L'économie française a résisté en 2022 malgré un fort recul en fin d'année
Malgré la crise énergétique et l'inflation, l'activité économique française a fait preuve de résistance en 2022. Elle n'a augmenté que de 0,1 % sur les trois derniers mois de l'année, précise l'Insee, annonçant une année 2023 certainement plus difficile.
Je m'abonneLa croissance du Produit intérieur brut (PIB) a atteint 2,6 % en 2022. Elle a fortement ralenti à 0,1 % au quatrième trimestre, affaiblie par une consommation des ménages directement affectée par l'envolée des prix. L'an dernier, elle a surtout bénéficié du rebond d'activité enregistré sur la seconde partie de 2021 "en sortie de crise sanitaire", a expliqué l'Insee. Trimestre après trimestre, elle a ensuite été "nettement moins dynamique".
Les chiffres sont toutefois meilleurs que prévu, car l'Insee tablait sur un PIB en hausse de 2,5 % et une contraction de 0,2 % au quatrième trimestre.
Alors que le gouvernement prévoyait 2,7 %, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a salué une croissance "soutenue" l'an dernier malgré les secousses de la guerre en Ukraine. "Elle témoigne du fort rebond de notre économie après le choc du Covid et de sa résilience face à la crise énergétique", a-t-il affirmé. La bonne tenue de l'activité française masque cependant un tableau contrasté.
Recul sensible de la consommation des ménages
Les trois derniers mois de l'année ont été marqués par une forte baisse de la consommation des ménages en biens et services (-0,9 %), moteur traditionnel de la croissance, pénalisée par un recul des achats de produits alimentaires.
La consommation d'énergie a également baissé au quatrième trimestre, en raison d'un automne très doux mais aussi d'efforts de sobriété énergétique, alors que le gouvernement a déployé des mesures de soutien à coups de milliards d'euros pour contenir les factures. En France, les prix à la consommation ont bondi de 5,2 % en moyenne annuelle en 2022 et ont même flirté avec les 6 % au quatrième trimestre, avec des envolées pour l'énergie et l'alimentation, souligne l'AFP.
Cette moindre consommation des ménages a pesé sur la production des biens et services, qui a décéléré à 0,2 % sur la période d'octobre-décembre, affectée aussi par les grèves de l'automne dans les raffineries. À l'inverse, le commerce extérieur a contribué positivement à la croissance du PIB, les importations ayant reculé plus fortement que les exportations. S'ils ont continué de progresser, les investissements ont perdu en dynamisme (0,8 % après 2,3 % au troisième trimestre).
L'inflation devrait continuer à accélérer jusqu'à un pic attendu par l'Insee autour de 7 % en début d'année. La Banque de France s'attend à une baisse de régime avec 0,3 % de croissance en 2023. Elle est plus pessimiste que le gouvernement (+1 %) qui compte sur la croissance pour amorcer le redressement des finances publiques.
L'inflation remonte à 6 % en janvier
La hausse des prix à la consommation s'est légèrement accélérée en janvier, le taux d'inflation atteignant 6 % sur un an après 5,9 % en décembre, selon une première estimation publiée ce mardi par l'Insee."Cette légère hausse de l'inflation serait due à l'accélération des prix de l'alimentation et de ceux de l'énergie", respectivement en hausse de 13,2 % et 16,3 % sur un an, indique l'Insee.
Quant aux produits alimentaires, la hausse des prix s'est accélérée en janvier à la fois pour les produits frais (+9,8 % sur un an après +9,3 % en décembre 2022) et les autres produits alimentaires (+13,8 % après +12,6 %). À l'inverse, la progression des prix des services a ralenti durant le premier mois de l'année 2023, passant de 2,9 % à 2,6 % sur un an. Chiffre de référence pour les comparaisons avec les autres pays européens, l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) s'établit à 7 % sur un an en janvier, après 6,7 % en décembre. L'Insee doit publier une seconde estimation de l'inflation en janvier le 17 février.