Le Gouvernement demande plus de transparence sur les marges de la grande distribution
Lors de son discours de politique générale, le Premier ministre Michel Barnier a demandé plus de transparence sur les marges pratiquées par les acteurs de la grande distribution. Dans un post LinkedIn, Layla Rahhou, déléguée générale de la FCD, lui répond.
Je m'abonneLe 1er octobre, le Premier ministre récemment nommé Michel Barnier a appelé les acteurs de la grande distribution à "renforcer la transparence sur les marges pratiquées". Selon lui, cela permettrait de "donner des perspectives à long terme au monde agricole". Dans un post LinkedIn, la déléguée générale de la FCD (Fédération du commerce et de la distribution), Layla Rahhou, a réagi à cette injonction lancée lors de son discours de politique générale prononcé à l'Assemblée Nationale. Elle y dénonce une "stigmatisation insupportable" du secteur de la grande distribution. En effet, la déléguée générale précise que chaque année, les enseignes publient leurs marges sur l'ensemble des rayons frais traditionnels, rayon par rayon, dans le cadre de l'Observatoire de la Formation des Prix et des Marges (OFPM).
De plus, le rapport de l'OFPM montrait en 2024 une baisse de 1,6 % des marges. "Quant aux marges globales de notre secteur, elles sont en moyenne comprises entre 1 et 2 %, détaille Layla Rahhou. Notons que notre secteur est le seul secteur économique en France, et dans le monde, à faire preuve d'un tel niveau de transparence sur ses marges."
Selon Layla Rahhou, les distributeurs se sont même mobilisés pour appeler à la réforme de la loi Egalim, qui aurait permis de "remettre de la transparence dans les négociations commerciales, face au jeu opaque des grandes multinationales pour préserver et augmenter leurs marges."
Retour du débat sur la loi Descrozaille
Pour rappel, ce n'est pas la première fois que des politiques veulent réguler la relation entre les distributeurs et leurs fournisseurs. En mars 2023, l'Assemblée Nationale votait une loi visant à équilibrer les relations commerciales entre fournisseurs et distributeurs. Portée par Frédéric Descrozaille, ancien député de la 1ère circonscription du Val-de-Marne, elle prévoit notamment la limitation des promotions sur les produits non alimentaires à un rabais de 34 %. Une proposition qui ne faisait alors pas l'unanimité.
En janvier 2024, l'ancien député détaillait l'objectif de la loi portant son nom : "Les distributeurs ont, depuis la circulaire Fontanet qui date de 1953, le droit d'imposer une forme de pression à leurs fournisseurs lors des négociations, même si cela défavorise un industriel qui n'aurait pas assez innové, investi ou qui gère moins bien son entreprise qu'un autre. Ce que les distributeurs n'ont cependant pas le droit de faire, c'est de détruire l'économie qui est en amont de leur métier. Alors pourquoi encadrer les promotions ? Parce que des rabais de moins 80 %, 90 % sur un produit donné, essentiellement payé par le fournisseur, ça n'est économiquement pas sain."
Comme nombre de fédérations et acteurs de la grande distribution, la FCD avait montré son désaccord. La fédération est d'ailleurs toujours opposée à cette pratique. Dans son post LinkedIn, sa déléguée générale ouvre à nouveau la discussion : "Si le gouvernement veut agir en faveur du pouvoir d'achat, nous ne pouvons que l'inviter à la suppression dans les meilleurs délais de l'encadrement des promotions sur les produits d'hygiène beauté, une mesure injuste pour le pouvoir d'achat des Français dont la suppression aurait un impact immédiat sur le ticket de caisse des consommateurs."