Maison-Lascours.fr, quand la boucherie traditionnelle se décline en ligne
Mathieu Lascours, fondateur de Maison-Lascours.fr, appartient à la 4e génération de bouchers de l'entreprise familiale Maison Lascours. Après avoir suivi des études de commerce en région parisienne, le Toulousain a lancé le site e-commerce en 2008 sur un segment haut de gamme.
Je m'abonne- Vous livrez depuis deux ans de la viande dans la France entière. Comment gérez-vous la logistique d'un tel produit?
Quand le site a été lancé en 2008, nos livraisons étaient surtout locales, dans la région de Toulouse. Aujourd'hui la livraison est locale à 15% seulement, et 25% de nos envois sont à destination de l'Ile-de-France. Nous avons d'abord entamé un partenariat avec France Express pour livrer nos produits dans la France entière, en moins de 24 heures. Les camions n'étaient pas réfrigérés et nous avons dû créer un packaging isotherme capable de conserver la viande au frais: la Carnibox. Enfin, il y a deux ans, nous avons commencé à travailler avec Chronofresh, filiale de Chronopost, en tant qu'entreprise test. Depuis, la viande est livrée sous 24 heures et en camion réfrigéré. Nous avons commencé à communiquer à ce moment-là, et dès la première année nous avons connu une hausse du chiffre d'affaires de 70%. 96% des livraisons sont honorées en temps et en heure, alors que nous faisions face à 30% de pertes avec les camions non réfrigérés. Les colis sont suivis et les clients contactés en cas de variation extrême de température.
- Existe-t-il des synergies entre le e-commerce et les boutiques situées en région toulousaine?
Le stock est en commun. Tous les produits du site sont conservés dans nos chambres froides. Cela requiert une organisation particulière, puisque nous ne pouvons pas les préparer à la commande, pour des raisons évidentes d'hygiène et de respect de la chaîne du froid. Sur le site, nos clients choisissent leur jour de livraison, celle-ci ayant toujours lieu entre 8h et 13h. La viande est toujours découpée, emballée et étiquetée la veille entre 14h et 16h. Notre système de commandes, développé sur mesure par Oxatis, nous permet de cumuler les produits par jour de préparation, afin d'optimiser la découpe.
En ce qui concerne la clientèle, rares sont ceux qui commandent sur le site et retirent en magasin, car les prix sont plus élevés sur le e-commerce en raison de la préparation et de la logistique. C'est un point que nous sommes en train de travailler, nous recherchons des solutions comme les codes promotionnels et les livraisons locales à vélo. Si le chiffre d'affaires des boutiques est encore supérieur au e-commerce, nous avons énormément progressé notamment sur le taux de conversion, qui est passé de 1,46% à 2,34% après la refonte du site avec Oxatis.
- Quelle est votre stratégie de communication?
Nous utilisons Google Adwords, le référencement naturel ainsi que les publicités Facebook. Nous collaborons aussi avec une quinzaine de blogueurs, à des moments clés de l'année comme Pâques, l'été et Noël, afin qu'ils mettent en avant nos produits dans leurs recettes. Nous n'attendons pas de jugement sur la valeur mais uniquement une mise en avant du produit avec les liens vers notre site. Par ailleurs, nous sommes partenaire officiel du championnat de France de barbecue (800 participants l'année dernière), ce qui nous assure une bonne visibilité auprès des amateurs de viande.
- Quels sont vos axes de développement pour l'année à venir?
Nous allons sortir très prochainement des vidéos, produites en interne. Il s'agira de conseils pour la cuisson de la viande, par exemple "comment cuire correctement sa côte de boeuf au four". Nous voulons axer ce contenu sur le lifestyle et devrions faire participer certains chefs. Un autre de nos grands objectifs est de développer l'omnicanal, comme dit précédemment, en encourageant les clients toulousains à retirer leurs commandes en boutique. Enfin, nous nous attaquons aux marketplaces. Nous vendons quelques références sur Amazon depuis deux mois et avons recruté une personne en interne pour s'en occuper. Toutefois nous ne souhaitons pas que cette part dépasse 30% de notre chiffre d'affaires.