Commerce spécialisé : un mois de septembre très difficile

Selon le dernier rapport de Procos (fédération pour la promotion du commerce spécialisé), l'activité du mois de septembre pour le commerce spécialisé a été très négative pour une grande partie des secteurs, avec une contraction moyenne en valeur de - 4,2 %. Donc une baisse des volumes vendus entre - 6 et - 7 % puisque les prix ont augmenté entre septembre 2022 et septembre 2023.

Le mois d'août s'était conclu avec une stagnation par rapport à août 2022 (+ 1 %) mais l'activité s'était fortement dégradée dans la seconde partie du mois et cette situation a perduré tout le mois de septembre. Ce qui pose évidemment un problème puisque le mois de septembre et la rentrée ont un poids plus important dans l'activité annuelle que le mois d'août pour la grande majorité des enseignes.

En septembre, la météo, les inquiétudes des Français concernant la conjoncture, les impacts des prix élevés du carburant et des prix alimentaires ont très fortement affecté les ventes. L'habillement (- 14 %) connaît un mois particulièrement déceptif, de même que la chaussure (- 9 %) et l'équipement de la maison (- 6,2 %). La beauté santé est le seul secteur qui affiche encore sur septembre une dynamique de croissance des ventes en valeur par rapport à septembre 2022 (+ 5 %). Au-delà des ventes, la fréquentation des magasins s'est très fortement dégradée en septembre à - 12,5 % par rapport à septembre 2022 avec un impact plus important dans les centres commerciaux que les centres-villes et en particulier dans les magasins d'habillement et de chaussure.

Côté vente en ligne, les chiffres sont comparables à ceux de septembre 2022 (+ 0,8 %). Certains secteurs connaissent toutefois des baisses significatives des ventes sur la période, comme le marché des cadeaux/jouets/culture (- 24 %), la restauration (- 17 %), la chaussure (- 7,8 %) et l'équipement de la maison (- 3,6 %).

Après neuf mois en 2023, l'activité des magasins du commerce spécialisé tous secteurs confondus progresse encore très légèrement en valeur par rapport à 2022 (à + 3,3 %). Ce qui signifie toutefois une stabilisation des volumes vendus compte tenu des hausses de prix sur la période. Un seul secteur sort mieux de cette tension sur l'activité, celui de la beauté-santé avec + 10,1 %. Tous les autres secteurs voient leurs ventes magasins n'augmenter seulement que de + 0,1 % (habillement) et + 3,3 % (alimentaire spécialisé).

Les commerçants inquiets pour la fin de l'année 2023

Ces chiffres déclenchent une forte inquiétude pour l'activité consolidée de l'année, compte tenu de l'importance vitale de cette période. D'autant plus que les coûts d'exploitation ont nettement plus augmenté que l'activité et que les marges sont sous forte tension. Or cette augmentation des coûts se poursuit. La dernière parution de l'indice des loyers commerciaux indique une augmentation de 6,6 %. Si les bailleurs ne limitent pas cette indexation pour leurs enseignes locataires, celles-ci auront dû supporter + 13 % d'augmentation de loyer sur deux ans alors que les chiffres d'affaires en valeur ont tendance à stagner et que les volumes vendus sont en baisse.

Une situation qui serait très dangereuse pour la rentabilité voire la pérennité de nombreux magasins voire de réseaux entiers. Difficultés de trésorerie, augmentation des coûts fixes plus rapide que celui des marges, une équation économique risquée et préoccupante. Or l'indexation du loyer est l'un des seuls leviers sur lequel il est encore possible d'agir pour 2024 selon Procos.