L'e-commerce alimentaire peine à trouver ses adeptes
Ces dernières années, le commerce électronique a enregistré une forte croissance dans tous les secteurs, ou presque. Un domaine fait encore exception: celui de l'alimentation. Même si la tendance est en train d'évoluer. Christophe Favresse, de FACT Finder, fait le point sur la situation.
Je m'abonnePouvoir trouver rapidement les bons produits parmi des milliers de références, depuis son salon, dans le bus et partout ailleurs, puis récupérer sa commande toute prête sans avoir à perdre son temps dans les rayons ou à la caisse... Peut-être même recevoir ses courses directement sur le seuil de sa porte ou au travail... Telle est la promesse de l'e-commerce alimentaire qui séduit les consommateurs.
D'ailleurs, les chiffres en témoignent: l'e-commerce de grande consommation, bien qu'encore peu répandu avec "seulement" 54,7% de la population ayant déjà effectué un achat en ligne, a cependant connu une croissance de 12% depuis 2014.
Mais encore faut-il que la qualité de service soit au rendez-vous et que les prix restent raisonnables.
Pour 51% des français*, la livraison en magasin est le moyen le plus pratique, car ils peuvent choisir l'horaire de la livraison et ainsi ne pas attendre à leur domicile. Il sont au contraire 33% à être séduits par une livraison à la maison ou au bureau, ce qui permet une plus grande flexibilité dans l'organisation de leur quotidien. La livraison, à condition qu'elle soit gratuite, est d'ailleurs une des motivations d'achats alimentaires en ligne, puisqu'elle permet d'économiser de l'argent en évitant tout déplacement.
Les freins à l'e-commerce alimentaire sont multiples
La multiplication des magasins de proximité ces dix dernières années a été fulgurante, avec comme objectif de toucher tous les consommateurs en milieu urbain mais aussi rural, plus particulièrement ceux qui ne vont pas dans les supermarchés et les hypermarchés. Du fait de cette proximité, il est peu surprenant que l'e-commerce alimentaire n'attire que des acheteurs occasionnels.
L'expérience d'achat compte également, selon le type de produits. Pour 48% des consommateurs français, le premier frein à l'achat en ligne est le fait de ne pouvoir voir les produits avant de les acheter. Les consommateurs par exemple, aiment voir, sentir, toucher les fruits et légumes avant de les déposer dans leurs caddies. Pratiquement autant de consommateurs (45%) préfèrent se rendre en magasin pour découvrir des produits. Un résultat qui invite les enseignes à rendre leur offre online plus séduisante afin de favoriser l'achat d'impulsion. Finalement, l'impossibilité de contrôler les dates de péremption reste un problème pour 18% d'entre eux.
Les nouveaux acteurs de l'e-commerce alimentaire
Le développement d'Amazonsur le marché alimentaire peut contribuer à changer la donne, en aidant certaines pratiques d'achat qui n'ont pas vraiment décollé au cours des dernières années. En 2016, le géant américain a annoncé son offensive en lançant Amazon Prime Now, son service de livraison en une ou deux heures de plus de 18.000 produits, incluant des produits frais et surgelés. Réservée aux clients Premium, cette offre n'est à ce jour disponible qu'à Paris et ses environs.
La concurrence n'a pas attendu longtemps. Carrefoura lancé fin 2016 le site Livraisonexpress.fr proposant une livraison en une heure, aussi limitée à Paris et sa petite couronne. Cdiscountavait de son côté anticipé l'arrivée du géant américain en annonçant dès 2015 le déploiement d'un service de livraison en une heure trente, en partenariat avec Franprix (enseigne du groupe Casino).
La digitalisation et l'investissement dans l'e-commerce alimentaire par les acteurs de la grande distribution et les groupes technologiques démontre bien une volonté de toujours proposer davantage de services et de faire évoluer la consommation des internautes. Les innovations perpétuelles de ces entreprises promettant un gain de temps, d'argent ou une meilleure expérience client, permettront-ils de faire évoluer les consommateurs français vers ces modes de distribution ?
À lire aussi
À propos de l'auteur
Interlocuteur privilégié des directions e-commerce et marketing en France et à l'international, Christophe Favresse évangélise des solutions logicielles de monétisation auprès des grands comptes du retail, télécom et internet.
En 2014, il reprend la direction commerciale de FACT-Finder et repositionne sur le marché du ecommerce en France l'offre de la filiale de l'éditeur de logiciel allemand Omikron Data Quality GmbH présent sur plus de 1600 sites e-commerce en Europe dont plus de la moitié du top 100 Allemand.
Aujourd'hui, ce sont des retailers et pure players tels que Metro et MisterAuto ou CDM-Allobébé qui leur font confiance pour optimiser la découverte de leur offre produits dans l'accompagnement de leur stratégie digitale omnicanale et de personnalisation de l'expérience client online.