E-commerce et seconde main : les entreprises, vecteur du changement
D'après une étude de la Fevad, le marché français de l'e-commerce est estimé à 150 milliards d'euros. Nous le voyons et en avons pour la plupart fait l'expérience : c'est un marché d'avenir, qui représente déjà 11 % des achats e-commerce hors alimentaire. Un virage à ne pas manquer pour les e-commerçants.
Je m'abonneC'est un fait, aujourd'hui les consommateurs sont plus vigilants quant à leurs dépenses : les ménages français ont été durablement impactés par la crise, l'inflation et la hausse des coûts de l'énergie. En conséquence, ils recherchent des promotions, des prix moins élevés et se tournent plus facilement vers des enseignes à bas prix.
S'ouvrir au marché de la seconde main
Parallèlement, les Français sont de plus en plus conscients de l'impact environnemental de leurs choix de consommation. Ils n'hésitent plus à se tourner vers la seconde main, qui leur permet d'accéder à des produits plus responsables tout en réalisant des économies. À la croisée des chemins entre une meilleure maîtrise des budgets et une réduction de l'impact environnemental des achats, la seconde main est une solution pour les consommateurs comme pour les entreprises, qui peuvent y voir des opportunités de développement afin de mieux répondre aux aspirations de chacun.
Cependant, la sensibilisation reste primordiale. Il ne s'agit pas de pousser à l'achat mais d'offrir des solutions pour dépenser moins tout se tournant vers un mode de vie plus durable.
Lire aussi : La Reboucle élargit son offre de seconde main
Accompagner les consommateurs...
Certaines marques se sont déjà lancées dans la seconde main et voient des retours très positifs des consommateurs, comme Petit Bateau, qui a créé sur son site un espace seconde main, ou ManoMano, qui a déployé un corner seconde main et un score carbone sur plus de 500 000 références produit.
Plus que de mettre en avant toutes les opportunités sous-jacentes, il est important de rassurer les consommateurs sur la seconde main, et de les protéger de ce qu'ils ne connaissent pas. Les entreprises comme les plateformes peuvent par exemple proposer une extension des garanties au moment du paiement, comme nous le voyons aujourd'hui pour les garanties consommateurs ou vendeurs auprès de marques telles que Vestiaire Collective, qui assure une protection pendant et après la transaction. Au final, cela revient à améliorer l'expérience d'achat et l'expérience client.
Le potentiel de ce marché est indiscutable et est porté par des changements de comportements de consommateurs qui ont à coeur de réduire leurs dépenses face à l'inflation et de moins gaspiller afin de tendre vers plus de sobriété. Pour se développer davantage, certains freins doivent être levés : les entreprises cherchent à trouver des solutions pour implanter la seconde main, mais ne savent pas toujours comment la mettre en place.
...mais également les e-commerçants
S'il fut un temps où on voyait des entreprises choisir entre proposer des produits neufs ou des solutions de seconde main, nous voyons aujourd'hui des marques créer ou intensifier des propositions de services annexes pour revaloriser et augmenter la durabilité des produits. Il s'agit d'un changement de paradigme en réponse à une société plus engagée en faveur de l'environnement, et qui n'hésite plus à dénoncer les entreprises qui se jouent de ces préceptes pour cacher de faux engagements.
Lire aussi : Camilla Henriksson, H&M : "Les clients viennent en magasin pour expérimenter nos boutiques"
Les e-commerçants doivent adresser tous ces enjeux, et explorer différentes stratégies pour intégrer la seconde main directement dans leurs modèles économiques afin de proposer cette option sans pour autant encourager la surconsommation. Quel que soit l'avenir de la consommation en ligne, elle se doit de tendre vers plus de responsabilité en prenant en compte les nouveaux enjeux et usages des consommateurs, pour être à la fois un levier économique mais aussi un vecteur de changement sociétal.