Les Fintechs, des opportunités qui se structurent
Alors que la digitalisation concerne un nombre croissant de processus en entreprise, les services financiers s'apprêtent eux aussi à connaître leur révolution. Les start-ups de la Fintech gagnent peu à peu en influence et en visibilité, grâce à des plateformes destinées à distribuer leur offre.
Je m'abonneLa Société Générale envisagerait de faire basculer jusqu'à 50 % des applications business sur le cloud dans les prochaines années. De l'avis de Félix Grévy, responsable produits chez Finastra, spécialiste du développement de solutions logicielles pour la finance, " une majorité d'applications financières se trouveront sur le cloud à un horizon de 5 ans. " Une tendance synonyme de mutation de fond au sein des directions financières, et qui était au coeur des débats lors de l'événement Finastra Universe qui s'est tenu à Paris le 21 février.
Les grands atouts de ce type d'innovation sont clairement les services additionnels et la souplesse. Les clients sont traditionnellement habitués à des cycles d'implémentation relativement longs. Le fait d'avoir accès à des solutions cloud que l'on peut intégrer rapidement est synonyme d'agilité et donc de valeur ajoutée non négligeable.
Finastra dispose d'un portefeuille de logiciels en constante augmentation dans le domaine de la finance. " Dans le contexte actuel de mutation, notre stratégie actuelle est de faire levier sur ces solutions en introduisant la notion d'APIs (des modules technologiques permettant la création d'applications spécifiques) ouvertes publiées sur le cloud, avec comme ambition que des start-ups, en l'occurrence des Fintechs les utilisent. En somme, notre but est de devenir l'iPhone de la finance, en donnant la possibilité de choisir les applications qui conviennent mieux aux clients ", explique Félix Grévy.
Près de 250 Fintechs se sont enregistrées sur cette plateforme qui symbolise le virage technologique qui s'opère actuellement. Celles-ci sont à l'origine d'innovations destinées à simplifier grandement les pratiques au sein des entreprises. Au sein du panel proposé, " nous avons par exemple, la Fintech suisse NetGuardians, spécialisée dans la détection de fraudes, ou encore Sonect, dont le métier est de proposer des services de récupération de cash permettant d'éviter de passer un par un réseau bancaire ", illustre-t-il.
D'autres Fintechs intégrées sont spécialisée dans la digitalisation de documents. Lorsqu'une banque va prêter de l'argent ou couvrir par des lettres de crédit certaines transactions, il s'agit alors de scanner les éléments papier, d'extraire les données scannées grâce à une technologie OCR (Reconnaissance optique de caractères) et de les envoyer aux collaborateurs intéressés. Toutes les autres actions en aval seront traitées automatiquement. Une plateforme permettant à une banque de distribuer à ses clients corporate ce type d'application mobile constitue ainsi une aubaine pour ces start-ups de la finance.
" Il existe actuellement une forte demande autour de la reconnaissance documentaire automatique et la validation automatique de données, ainsi que sur les services d'analyse de santé financière d'une organisation donnée. Les possibilités de paiement instantanément basé sur une blockchain intéressent également un nombre croissant d'acteurs ", constate Félix Grévy. Finastra considère les Etats-Unis comme sa première cible commerciale, en raison de sa maturité commerciale en le matière. En Europe, la Belgique et les Pays-Bas sont cités parmi les marchés avant-gardistes, d'ores et déjà prêts à adopter massivement des outils innovants en matière de digitalisation des processus financiers.