pour les générations d'après. »

Une analyse de la nature et de son équilibre érigée en règle de management: «Lorsque l'on a plusieurs projets d'investissements dans une entreprise, on ne peut pas tout faire. Il faut concentrer ses efforts où ce sera le plus fructueux. Il faut souvent couper un arbre pour permettre aux autres de pousser à côté. »

 
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Gaël Lombart

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