Réseaux d'influence en régions, de l'entraide à la création de valeur
Les clubs et associations e-commerce tentent de structurer un secteur encore très fragmenté et constituent un levier d'action majeur pour les petits et grands acteurs. Retour sur leur fonctionnement et leurs difficultés.
Je m'abonneRegroupements structurés ou informels, adhérents au profil hétéroclite, allant du porteur de projet débutant à des entreprises telles que Cdiscount ou LDLC... La réalité des clubs et associations d'e-commerçants en régions apparaît protéiforme et fragmentée. Si les Chambres de commerce et d'industrie sont à l'initiative de plusieurs pôles consacrés au commerce en ligne, certaines structures, à l'image du club iCom en Isère, demeurent de simples alliances entre e-commerçants voisins. En l'absence de toute donnée centralisée, recenser tous les clubs et associations s'avère impossible.
"L'idée est de mettre en place des synergies entre acteurs complémentaires", Grégory Palayer (La Cuisine du Web)
Plusieurs pôles d'activité se détachent, notamment à Lyon, Nantes, Bordeaux, Bayonne. Certains noms reviennent: La Cuisine du Web, Hub Retail, ECom Provence, la Cantine... La rédaction d'E-Commerce Mag est allée à la rencontre de ces organismes afin de mieux comprendre leur fonctionnement. Qu'attendre de ces structures pour un e-commerçant? "L'idée est de mettre en place des synergies entre acteurs complémentaires, de favoriser la visibilité nationale et internationale, de créer des opportunités de croissance externe ou de faciliter des levées de fonds", résume Grégory Palayer, président de La Cuisine du Web, association de loi 1901 située à Lyon, présente depuis six ans.
Éviter l'isolement, s'informer et réaliser des économies
La première motivation des acteurs rencontrés demeure "la rupture de l'isolement", notamment dans les départements ruraux, au sein desquels le tissu économique est faible. La montée en compétences et l'opportunité de négocier des tarifs auprès des prestataires ou de nouer des relations commerciales sont également citées: "Les acteurs les plus petits cherchent des fournisseurs logisticiens, analyse Éric Culnaërt, animateur du Club Commerce Connecté et référent pour la Nouvelle-Aquitaine du réseau thématique French Tech. Pour les gros opérateurs, les enjeux tiennent à l'appropriation des technologies émergentes au moindre coût."
Concernant les acteurs plus petits, les enjeux tiennent davantage à l'appropriation des bases de l'univers numérique dans lequel ils baignent. Parmi les projets remarquables, La Cuisine du Web, cofondée par le pure player LDLC, revendique son implication dans la fondation de l'École du numérique fondée par l'e-marchand. Cdiscount a pour sa part engagé un vaste projet d'automatisation de ses entrepôts et a monté le projet The Warehouse By Cdiscount, sous forme d'incubateur supply chain.
L'un des fers de lance des clubs et associations de webmarchands concerne prioritairement la mutualisation des achats. Hervé Bourdon, fondateur de l'association ECom Provence et de l'événement Shake your e-commerce, met en évidence "la négociation des frais d'envoi, d'emballage". Henri Sellier, président du club Icom (Isère), se félicite de "remises supplémentaires obtenues auprès des plateformes Avis Vérifiés en 2016 et Shopping Flux en 2017", par exemple.
Avec ou sans prestataires?
Concernant le recrutement des membres, deux philosophies s'affrontent. Anaïs Droillard, chargée de mission numérique au sein du pôle Entreprises et numérique et dirigeante du club Ebiz (une centaine d'adhérents, fondé en 2006), prône un réseau d'e-commerçants fermé aux prestataires. "Autour de la table, les e-marchands communiquent sur des chiffres concrets, comparent les bénéfices et tarifs des prestataires et bénéficient d'une liberté de parole qu'ils ne pourraient avoir lors d'un salon ou d'une conférence." Un noyau dur de membres chevronnés incite les participants à communiquer leurs mauvaises expériences.
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