Avec 220 marchands, la marketplace de Showroomprivé poursuit son développement
La marketplace, maillon essentiel de la croissance de bien des acteurs de l'e-commerce, a fait son apparition en janvier 2021 au sein du groupe Showroomprivé, qui exploite le site de vente événementielle en ligne du même nom. Elle affiche de bonnes performances de croissance et réfléchit désormais à son internationalisation. Grégoire Scherer, son directeur, explique son fonctionnement et sa feuille de route.
Je m'abonneGregoire Scherer a intégré Showroomprivé (SRP) en novembre 2022 après le rachat en avril de la même de The Bradery, portail de vente événementielle ciblant en priorité les millennials. Il est en charge de la marketplace de SRP, lancée en janvier 2021 et basée sur la solution Mirakl Platform fournie par l'entreprise française éponyme.
Celle-ci affiche d'excellentes courbes de développement. « Si la marketplace a délivré 85 % de croissance en 2023 par rapport à 2022, ce premier trimestre 2024 commence très bien avec 84 % de progression, comparé à la même période l'an passé. C'est en soi très positif », affirme son directeur qui travaille avec une équipe de 26 personnes (développement commercial, onboarding des marchands, category et key account managers, support) à ses côtés, réparties entre Paris et Barcelone où il est basé.
Un réajustement de stratégie
Il faut néanmoins noter que la très forte accélération observée l'année suivant le lancement de la marketplace avait été suivie d'un léger essoufflement côté croissance. Les dirigeants du groupe ont alors revu la stratégie. SRP, qui a dépassé le milliard d'euros de volumes d'affaires en 2023, a décidé de se défaire d'une partie des marchands non connectés. « Il s'agissait souvent de marques dont l'indice de notoriété était faible, de retailers ou distributeurs peu reconnus ou bien qui présentaient des soucis de qualité de fiches produits, de photos, de SAV, etc. À la place, nous avons axé notre stratégie sur les marques, nos partenaires depuis la création en 2006 de Showroomprivé.com. »
Les critères de sélection des marchands connectés sur la marketplace au modèle fermé - elle travaille uniquement avec les marques qu'elle sélectionne - sont clairs : ces vendeurs doivent être connus et reconnus. Il faut qu'ils soient aussi en mesure de se connecter à la plateforme sur le plan technologique et autonomes sur le plan logistique, « quitte à les accompagner, lorsque c'est nécessaire », précise G. Scherer.
L'entreprise peut ainsi leur présenter certains agrégateurs qui agiront comme des facilitateurs de connexion à la place de marché. Logistiquement parlant, elle essaye aussi de leur rendre la vie moins compliquée. « Ce sont souvent des acteurs qui ont leur propre expérience et infrastructure d'e-commerce. A priori, ils ont donc déjà un bagage suffisant. Mais s'il y a des problèmes au niveau logistique, nous sommes en mesure de leur proposer des solutions de fulfillment (logistique, transport, retours et même service clients). Celles-ci sont néanmoins fournies par des prestataires extérieurs à SRP et non par le groupe lui-même », précise G. Scherer. Mais le groupe souhaite développer une solution de fulfillment pour les marchands pour soutenir le développement de leurs activités. « Certains d'entre eux ne peuvent encore faire du B2C », explique G. Scherer. Une solution de fulfillment pourrait ainsi être annoncée au troisième trimestre 2024.
Grâce aux offres qu'elle héberge, la marketplace permet au groupe de ventes événementielles en ligne de disposer d'un catalogue de produits permanent, dans lequel sa clientèle, des femmes majoritairement sur l'univers mode, peut trouver « la petite robe rouge pour la prochaine soirée de samedi soir » via le moteur de recherche disponible sur le site. Après cela, le marchand assure sa propre logistique et gère la commande comme si elle avait eu lieu sur son propre site. « C'est en quelque sorte du fast shipping », souligne G. Scherer. À l'heure actuelle, la marketplace travaille avec une palette de 220 vendeurs connectés, dont 85 à 90 % sont des marques. La marketplace offre aussi des possibilités de redynamiser les ventes des articles « slow movers » comme on appelle dans le jargon de la vente ces produits qui font partie des collections actuelles mais rencontrent moins de succès, surtout si l'enseigne a sur son site une offre d'outlet qui peut phagocyter l'offre en nouveautés...
Favoriser une équation soutenable via des partenariats ciblés
SRP n'oublie pas le volet RSE de sa promesse de vente et travaille avec Paradigme et Omaj afin d'offrir produits de seconde main et articles reconditionnés. « Ils plaisent beaucoup puisque cette catégorie représente 23 % de la GMV faite à travers la marketplace », ajoute son directeur. SRP a investi dans la société Paradigme. Le groupe a également un partenariat avec la société spécialisée dans la seconde main qui permet à cette dernière de récupérer les articles des membres de SRP qui, eux, reçoivent en contrepartie des bons d'achat à dépenser sur Showroomprivé.com.
Le développement à l'international et l'IA : deux chantiers structurants
Le groupe Showroomprivé vend en France mais aussi à l'étranger, comme en Italie, Espagne, Portugal, Belgique, par exemple. Pour l'instant, la marketplace ne dessert que le marché français. « Je ne peux pas encore vous donner une date précise, mais l'internationalisation fait clairement partie de notre feuille de route », indique le directeur de la marketplace.
L'autre grand chantier en cours de déploiement, c'est l'introduction de l'IA afin d'améliorer les visuels et les fiches produits du catalogue afin que le catalogue de produits disponibles en ligne réponde à une certaine charte visuelle globale. Sans compter l'amélioration de certains outils internes en matière de gestion de la data. « À moyen terme, nous pourrions aussi être amenés à développer de nouvelles fonctionnalités pour les marchands ainsi que pour les acheteurs finaux notamment pour améliorer les taux de conversion ou intégrer des guides de tailles », complète G. Scherer.