[NRF APAC 2024] Les start-up françaises à la conquête de Singapour
Le 11 juin signe le coup d'envoi de la toute première édition de la NRF APAC, à Singapour. À cette occasion, une délégation Business France accompagne 10 start-up qui, pour certaines, font leurs premiers pas sur le marché asiatique. Prendre la température ou dénicher de nouveaux clients, que viennent chercher les pépites françaises dans les allées de ce salon inédit ?
Je m'abonneDans les allées de la première édition de la NRF APAC à Singapour, 10 start-up françaises occupent le stand de la délégation de Business France. Pour Bertille Moquay, responsable commerciale de Sinfin, le salon est une opportunité unique pour prendre la température du marché asiatique. La start-up spécialisée dans les plateformes de données a un pied sur le continent, avec un cas d'usage au Japon. Elle précise : "Ce partenariat fonctionne très bien, mais nous avons besoin de savoir s'il est nécessaire d'investir afin de déployer notre solution sur le reste du territoire." En effet, cela demanderait à la start-up de lever des fonds et mettre en place une équipe locale. "Nous devons donc être sûrs d'y trouver un intérêt."
Pour Raul Cruz Bonilla, VP d'Imki, l'objectif est clair : "Nous venons chercher des clients et nous espérons taper dans l'oeil d'Uniqlo pour bien démarrer notre installation sur le marché asiatique."
Créer du lien avec les retailers asiatiques
Si les start-up de l'Hexagone viennent à la rencontre des retailers asiatiques pour créer du lien, c'est parce que le marché est encore très inaccessible aux entreprises françaises. Pour Jean-Baptiste Biolay, head of business development de Technis, la difficulté de pénétration vient avant tout des réglementations en place : "En Thaïlande notamment, si une entreprise n'a pas de structure physique dans le pays, elle paye des droits douaniers exorbitants. Ainsi, nous ne sommes pas du tout compétitifs par rapport aux acteurs locaux." De plus, pour qu'une société s'implante dans ce pays, elle doit compter un actionnaire majoritaire thaïlandais à son capital. À cause de ces spécificités, la start-up d'analyse de données a dû renoncer à plusieurs opportunités, presque toujours pour des questions de coûts.
Si la pénétration du marché asiatique peut s'avérer semée d'embûches, certaines questions géopolitiques jouent en faveur des Français. "Notre plus gros concurrent sur le continent asiatique est chinois", raconte Jean-Baptiste Biolay. S'il est impossible pour Technis d'être compétitif avec cette entreprise, celle-ci a plus de mal à s'implanter dans certains pays comme le Japon ou la Corée, de par leurs relations conflictuelles.
Smartway confirme son déploiement chez Central Food Group
Sa présence sur le stand de Business France est aussi l'occasion pour Smartway d'annoncer le déploiement de sa solution chez Central Food Group, géant de la grande distribution asiatique. Alors qu'en Thaïlande 64 % des déchets sont alimentaires et que les habitants gâchent individuellement 254 kg de nourriture chaque année, la chaîne de supermarchés va tester la solution française dans cinq de ses magasins à Bangkok et dans ses environs. Basée sur l'intelligence artificielle, elle sert de guide aux équipes en magasin afin de détecter les produits approchant de leur date de péremption et ainsi décider de la meilleure remise à appliquer. Le déploiement test de cette technologie made in France est une première en Thaïlande.