Anne-Charlotte Neau-Juillard (Showroomprivé) : "Nous nous influençons les uns les autres pour créer un modèle vertueux"

Pourquoi Showroomprivé a créé cet incubateur ?

Notre objectif est de transmettre aux start-up notre expérience, en tant qu'e-commercant ayant commencé comme une start-up. L'idée est donc d'accompagner les jeunes pousses et de leur partager notre expérience acquise avec les années. Pour cela nous leur présentons nos succès comme nos difficultés. Depuis que nous sommes une entreprise de taille importante, nous nous donnons un rôle de grand frère. À la suite de l'incubateur, nous ne prenons pas de participation dans les start-up, notre envie est vraiment de partager notre expérience.

Sur quels domaines les start-up ont besoin d'accompagnement ?

Cela dépend des start-up, mais nous les choisissons justement dans des domaines que nous connaissons, où nous avons une véritable plus value : la mode, la beauté, le retail, l'e-commerce etc. Certaines start-up ont besoin de mise en relation avec des commerciaux, d'autres d'expertise sur la relation presse. C'est pourquoi nous faisons du cas par cas. On leur propose aussi de les accompagner pour gagner en visibilité à l'aide de notre branche BtoB de service aux marques. Mais aussi grâce à nos studios et notre expertise des fiches produits. Nous les mettons en avant sur notre site via des solutions de retail médias.

Le thème de cette année est "le futur du e-commerce", justement quelles tendances prévoyez-vous ?

L' e-commerce a vécu un tournant ces dernières années, notamment avec la crise sanitaire, qui l'a complètement démocratisé en France. Il y a eu une accélération dans la digitalisation des marques, et une augmentation des usages. Ce tournant a poussé le secteur à repenser ses modèles, en y intégrant notamment les enjeux RSE. Ce que nous entendons par "le futur du e-commerce", c'est comment pouvons-nous faire mieux, de manière plus efficace et plus responsable. Notre objectif est de nous influencer les uns les autres pour créer un écosystème vertueux. C'est pourquoi nous travaillons aussi main dans la main avec les start-up que nous incubons. Par exemple, nous avons fait notre bilan carbone avec deux alumni de l'incubateur cette année.

Les start-up doivent-elles remplir certaines conditions en termes de RSE ?

Jusqu'à cette année, les start-up candidates devaient absolument être à impact. Mais nous avons réalisé que ce n'est pas si simple d'être sûr qu'elles le soient vraiment. Comment évaluer, labelliser ? Je crois profondément qu'à terme, toutes les entreprises devront être à impact. Donc nous favorisons les start-up qui le sont, mais nous n'imposons rien afin d'éviter que les candidats se contorsionnent pour rentrer dans nos critères.

Comment se déroule l'incubation de ces start-up ?

Nous voyons les start-up en "one to one" tous les trois mois, pendant qu'en parallèle une équipe dédiée échange avec les entrepreneurs, afin de comprendre leurs besoins et comment y répondre. L'idée de ces échanges est d'accompagner chaque start-up de manière plus spécifique grâce aux différents experts du groupe qui peuvent les conseiller face aux problématiques comme le développement web, le juridique, la communication, le marketing, etc. Ces experts présentent ce qu'ils font et comment ils le font aux jeunes pousses. Ainsi nous leur donnons les clés pour développer leur solution ou accroître la taille de leur entreprise. Enfin, nous organisons un shooting photo et un tournage vidéo qui nous permettent de relayer les start-up et leur offrir de la visibilité. Une partie des entrepreneurs s'installent dans nos locaux. Ils ont ainsi accès à toutes nos ressources et peuvent échanger avec les équipes de Showroomprivé.