Seconde main : Okaïdi se lance tout entier dans la consigne

Un petit pas suplémentaire dans l'économie circulaire. La chaîne de prêt-à-porter pour enfants de 0 à 14 ans Okaïdi a lancé un nouveau service gratuit, "La Consigne", développé dans le cadre de son dispositif de seconde main "Second Life". Le principe est simple : dans un délai de deux ans après l'achat de vêtements neufs Okaïdi ou Obaïbi (la gamme pour les 0-3 ans), le client peut les rapporter gratuitement en magasin et recevoir une carte-cadeau utilisable immédiatement et pendant un an. Les vêtements, qui doivent être remis "en très bon état", lavés et repassés, sont alors replacés en rayon dans le magasin de retour, et revendu à un prix 60 % inférieur au neuf.

L'initiative avait déjà été testée dans 12 magasins en France depuis octobre 2023. Il est désormais généralisé dans ses 350 magasins sur le territoire national, dont les 50 magasins Okaïdi+.

E-commerce et économies

Si les sous-vêtements et les accessoires ne sont pas concernés par le dispositif, ce n'est pas le cas des vêtements achetés sur le web. Sur le site d'Okaïdi, les fiches virtuelles indiquent déjà les prix neuf et de rachat, tout comme les tickets de caisse en magasin. Avec la consigne, le client peut récupérer entre 15 et 20 % de la valeur du neuf avec les bons d'achat. "C'est donc à la fois une économie, et un geste responsable", pointe Ludovic Leurent, responsable de la seconde main chez Okaïdi, présent lors de la présentation du projet ce jeudi 3 avril au magasin Saint-Lazare à Paris (9e). Pour le moment, aucune limite en termes de quantité rapportée n'a été fixée, mais seuls ceux qui disposent d'une carte de fidélité Okaïdi - qui est gratuite - peuvent profiter de ce système de consigne. Il est également rétroactif : les vêtements achetés en 2023 et 2024 peuvent d'ores et déjà être rapportés. En une semaine, les premiers à l'avoir essayé rapportent en moyenne 8 articles par client.

Consignes d'Okaïdi au 3 avril 2025

Consommation responsable et circuit court

D'un point de vue écologique, l'idée d'une consigne appliquée aux vêtements pour les moins de 14 ans a du sens, tant leur usage est par essence temporaire. "Nous voulons accompagner la croissance des enfants tout en favorisant de nouveau réflexes de consommation", explique Ludovic Leurent. La consigne doit permettre de maximiser l'allongement de la durée de vie des vêtements de la marque française, un objectif qui serait facilité par leur style "contemporain et universel", selon Kanda Sisamouth, Cheffe de projet RP & Media. De plus, le fait de revendre le produit directement dans le magasin de retour aurait l'avantage de "participer à l'économie locale et au circuit court", alors que le réseau des vitrines Okaïdi quadrille une bonne partie de l'hexagone. À terme, l'enseigne ambitionne pour "La Consigne" de représenter 5 % de ses ventes en volumes.

Stratégie RSE gagnante

Mais cette initiative ne sert à rien si l'entreprise ne travaille pas à minimiser la part du neuf dans ses ventes. C'est le cas, affirme Valérie Garnier Menard, directeur Retail France d'Okaïdi : "c'est une vraie volonté de la marque de diminuer la surface d'offre", soutient-elle, ajoutant qu'entre 2024 et 2025, la marque a réduit de 8 % la quantité de ses références, et ambitionne de poursuivre cette baisse à raison de 8 à 10 % par an. Pour Valérie Garnier Menard, "consommer mieux et moins est non seulement un engagement, mais c'est aussi une demande des clients." Initié en 2016 avec le système de dépôt-vente en C to C IDtroc, le dispositif "Second Life" d'Okaïdi vise aussi à concurrencer l'hégémonie de Vinted sur la seconde main. Ludovic Leurent espère que le "toucher le textile" dans le magasin pourrait aider à favoriser le physique plutôt que le tout dématérialisé, dans un secteur du prêt-à-porter en très grande souffrance. Et si ça marche, "La Consigne", pourrait être généralisé à l'internationale, Okaïdi comptant 50 % de magasins à l'étranger.