E-Commerce Paris 2014 : Trois questions à Cyril Zimmermann, président d'Acsel et président de HiMedia Group
Présent sur le salon E-commerce, Cyril Zimmermann nous détaille le nouveau positionnement donné à l'association pour le commerce et les services en ligne. Au passage, il dresse un état des lieux des principales préoccupations de ses membres.
Je m'abonneEn tant que nouveau président de l'Acsel (élu en avril dernier), quelles sont les principales orientations que vous souhaitez lui donner ?
Nous voulons avant tout réaffirmer notre positionnement. Par le passé, nous avons plutôt été considéré comme une alternative à la Fevad. Or, nous revendiquons aujourd'hui notre statut d'association transverse, capable de travailler sur tous les sujets liés à l'économie numérique. Ce qui passe par exemple par la création de débats mensuels. Le prochain, prévu le 8 octobre, portera sur le Ttip et ses conséquences sur l'économie numérique. Deux intervenants renommés viendront prendre part aux échanges, puisqu'il s'agit de David Martinon, représentant spécial pour les négociations internationales concernant la société de l'information et l'économie numérique et de Benoît Thieulin, Président du conseil national du numérique et directeur de l'agence la Netscouade.
Notre assemblée générale, le 14 novembre, sera aussi l'occasion de faire le point sur la sharing économy. Dans ce cadre, nous publierons un livre blanc comportant des éléments d'observation apportés par nos membres revenant d'un voyage d'étude aux USA. Dedans figurera également les réflexions parlementaires en cours sur le sujet.
Quels sont les sujets sur lesquels vous échangez en ce moment en interne ?
Les conséquences de la Loi Hamon pour les sites marchands constitue un thème de réflexion important. D'ailleurs, nous avons créé à cet effet une nouvelle commission, en partenariat avec le cabinet Bensoussan. La première édition a rassemblé une trentaine de personnes, preuve que la loi Hamon interpelle. Egalement, les moyens de paiements restent un sujet majeur. Les bitcoins, par exemple, très en vogue en ce moment, suscite beaucoup d'interrogations, comme les risques de fraudes... Nous avons un rôle d'explication et d'exemple à donner. D'ailleurs le fait qu'Himédia, avec ses solutions Hipay acceptent prochainement les paiements bitcoins aura certainement une influence.
Quel est le principal sujet d'inquiétude pour l'avenir ?
Le problème de fond qui va se poser concerne l'utilisation des cookies. La France fonctionne sur l'opt in or l'Europe privilégie l'opt out. Depuis août, la Cnil effectue de plus en plus de contrôles sur les sites afin qu'ils suivent l'orientation européenne. Or, si nous sommes obligés de demander systématiquement l'acceptation des cookies sur l'entrée des sites, les techniques de retargeting et de personnalisation sur la home page n'auront plus cours ! Cela peut avoir une vraie incidence en terme de business ! Egalement, les premières plate-formes sur lesquels les internautes se connectent, à savoir les incontournables Facebook et Google, qui seront les premières aussi sur lesquelles ils accepteront les cookies, afficheront une position privilégiée. En effet, de guerre lasse, le consommateur, pourrait rejeter systématiquement les demandes d'autorisations sur les autres sites, ce qui placera alors les deux géants du web en situation dominante. On peut aussi se demander s'il " partageront " avec les données des cookies...A mon sens, c'est le SUJET du moment !