Poiscaille, le poissonnier dans les filets d'internet

Poiscaille collabore aujourd'hui avec 250 pêcheurs à travers la France. Ce poissonnier 2.0 s'engage à valoriser l'ensemble des prises en mettant en vente des produits individuels ou groupés dans des casiers (les paniers de légumes adaptés aux produits de la mer) concoctés par ses quelques 85 employés. Fort d'une année 2022 pleine de promesse, Poiscaille espère atteindre les 14 millions d'euros de chiffre d'affaires cette année.

Une poissonnerie en circuit court

Diplômé d'Agrosup Dijon et de l'institut agro Rennes-Anger, Charles Guirriec commence sa carrière comme chargé de mission auprès du ministère de l'Écologie, du développement durable et de l'énergie en 2010. L'ingénieur halieute passionné de pêche a l'idée "de proposer des commandes groupées de coquilles Saint-Jacques, confie-t-il. Je prenais ma voiture de Paris jusqu'à la côte où Charles Brain, pêcheur de Saint-Jacques me fournissait. L'engouement a été immédiat. J'ai par la suite acheté une camionnette réfrigérée en 2014 pour me lancer pleinement dans ce commerce." Commencée officiellement en 2015 l'aventure Poiscaille s'engage à livrer l'ensemble des espèces pêchées aux consommateurs dans les 72 heures suivant leur prise.

Si Poiscaille proposait au départ des commandes de Saint-Jacques groupées sur Paris, l'entreprise compte aujourd'hui 22 000 abonnés à travers l'hexagone.

Les casiers proposés entre 22,90 et 26,90 euros séduisent aujourd'hui 22 000 abonnés. "Ces derniers récupèrent leur commande dans l'un des 1 700 commerces et points relais partenaires", précise le fondateur de Poiscaille. Hormis les casiers, les consommateurs peuvent demander des poissons et crustacés à la carte.

Poiscaille affiche ses valeurs écologiques et sociales

L'entreprise met un point d'honneur à rémunérer convenablement les pêcheurs en "achetant les produits 30 % plus cher qu'à la criée, insiste Charles Guirrec. Un panier acheté 24 euros à Poiscaille revient à financer à hauteur de 10 euros les pêcheurs. En comparaison les pêcheurs ne gagnent que cinq à six euros dans les filières traditionnelles."

Poiscaille s'engage également en faveur de l'environnement et de la biodiversité marine en collaborant avec des pêcheurs, aux pratiques durables. "Ni chaluts, ni dragues ne sont utilisés dans la capture de nos produits", souligne Charles Guirrec. Cet engagement évite la surpêche. Chez Poiscaille nous cherchons à collaborer avec davantage de navires car nous avons la conviction que pêcher moins mais mieux améliorera l'état des stocks."

Le pari de YouTube

La chaîne YouTube @poiscaille.delameralassiette réunie aujourd'hui 1,16k abonnés. Elle propose des tuttos pour apprendre aux internautes comment cuisiner un merlan poché au beurre, des rougets barbets en escabèche aux aiguilles de pin, des merlans frits, une soupe de poisson, une sole au four, entre autres. "Grâce à cette chaîne, voulons également montrer aux consommateurs combien il est facile de préparer les produits de la mer", explique Charles Guierrec. Les vidéos reviennent ainsi sur la façon de décortiquer un homard et un tourteau, dépiauter un poisson frit, préparer un blanc de sèche avant la cuisson, trancher et cuire les darnes de merlan à la poêle, décortiquer un tourteau.