Six Français sur dix prêts à se tourner vers le low cost
Près des deux tiers des ménages européens (64 %) déclarent avoir renoncé à des dépenses durant l'année écoulée. Pour quatre ménages sur dix (39 %) ces dépenses concernent des achats liés à la vie courante ou au carburant. La plupart voient ainsi les enseignes low cost comme une garantie de préserver leur pouvoir d'achat tout en continuant de consommer pour répondre à leurs besoins.
Je m'abonneLe contexte inflationniste contraint les consommateurs européens à arbitrer leurs consommations, quitte à renoncer à certaines denrées. Dans cette dynamique, l'Observatoire Cetelem questionne la perception des consommateurs européens du marché low cost et son appétence pour ses produits.
Un marché disparate en Europe
Le marché du low cost semble être bien identifié par les consommateurs Européens : 90 % en entendent parler et 55 % voient précisément ce dont il s'agit. Une proportion quelque peu disparate selon les pays : les consommateurs espagnols (82 %) sont très attentifs au marché du low cost, suivis par les Portugais (81 %) et les Italiens (80 %). À l'inverse seuls 30 % des consommateurs polonais, autrichiens et slovaques confient être familiers avec le concept.
Sept Français sur dix jugent le marché du low cost bien développé
Si en moyenne, six Européens sur dix estiment le marché du low cost bien développé, 11 % seulement le jugent très développé. Marqué en Suède (73 %), au Royaume-Uni (71 %) et en France (70 %), ce développement est beaucoup moins perçu en Europe centrale (pour quatre consommateurs sur dix).
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Les secteurs de l'habillement, l'alimentaire et l'aérien plus enclin au marché
Le low cost rime avec habillement (pour 66 % des Européens sondés), alimentaire (62 %) et transport aérien (58 %). Arrive ensuite la téléphonie pour 53 % des répondants. Le secteur de l'automobile, quant à lui reste peu associé au low cost : seuls 39 % des sondés le perçoivent comme tel.
Les trois quarts des Européens associent le low cost aux prix bas et aux services minimums
Des enseignes comme Lidl, Aldi et Ryanair apparaissent spontanément cités. Elles bénéficient d'ailleurs d'une relative bonne image dans la quinzaine de pays européens sondés. Le marché du low cost obtient ainsi la note moyenne de 6,5/10. Pour près de huit Européens sur dix (77 %), le low cost est associé avant tout à des prix bas et des services minimums. Ce marché est ainsi majoritairement (57 %) synonyme d'un bon rapport qualité prix.
Le low cost séduit l'ensemble des classes sociales
Le facteur prix semble être le principal critère de choix dans l'achat d'un produit, davantage que la qualité (61 % contre 39 %). Ce critère prend une importance toute particulière pour 70 % des Européens au plus faible revenu. A contrario le prix est pris en considération pour 51 % des revenus élevés. En outre plus des trois quarts (77 %) des répondants assurent que consommer des produits low cost leur permet de consommer davantage. Le low cost s'impose comme un réflexe de consommation naturel, 54 % des personnes interrogées consomment régulièrement des produits low cost avec des clients particulièrement fidèles en Hongrie (74 %), au Portugal (65 %) et en Espagne (63 %). Une proportion plus timide en France avec 41 % adeptes. L'analyse en termes de revenus, qu'ils soient modestes (56 %) ou élevés (53 %), montre que l'ensemble des profils de consommateurs européens profitent du low cost.
Il est loin le temps où le low cost était fréquenté essentiellement par les ménages contraints budgétairement", Flavien Neuvy de l'Observatoire Cetelem
"Il est loin le temps où le low cost était perçu comme le vilain petit canard de la consommation, ignoré avec suffisance par les marques et les enseignes bien établies, fréquenté essentiellement par les ménages contraints budgétairement, explique Flavien Neuvy, Directeur de l'Observatoire Cetelem. Non seulement il a su s'imposer dans de nombreux secteurs, au point d'en devenir parfois la référence, mais il a été capable de s'adapter localement pour séduire davantage de clients, de toutes classes sociales." Consommer low cost ne serait donc plus un signe de déclassement. L'étude Cetelem révèle que 74 % des consommateurs estiment qu'acheter des produits low cost n'a rien de dévalorisant.
Un marché enclin au développement
Depuis un an près de quatre Européens sur dix (39 %) indiquent avoir accentué leur consommation de produits low cost, 45 % l'ayant maintenu à niveau, et seulement 16 % l'ayant diminuée. C'est dans l'achat de produits alimentaires que la progression constatée sur un an est la plus forte avec 41 % des consommateurs low cost déclarant avoir intensifié leurs dépenses dans ce secteur.
67 % des Européens font confiance aux enseignes low cost pour défendre leur pouvoir d'achat.
Pour un Européen sur deux (51 %) le low cost est lié au contexte et difficultés financières. Un tiers des Européens (33 %) considèrent également que le développement de ce marché se justifie par le refus des consommateurs d'acheter des produits dont le prix ne leur paraîtrait pas justifié. Rien d'étonnant donc que près de sept Européens sur dix (67 %) fassent confiance aux enseignes low cost pour défendre leur pouvoir d'achat.
Méthode :
L'étude Cetelem a été réalisée du 3 au 16 novembre 2022 dans 15 pays d'Europe (Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Espagne, France, Hongrie, Italie, Pologne, Portugal, République tchèque, Roumanie, Royaume-Uni, Slovaquie et Suède). Au total, 14 200 personnes ont été interrogées en ligne âgées de 18 à 75 ans issues d'échantillons nationaux représentatifs de chaque pays. Cette représentativité est assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, région d'habitation et niveau de revenus/CSP). 3 000 interviews ont été réalisées en France et 800 dans chacun des autres pays.