Colissimo poursuit sa stratégie RSE pour décarboner la livraison e-commerce
Colissimo, service de livraison aux particuliers du groupe La Poste, a détaillé les résultats obtenus grâce à sa stratégie de décarbonation de la livraison e-commerce et a présenté les projets entrepris pour continuer sur cette voie. Au programme : 200 millions d'euros investis dans son parc de véhicules à faible émission ou encore 400 millions d'euros d'ici à 2030 pour acquérir des poids lourds bas carbone.
Je m'abonneSelon une étude menée par YouGov, nombre des entreprises d'e-commerce estiment que le développement de leur chiffre d'affaires est directement lié à l'augmentation de l'efficacité de leur livraison. Sur la base de ce constat Colissimo, service de livraison de colis aux particuliers du groupe La Poste, réfléchit à lier l'efficacité de ses livraisons à sa démarche RSE. Selon l'étude présentée par Vincent Mayet, directeur général d'Havas Paris, pour atteindre une livraison plus responsable, 64% des e-commerçants plébiscitent le regroupement des commandes.
Mutualisation et optimisation des livraisons
Aujourd'hui, Colissimo émet 357 gr de CO2 par colis livré. Un chiffre considéré comme "le meilleur du marché" selon Jean-Yves Gras, directeur général de Colissimo. Ce résultat est possible grâce à une optimisation holistique du système de livraison mis en place par le groupe. Notamment au niveau des poids lourds. Selon Jean-Yves Gras : "L'utilisation de caisses mobiles (100 mètres cubes de stockage au lieu de 70) sur nos semi-remorques nous permet de gagner 30% de chargement, ce qui signifie 30% de trajets en moins." Cette stratégie a demandé au groupe d'opérer des changements massifs de leur modèle industriel.
Grâce à ces optimisations, Colissimo a parcouru le même nombre de kilomètres en 2019 qu'en 2022, tout en effectuant 28% de livraisons supplémentaires. Sur les 5 000 poids lourds qui circulent chaque jour, 130 roulent actuellement à l'énergie bas carbone.
Dans cette même recherche d'amélioration, le groupe a mis en place des hubs régionaux, afin de privilégier le "local to local", alimenté 100% par de l'énergie bas carbone. Selon le directeur général de Colissimo : "L'efficacité énergétique passe aussi par l'efficacité tout court." En effet, la poste a atteint un taux de réussite de 95% en première livraison, "ce qui signifie moins de tours en camions", commente ce dernier.
Cycle de vie du colis : les solutions adaptées à la diversité des clients
Dans le débat concernant la livraison, une question subsiste. Décarboner la livraison à domicile est-elle la bonne stratégie, ou la livraison en point de retrait est-elle plus écologique ? Pour y répondre, le groupe La Poste a effectué une ACV (analyse de cycle de vie), des colis Colissimo. En s'appuyant sur des données scientifiques, le groupe a évalué pendant plus d'un an l'ensemble du cycle de vie d'un colis b2c de 1,3 kg, de l'extraction des matières premières jusqu'au traitement des déchets. "À travers ce travail colossal, nous avons pu tirer plusieurs conclusions, détaille Laure Mandaron, directrice RSE de la branche services-courrier-colis de La Poste. Premier constat, la part d'émission de CO2 la plus importante est due à l'acheminement." En effet, celui-ci représente 26% des émissions de gaz à effet de serre du colis. La livraison, elle, représente 5% de ses émissions. "Ce que nous observons de surprenant, c'est qu'il est plus intéressant de livrer un client à domicile, plutôt qu'il se déplace en voiture thermique pour récupérer son colis en point de retrait. Puisqu'il parcourt en moyenne 5 km en voiture dans 75% des cas.", commente la directrice RSE de la branche services-courrier-colis de La Poste.
Au vu des enseignements de cette ACV, Laure Mandaron explique que le groupe La Poste travaille désormais à proposer des solutions plus adaptées et personnalisées des clients, afin d'orienter leurs choix en fonction de critères précis et éviter les déplacements dédiés.
Les objectifs RSE de Colissimo
Si Colissimo se targue d'avoir les meilleurs chiffres du marché concernant ses émissions de gaz à effet de serre, le groupe ne compte pas s'arrêter là. Jean-Yves Gras a profité de ce point sur les réussites du groupe pour évoquer ses projets : "Pour continuer à réduire l'impact de l'acheminement, la moitié de nos livraisons seront décarbonées d'ici à 2025 et la moitié des celles poids lourds pour 2023." Pour atteindre ces objectifs, le groupe a investi 200 millions d'euros pour doubler son parc de véhicules à faible émission (avec des véhicules électriques ou des vélos cargo) et prévoit d'investir encore 400 millions d'euros d'ici à 2030 pour acquérir des poids lourds bas carbone.