La réparation devient un vrai business pour la distribution
La réparation, c'est une bonne solution ! Dixit le gouvernement qui a instauré une aide financière pour encourager les particuliers à réparer leurs appareils plutôt que les changer. Reste que les enseignes n'ont pas attendu ce bonus pour lancer leur propre offre de réparation.
Je m'abonneAllonger la durée de vie de vos produits : cela pourrait être le slogan du bonus réparation entré en vigueur le 15 décembre. Inscrit dans la loi Agec, il prend la forme d'un forfait de 10 à 45 euros selon le type d'appareil à réparer.
Précisément, cette enveloppe aide à financer le coût de la réparation de certains produits de consommation, lorsque la garantie constructeur est passée ou que le service après-vente ne prend plus en charge la réparation. Ce coup de pouce peut être utilisé plusieurs fois dans l'année. Avec cette initiative, le gouvernement veut augmenter de 20 % le nombre d'appareils électriques et électroniques réparés chaque année en France.
Le fonds d'aide est doté de 410 millions d'euros pour six ans. Il est assuré par les industriels, via les éco-organismes chargés de gérer la fin de vie des appareils. Pour guider le consommateur, la loi prévoit aussi la création d'un réseau de partenaires labellisés, offrant des réparations garanties et de qualité. En pratique, il suffit pour l'usager de se rendre auprès d'un réparateur labellisé avec son appareil défectueux. Celui-ci répare et déduit le montant de la prime de la facture, pour se la faire ensuite rembourser par l'État.
Boulanger est la première enseigne à être labellisée QualiRépar. Une initiative qui s'inscrit dans une démarche servicielle plus globale, avec en tête de gondole, l'abonnement Boulanger Infinity.
Ce service permet, moyennant un abonnement, de faire réparer en illimité son équipement électroménager. Il ressemble comme deux gouttes d'eau à l'offre Darty Max, qui vise, à horizon 2025, 2 millions d'abonnés (contre 500.000 fin 2021). Dans les deux cas, c'est du revenu récurrent pour les enseignes et de la fidélisation. Important dans le contexte actuel !
En effet, la pression écologique, l'inflation... Tout concourt à une baisse des volumes de produits vendus. Une étude de Samsung souligne d'ailleurs le fait que huit Français sur dix chercheraient à faire réparer leurs produits en cas de panne ou dysfonctionnement. Mieux réparer pour moins dépenser ! On comprend pourquoi les enseignes prennent ainsi les devants ! Oui mais attention : si le ratio entre le coût de la réparation et le prix du produit neuf est supérieur au seuil psychologique de 33%, nous dit l'Ademe, les consommateurs abandonnent la réparation au profit du neuf. A voir donc si le « bonus réparation » arrivera à changer les comportements !