[Tech For Retail 2024] L'IA et la data sur le devant de scène
Pour ouvrir la quatrième édition du salon Tech For Retail, le PDG de Publicis Groupe Arthur Sadoun fait l'état des lieux de l'usage de l'intelligence artificielle dans le retail. Fervent croyant du pouvoir de la data, il jette un regard critique aux entreprises encore trop frileuses à s'unir pour maximiser la connaissance de leurs clients.
Je m'abonneSur la scène principale, c'est Arthur Sadoun, PDG de Publicis Groupe, qui donne le top départ de Tech For Retail. Pour sa quatrième édition, le salon compte 4 000 exposants et attend 12 000 visiteurs, 50 % de plus que l'an passé. Pour ouvrir ces deux jours de conférences, le PDG alerte sur les débuts d'une période inédite : "Nous entrons dans l'ère du commerce. Toute expérience marketing est aujourd'hui une expérience commerciale." Selon lui, les métiers de créations et les médias pourraient ne pas survivre sans investir dans la data et l'intelligence artificielle.
Si l'IA (générative ou non) occupait tous les esprits lors de la dernière édition de Tech For Retail, Arthur Sadoun constate un retour à la normale, qui permet de prendre le sujet à bras-le-corps, "sans bullshit". Il détaille : "L'IA peut changer la personnalisation à grande échelle et créer une véritable révolution." Selon lui, les gagnants seront les retailers qui comprendront le mieux leurs clients grâce à la data et réussiront à communiquer avec eux de façon hyper-personnalisée à l'aide de l'intelligence artificielle générative. "Certains professionnels s'inquiètent de l'éventualité que la tech vienne détourner notre coeur de métier, explique le PDG, c'est pourtant complètement l'inverse. Notre activité repose sur la compréhension du client, on ne peut que s'améliorer sur ce point grâce à la data."
Le retail média : une source de revenus trop peu exploitée
Cette révolution que représente l'IA crée aussi nombre de perspectives d'avenir pour le retail média. Selon l'actuel PDG de Publicis Groupe, les retailers français s'y prennent mal et ne saisissent pas cette opportunité. "Aux États-Unis, c'est un tsunami, commente-t-il, un dollar investi dans la pub sur trois est dédié au retail média." La raison ? La proximité entre la publicité et l'acte d'achat séduit les retailers et marques, mais aussi la capacité qu'offre le retail média à mesurer le retour sur investissement, avec bien plus de précision qu'après la diffusion d'une publicité à la TV par exemple.
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En France, alors qu'Amazon représente 20 % des ventes e-commerce du territoire, 80 % de l'argent investi dans le retail média va à la régie publicitaire du géant américain. Pour Arthur Sadoun, c'est la conséquence directe des retailers qui refusent de s'allier pour faire front commun : "Chacun veut faire du retail média dans son coin donc forcément, c'est plus simple d'aller chez Amazon." Il déplore une source de revenu énorme que les commerçants laissent à Amazon. "Se demander comment l'union peut faire la force ne retire rien à l'esprit de compétitivité", conclu l'homme d'affaires.