[Interview] Arthur Millet, président du SRI: "Une croissance du marché publicitaire en volume mais pas en valeur"
Arthur Millet, président du Syndicat des régies Internet depuis un an, revient sur l'évolution du marché publicitaire en France.
Je m'abonneVous êtes à la tête du SRI depuis un an. Quel est votre bilan?
Le bilan est collectif car le président s'appuie sur la directrice générale et sur le conseil d'administration. Le président n'est que le porte-parole de l'ensemble de décisions prises de manière collégiale. L'action du SRI se concentre sur le développement de la publicité digitale en France, qui reste faible, avec un taux de croissance de 3,5% pour le premier semestre 2015. Nous devons lever ce blocage face à la publicité digitale. Le marché français s'est construit sur un marché de volume et non de valeur.
Quels enseignements tirez-vous des résultats semestriels?
Au-delà des chiffres, le panorama montre le grand dynamisme de notre secteur et l'incroyable mutation qui s'y opère. Tous les acteurs de ce marché se trouvent en effet confrontés depuis quelques années à de grands enjeux de transformation, que chacun affronte avec un rythme soutenu et une grande agilité.
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Plus que jamais, dans un marché en forte mutation, les acteurs de la chaîne média ont besoin de repères pour avancer ensemble et réinventer leur business. Donner des clés de lecture, redonner de la lisibilité au marché pour en faciliter la compréhension et l'apprentissage, c'est bien l'objet de cette étude et des analyses qu'elle propose.
Le digital est passé deuxième média en France devant la presse, en termes d'investissements (alors qu'il ne représente que 25% du marché global, contre 35% au royaume-uni et 30% en Allemagne). Comment expliquez-vous ce retard?
En effet, la croissance de la publicité digitale en France continue de progresser mais elle reste faible en comparaison des autres marchés européens. En volume, elle n'est pas négligeable car la France est le troisième pays en Europe, mais le chiffre de 3,5% de croissance obtenu au premier semestre 2015 est presque ridicule. La France a toujours un blocage face aux investissements dans le digital, dû à la frilosité des annonceurs, qui fonctionnent toujours en silos, y compris dans leur organisation.
Par ailleurs, le marché est trusté par Google et Facebook, qui captent une grosse partie de la valeur. Le reste du marché est très fragmenté. Du coup, le marché français a du mal à franchir de nouveaux paliers. D'autres champions nationaux, tels que Criteo, ont du mal à émerger dans ce contexte pour rivaliser avec ces grandes puissances. Et sans croissance, le secteur ne laissera pas de place aux petits acteurs.
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