[NRF Big Show 2015] "Les distributeurs ont un avantage sur Amazon : leurs points de vente physiques"
Julien Saumande, CEO de l'agence Phoceis était présent au National Retail Federation (NRF) Big Show de New York. Il livre son analyse et les enseignements qu'il a tirés de l'événement.
Je m'abonneQu'est ce qui a retenu votre attention sur cette édition 2015 du NRF Big Show de New York ?
Sur une dimension technologique pure, cette année fait résolument la part belle aux beacons. Ce n'est pas une nouveauté en soi, mais c'est une véritable déferlante, ça devient davantage industriel et les enseignes commencent à les déployer à grande échelle. Autre élément qui a retenu mon attention, sur le stand de la société Intel, était présentée une caméra à installer en points de vente, capable de reconnaitre l'âge du client, permettant ainsi au distributeur d'adapter l'offre en fonction du visiteur en magasin. Une solution qui était déjà présentée l'an passé. Par ailleurs, cette année signe l'avènement des écrans digitaux au sein des magasins. Qu'ils soient tactiles ou pas, ils proposent du contenu de grande qualité. Par exemple, dans les grands magasins Harrods, l'une des grandes nouveautés est de mettre en place des campagnes multicanal, diffusés sur des écrans géants en points de vente. Selon le patron d'Harrods, cela aurait pour effet d'augmenter les ventes dans le physique. Il suffit d'ailleurs de se promener dans les magasins de Times Square à New York, pour s'apercevoir qu'ils sont tous équipés d'écrans haute définition.
Y a-t-il des concept stores innovants qui ont été présentés ?
Le gagnant du concours de l'innovation du NRF. Il s'agit d'une société hollandaise spécialisée dans la restauration, Bilder & De Clercq, dont le concept store est très innovant. Il repose sur l'idée d'aider les consommateurs en panne d'idées de plats à déguster. Le point de vente se compose en effet de multiples corners, chacun d'entre eux présentant une recette de cuisine, et propose à la vente tous les ingrédients nécessaires à la réalisation de cette recette. Par ailleurs, le client peut récupérer la recette sur son smartphone grâce au NFC, et ajouter les ingrédients à son panier. C'est très expérientiel. Autre exemple, la pharmacie italienne Dr Flemming, dans laquelle le médicament devient une petite partie de l'offre puisque la pharmacie devient un bar à services autour de la santé. En effet, elle est équipée de multiples appareils self-services, permettant aux clients d'effectuer un bilan de santé, et avoir des renseignements sur leur pression artérielle, leur poids, etc, et en option d'acheter des médicaments. Le design du point de vente est de surcroit très futuriste.
Comment est abordé et perçu l'e-commerce sur le salon ?
Les acteurs en présence n'ont pas trop parlé d'Amazon cette année, contrairement aux années précédentes, où les retailers se sentaient menacés par le géant du e-commerce. Les distributeurs ont bien compris qu'ils avaient un avantage sur Amazon : leurs points de vente physiques. Donc l'expérience e-commerce est intégrée dans une expérience cross canal plus large. A ce titre, le sujet de la logistique a été évoqué, et notamment la logistique cross-canal, dite 'sans couture', ou comment une commande effectuée par un internaute en Floride, peut être livrée depuis la Californie, ou via l'entrepôt de New York, le tout en temps réel. L'idée étant d'effectuer des livraisons les moins onéreuses possibles, en fonction des différents paramètres. C'est de l'optimisation des flux.