Baptiste Hamain, Pimpant : "Chez nous, on achète le produit et non l'emballage"
Pimpant, fondée en 2020 par Baptiste et Karline Hamain - un couple d'entrepreneurs - compte aujourd'hui 145 000 clients. Leur concept ? Des produits rechargeables sous forme de poudre à diluer. Leur ambition ? En finir avec le plastique dans nos produits du quotidien. Retour sur leur aventure avec Baptiste Hamain.

Comment vous est venue l'idée de créer Pimpant ?
C'est un projet que j'ai créé avec ma femme. Notre fille nous a, sans le savoir, inspiré cette idée. Un jour, nous l'avons vue jouer avec une bouteille en plastique abandonnée sur la plage. Cela nous a fait prendre conscience de l'urgence de changer nos modes de consommation. À partir de là, nous avons réfléchi à la manière de supprimer le plastique à usage unique dans notre quotidien, dans toutes les pièces de notre maison.
Nous avons alors recruté une experte et commencé à travailler avec trois laboratoires pour mettre au point une alternative : des produits liquides sous forme de poudre à reconstituer chez soi. Aujourd'hui, nous sommes fiers d'avoir notre propre usine à Dives-sur-Mer, dans le Calvados, où nous fabriquons 60 produits dont nous sommes les uniques propriétaires des formules. Notre indépendance nous permet une grande agilité, mais aussi de nous assurer de rester cohérents avec nos valeurs et de ne pas trop consommer.
Comment avez-vous séduit les consommateurs ?
Actuellement, 80 % des produits en grande distribution sont conditionnés dans du plastique. Notre but n'est pas de mener un combat, car tout le monde souhaite mieux consommer. Nous ne blâmons personne, mais nous apportons une solution. La poudre a l'avantage d'être plus compacte, facilitant ainsi son stockage. Surtout, nous nous efforçons de garantir une expérience utilisateur de qualité, avec des prix alignés sur ceux du marché.
Bien sûr, il a fallu convaincre les consommateurs. Très tôt, nous avons construit une marque forte avec un univers familial et des conseils sur les petits gestes du quotidien qui, mis bout à bout, font une grande différence pour la planète. Notre premier produit lancé était un gel douche, vendu uniquement en ligne. Grâce aux retours clients (une note moyenne de 4,8 / 5), nous avons ensuite décidé de nous développer dans les points de vente physiques. La majorité de nos clients restent en ligne mais nous sommes aussi présents dans plus de 10 000 magasins.
En parallèle, nous avons adopté une approche sociale au sein de notre entreprise avec une marque employeur forte : un management horizontal, la semaine de quatre jours, beaucoup de flexibilité pour nos collaborateurs... Ces valeurs nous offrent une visibilité cohérente avec nos engagements. Notre passage dans l'émission Qui veut être mon associé ? sur M6 nous a également beaucoup aidé.
Parvenez-vous à réaliser des marges en proposant les mêmes prix que les supermarchés ?
La poudre présente un grand avantage : elle nécessite moins d'espace de stockage. Nos usines sont plus petites et nos coûts de transport réduits. Ainsi, nous pouvons proposer nos dentifrices à 3,50 euros, soit le prix du marché. Mais chez nous, on achète le produit et non l'emballage. Un gel douche traditionnellement vendu en grande distribution, c'est 10 % d'actifs et 90 % d'eau. En ne conservant que ces 10 % de matière, nous réduisons le stock, utilisons de plus petites machines et diminuons notre consommation d'eau et d'électricité.
Nos best-sellers sont le dentifrice, le liquide vaisselle et la lessive. En fédérant nos consommateurs autour de l'enjeu de la santé, nous couvrons à la fois les besoins en hygiène et en entretien de la maison. Nous aspirons à devenir une référence du secteur et, à terme, à développer le BtoB en collaborant avec de grandes marques. En quatre ans, nous avons prouvé la viabilité de notre modèle économique : notre chiffre d'affaires s'élève à 5,5 millions d'euros, et nous visons les 10 millions d'ici 2025, avec l'introduction d'un ou deux nouveaux produits par mois.
Qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter pour la suite ?
D'être copiés ! Grâce à nos solutions, nous avons déjà évité la production de 2 millions de plastiques à usage unique. Ce que je souhaite, c'est que tout le monde se dise : "Ils l'ont fait, alors nous aussi, nous pouvons nous passer du plastique !"
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