Le "move to cloud" s'impose progressivement aux e-commerçants
Le "move to cloud" semble se présenter comme un passage inévitable pour les entreprises du secteur de l'e-commerce. Le move-to-PaaS ou le move-to-SaaS / MACH sont deux cas de figure qui pourraient s'implanter dans la prochaine plateforme des e-commerçants.
Je m'abonneDans un paysage technologique mutation, l'évolution des plateformes monolithiques historiques "on premise" jusqu'aux solutions composable "full API" représente un changement de paradigme pour les sites e-commerce.
Historiquement, les plateformes "on premise" dominaient le paysage de l'architecture logicielle. Ces systèmes monolithiques se caractérisaient par leurs composants étroitement intégrés, où toutes les fonctionnalités étaient regroupées en une seule unité cohérente, adressant tous les besoins de l'e-commerce. Elles s'accompagnaient cependant de défis tels que des cycles de développement prolongés ainsi qu'une diminution du time-to-market et du ROI.
Puis, le SaaS (Software as a Service) est arrivé, révolutionnant la façon dont les logiciels étaient développés, livrés et consommés, notamment grâce au modèle de tarification basé sur l'abonnement. En tirant parti de l'évolutivité et de l'élasticité des infrastructures cloud, les fournisseurs SaaS ont éliminé le besoin d'installations complexes et d'investissements matériels. Ils ont ainsi démocratisé à l'accès à la technologie et à des solutions sophistiquées auprès d'entreprises de toutes tailles.
Plus d'hébergement à gérer, une tarification basée sur les services réellement consommés... Sur le papier, les avantages techniques et financiers sont évidents ! Les e-commerçants peuvent enfin se concentrer sur leur véritable métier en éliminant un certain nombre de complexités IT.
Pour accompagner ces changements, les éditeurs de plateformes historiques ont transformé leur offre notamment sur deux axes : le passage au cloud avec une offre PaaS (Platform as a Service) et l'exposition par API (Application Programming Interface).
Si le SaaS a résolu bon nombre des lacunes des plateformes monolithiques "on premise", il a également introduit son propre lot de défis.
Un problème notable est le manque de personnalisation et de contrôle. En effet, les solutions SaaS offrent souvent une flexibilité limitée pour adapter les fonctionnalités aux besoins spécifiques de l'entreprise. Il s'agit maintenant de s'adapter aux solutions, et non plus d'essayer de les adapter à son contexte de travail. Le défi se déplace d'en enjeu de flexibilité des outils techniques pour conserver une approche time-to-market et ROI à un enjeu de flexibilité des organisations et de Change Management.
De plus, la protection des clients et de leurs données personnelles se renforce. De ce fait, des préoccupations concernant la sécurité et la conformité des données émergent alors que les entreprises confient des informations sensibles à des fournisseurs de cloud tiers.
Reconnaissant la nécessité d'une approche plus flexible et modulaire, le concept d'architecture MACH (Microservices, API-first, Cloud, Headless) apparaît comme une réponse aux lacunes des plateformes monolithiques "on premise" et des solutions SaaS traditionnelles. Le concept de Composable Commerce était né !
L'architecture MACH met l'accent sur la modularité, l'interopérabilité et la flexibilité en tirant parti des microservices, des API, de l'infrastructure cloud native et de l'architecture headless :
- L'architecture des microservices décompose les applications monolithiques en services plus petits et déployables de manière indépendante. Ainsi, les équipes développent, déploient et font évoluer les fonctionnalités de manière autonome. Cette approche modulaire améliore l'agilité, car des mises à jour et des modifications peuvent être apportées à des services individuels sans affecter l'ensemble du système. De plus, les microservices facilitent l'évolution vers des pratiques DevOps, ce qui favorise la collaboration entre les équipes de développement et d'exploitation, et la réduction des délais de mise sur le marché.
- Les principes de conception API-first permettent une intégration et une interopérabilité transparentes entre des systèmes disparates. Les entreprises tirent parti des meilleures solutions et créent dès lors des écosystèmes logiciels personnalisés adaptés à leurs besoins spécifiques.
- L'infrastructure cloud native offre l'évolutivité, la résilience et l'efficacité nécessaires pour prendre en charge les applications modernes dans des environnements dynamiques.
- L'architecture headless dissocie la couche de présentation frontale de la logique backend. Elle apporte une plus grande flexibilité et agilité dans la fourniture d'expériences omnicanal.
Dans le contexte actuel du marché, la prochaine plateforme e-commerce des entreprises - PaaS, SaaS ou MACH - sera donc nécessairement dans le Cloud. Deux cas de figure se présentent alors, le move to PaaS ou le move to SaaS / MACH.
Si vous ne changez pas d'éditeur, le move to PaaS offre une certaine simplicité technique. Néanmoins, n'en faire qu'un projet de migration sans saisir l'opportunité des services associés à la version PaaS n'apporterait aucune valeur métier à l'engagement d'un budget pour la migration. C'est l'occasion de repenser certaines parties et d'ajouter quelques nouvelles fonctionnalités au passage.
Le move to SaaS ou MACH est plus complexe. Il induit un changement probable d'éditeur, voire des développements spécifiques que les entreprises ne peuvent plus réaliser dans les solutions e-commerce concernées. En effet, les solutions full API nécessitent une couche middleware d'orchestration des flux, des connexions, et une UX / UI probablement à reconstruire en headless.
Le Move to Cloud se présente comme un passage inévitable. Il impactera l'ensemble de l'écosystème e-commerce et il sera donc impératif pour les entreprises de se préparer à ce changement incontournable.