Les Français massivement attirés vers le marché vestimentaire de la seconde main
Deloitte a dévoilé les résultats de l'étude "Les Français et la mode", portant sur les habitudes de consommation vestimentaire. Cette nouvelle édition de l'enquête s'inscrit dans un contexte global marqué par l'inflation, la hausse des prix des vêtements et l'attirance vers le marché de la seconde main.
Je m'abonneLe budget est plus que jamais au coeur des préoccupations des consommateurs Français dans leurs choix vestimentaires. C'est notamment ce qui ressort de la nouvelle étude "Les Français et la mode 2024" puisque 88,5 % des sondés déclarent ainsi être impactés par l'inflation dans leurs achats de vêtements. Pour 2024, le prix apparaît ainsi comme le premier critère des consommateurs dans la sélection des enseignes.
Un besoin de renouveler sa garde-robe
Pour faire face à l'inflation, les consommateurs Français tendent à adopter de nouvelles habitudes d'achat. À ce titre, les achats mode sont désormais principalement motivés par la nécessité de renouveler sa garde-robe (vêtements usés, enfants qui grandissent, etc.). De plus, si 80 % des sondés déclarent accorder de l'importance à leur style vestimentaire, un tiers des Français considèrent qu'être à la mode signifie sélectionner des vêtements procurant "confort" et "confiance". On constate à ce titre que la manière de concevoir la mode évolue dans l'état d'esprit des consommateurs en fonction de leur pouvoir d'achat, avec des tendances qui vont davantage se porter sur des vêtements résistants et sûrs.
Développement du marché de la seconde main
La préoccupation autour du pouvoir d'achat contribue également au développement du marché de la seconde main. En effet, si 83 % déclarent que la moitié de leur garde-robe est restée inutilisée au cours de l'année passée, nombre d'entre eux n'hésitent plus à adopter la seconde main. On constate à ce titre que la vente sur les plateformes en ligne de seconde main figure désormais en tête des méthodes privilégiées par les Français face à l'inflation : près de 80 % de la population a été impliquée dans le marché vestimentaire de la seconde main (comme vendeur ou acheteur) au cours de l'année passée.
La consommation durable se heurte aux enjeux de pouvoir d'achat
Si l'inflation reste la principale préoccupation des Français, l'étude révèle également l'attachement de plus en plus fort des consommateurs aux enjeux de durabilité. Selon les résultats de l'étude, plus de 85 % des sondés affirment en effet tenir compte des critères de durabilité et d'éthique lors de leurs achats mode. Cette prise de conscience se traduit concrètement par la hausse du marché de la seconde main, ainsi que par la plus forte valorisation des articles fabriqués localement.
Néanmoins, malgré cette plus forte prise en considération des enjeux de durabilité, seulement un tiers des Français estime réellement disposer des ressources financières suffisantes pour acheter des vêtements reconnus comme durables et issus d'une production éthique. Les marques d'ultra fast-fashion continuent à ce titre de gagner du terrain, étant fréquentées par plus d'un tiers de la population interrogée (32 %).
"L'édition 2024 de l'étude Les Français et la mode témoigne d'une évolution des tendances vestimentaires face à l'inflation. Si les Français restent très soucieux de leur style, ces derniers vont désormais privilégier des vêtements plus résistants et confortables. Les consommateurs voudraient également choisir des vêtements issus d'une production durable, mais se heurtent à la question du prix, qui les contraint bien souvent à devoir renoncer à leurs ambitions de consommation environnementale et éthique" déclare Yannick Franc, Associé Conseil, en charge du secteur Retail chez Deloitte.
L'étude "les Français et la mode" menée par le cabinet Deloitte a été réalisée entre janvier et février 2024, auprès de 1 100 consommateurs répondants. Le panel interrogé a été sélectionné selon des critères d'âge, de répartition géographique et de typologies de foyers, représentatifs de la société française.