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Responsabilité à tous les étages pour les retailers

Publié par Emmanuelle Serrano le - mis à jour à
Responsabilité à tous les étages pour les retailers

Durabilité, soutenabilité, stratégie bas carbone, ces mots sont sur toutes les lèvres des retailers. Les enseignes évoluent, prises dans une double dynamique de changement interne et externe liée aux exigences sociétales et réglementaires. Mais le tout reste un "work in progress".

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"Le retail de demain sera plus vertueux, à la fois parce que nous devons prendre nos responsabilités, mais aussi parce qu'il faut répondre aux besoins des consommateurs, qui évoluent très rapidement", déclarait Emma Recco, directrice stratégie et développement de la filiale hexagonale du groupe Ikea, à ECommerce Mag en 2023. L'actualité lui donne raison. Les consommateurs attendent une offre plus responsable, tandis que le législateur presse les retailers d'accélérer la cadence avec des textes comme la loi antigaspillage pour une économie circulaire (AGEC). Les acteurs du secteur mettent donc les bouchées doubles pour relever ces défis qui les poussent à se réinventer (stratégie, production, formation, etc.).

Mesurer son impact

En septembre, la marque de cosmétique végétale Yves Rocher a annoncé l'introduction du green impact index, un outil d'affichage environnemental et sociétal des produits cosmétiques et de bien-être. Et ce, afin de permettre à sa clientèle d'identifier simplement l'impact des produits qu'elle consomme. "Nous pensons qu'un consommateur mieux informé peut faire de meilleurs choix en privilégiant des produits de beauté et de bien-être plus responsables", explique Alexandra Ferré, directrice impact et RSE de la marque. Le but de la société est de le déployer d'ici la fin de l'année sur une quarantaine de produits, dont ses best-sellers et ses produits de soin du visage. En interne, le green impact index devrait aussi guider Yves Rocher dans ses choix d'écoconception et l'amener à redévelopper certains produits pour améliorer leur notation en coopération avec les équipes packaging, formulation et production. Une démarche d'autant plus importante que, dans le cadre du récent lancement de sa marketplace, la dimension durable s'exprime pleinement. "Pour notre marketplace, nous sélectionnons des marques et des vendeurs qui adhèrent à une charte RSE très précise en 10 points comme l'écoconception et le caractère durable des emballages utilisés", complète Louise Elineau-Bleu, directrice marketplace et e-commerce de la marque.

Les approvisionnements, source de tous les maux, mais aussi des bienfaits !

Le sourcing revêt une importance capitale dans la démarche vers plus de durabilité. "La grande erreur que feraient les retailers aujourd'hui en matière de sourcing serait de négliger leur rôle en tant que force de proposition d'une offre durable et de se contenter de saupoudrer de la sobriété dans leurs opérations avec des ampoules Led par-ci et des ombrières par-là, alors que les produits disponibles en rayons auraient des effets néfastes sur l'environnement", prévient Philippe Vachet, directeur général de l'agence Lucie qui, avec Afnor et B-Corp, fait partie des sociétés habilitées à délivrer un label RSE. "Un audit poussé sur le terrain est réalisé par des experts évaluateurs bénévoles réunis au sein d'un comité de labellisation", explique-t-il. Le label est adossé à la directive européenne relative à la publication d'informations en matière de durabilité par les entreprises, communément désignée par son acronyme anglais "CSRD" pour Corporate Sustainability Reporting Directive.

Des engagements cadrés et suivis

Outre les initiatives individuelles, plus ou moins matures et plus ou moins largement déployées par les retailers en faveur de l'économie circulaire, le secteur e-commerce, représenté par la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), poursuit ce chantier de longue haleine via la charte d'engagements pour la réduction de l'impact environnemental du commerce en ligne. Introduit initialement en 2021, le texte pointe notamment la nécessité de réduire les volumes d'emballage et de privilégier une logistique respectueuse de l'environnement. Une mise à jour du texte est prévue pour le mois de décembre 2024.


Heiner Kroke CEO de momox

Einer Kroke est le CEO de la société de recommerce allemande Momox. Un regard d'outre-rhin sur la France qui souligne l'importance de centrer son modèle sur les attentes des consommateurs pour maximiser les effets vertueux d'une durabilité prolongée des biens de grande consommation. Focus sur les produits culturels et les articles de mode.

Vous avez lancé votre plateforme de mode de seconde main en juillet 2023 en France. Quels sont les résultats obtenus à ce stade ?

Depuis son lancement, "momox fashion" connaît un franc succès, avec des retours très positifs de nos utilisateurs en France. Environ un million de vendeurs utilisent l'application chaque mois - dont 20 % à 30 % sont de nouveaux utilisateurs - et nous achetons chaque jour plus de 20 000 vêtements, chaussures et accessoires en France, en Allemagne, en Belgique et en Autriche.

Qu'est-ce qui fait la différence selon vous ?

Ils apprécient particulièrement la simplicité et la rapidité de l'application, qui permet de vendre plusieurs articles directement depuis leur téléphone, sans avoir besoin de prendre de photos ou de rédiger des descriptions. Après avoir renseigné quelques informations sur le produit (genre, catégorie, marque, etc.), nous leur proposons un prix de rachat fixe, l'expédition gratuite et un paiement sécurisé sous 5 jours après vérification des articles. Ce système unique séduit de nouveaux consommateurs, souhaitant offrir une seconde vie à leurs biens sans y consacrer des heures, comme c'est souvent le cas sur d'autres plateformes ou en dépôt-vente. Nous sommes convaincus que c'est ce modèle centré sur l'utilisateur qui permettra de continuer à démocratiser la mode de seconde main en France et en Europe.

La durabilité doit être améliorée pour réduire l'impact de notre consommation sur la planète. Mais si nous achetons moins, ce n'est pas tout à fait dans votre intérêt ?

La durabilité est au coeur de notre modèle. En facilitant le commerce d'articles de seconde main, nous offrons une solution concrète pour prolonger la durée de vie des produits tout en limitant leur impact environnemental. En 2023, la vente d'articles culturels et de mode sur momox a permis d'économiser 52 000 tonnes de CO2 . Nous ne pensons pas que consommer moins représente une menace pour le marché de la seconde main, mais plutôt une opportunité. L'avenir repose sur une consommation plus réfléchie, où chaque achat est valorisé sur le long terme. Notre société incarne cette approche en privilégiant la réutilisation des ressources existantes plutôt que d'encourager la surconsommation.

Quels sont vos leviers d'amélioration en interne ?

Notre modèle circulaire combine accessibilité et impact positif, en répondant à l'évolution des attentes des consommateurs. Par ailleurs, nous améliorons constamment nos propres pratiques. En 2023, nous avons optimisé nos processus opérationnels et réduit les distances de transport, limitant ainsi notre empreinte carbone. Toutes nos expéditions sont désormais réalisées dans des emballages recyclés via DHL GoGreen, et nos sites fonctionnent à 100 % grâce à de l'électricité provenant de sources renouvelables.


 
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