Amsterdamer, le site de vélo hollandais précurseur en France
Depuis près de 12 ans, Catherine Duval propose sur son site Amsterdamer.fr des vélos hollandais à la vente. Pionnière sur ce marché de niche, elle a démarré de manière artisanale en 2003 avant de se professionnaliser au fil des années jusqu'à devenir le numéro 1 du secteur.
Je m'abonneQuand Catherine Duval, gérante et fondatrice du site Amsterdamer, se lance en 2003 dans la vente en ligne de vélos hollandais, le pari est risqué. Le produit est peu connu en France. "Après deux années passées en Hollande avec mon mari, nous sommes tombés sous le charme de la vie urbaine à Amsterdam, une ville entièrement pensée pour la mobilité à vélo", raconte Catherine Duval.
À leur retour, elle a à coeur avec son mari Bruno Duval de promouvoir la pratique de ce mode de transport en France. "Une étude de marché nous a montré que la concurrence était inexistante", explique la fondatrice d'Amsterdamer.
Le concept est là mais il reste à convaincre les Français de l'intérêt d'acheter ce type de vélos. "Ce sont des vélos robustes qui sont destinés à un usage urbain. Ils offrent une position de conduite confortable en étant bien droit sur son siège, vous pouvez mettre vos courses, etc., enfin l'entretien est minimum."
Un démarrage en douceur...
Pionnier sur ce secteur, Catherine Duval et son mari ont choisi le Web afin de vendre dans toute la France. "C'était osé car nos vélos sont pour la grande majorité achetés sans être essayés, même si nous avons aujourd'hui un showroom en Vendée", précise la dirigeante. Ils démarrent leur activité avec un capital de 10 000 euros afin d'acheter leur premier stock. Le marché est alors naissant. La première commande tombe 15 jours après le lancement du site."Nous avons mis deux à trois années avant d'en vivre", précise Catherine Duval. Pour leur plateforme e-commerce, ils ont choisi Oxatis. "Elle nous a semblé complète et facile d'accès."
... mais qui s'accélère au fil des années
Le démarchage des fournisseurs s'est fait bien en amont du lancement de la boutique en ligne lorsque Catherine et Bruno Duval vivaient encore aux Pays-Bas. "La Hollande est un plat pays, aussi quelques adaptations ont été nécessaires pour utiliser les vélos sur les reliefs vallonnés français." Aujourd'hui, ils collaborent avec une vingtaine de fournisseurs. La gamme s'est élargie avec des tandems, biporteurs, triporteurs, vélos pliants, etc. L'arrivée des vélos électriques donne un coup de pouce au développement des ventes.
Le site propose ainsi près de 2 000 produits, en comptant les accessoires et les différentes options." Nous commercialisons environ 1 000 vélos à l'année. Nos meilleures ventes sont les produits permettant le transport des enfants, ainsi que ceux plus spécifiques comme les tandems, et bien sûr la gamme des indémodables."
Le panier moyen oscille entre 800-900 euros."Nos clients ont entre 30 et 60 ans dont des familles qui cherchent une solution pour supprimer l'achat d'une seconde voiture." Le site réalise ainsi 20% de son chiffre d'affaires à Paris.
La logistique, le point clé de l'activité
Le point le plus compliqué à gérer pour les deux fondateurs d'Amsterdamer a été la logistique. "Nous vendons des produits encombrants et la législation nous oblige à livrer le vélo monté et réglé, prêt à rouler", souligne Catherine Duval. Au départ, chose assez incroyable cela s'est fait par La Poste en simple colis ! "Le vélo n'était pas emballé complètement."
Amsterdamer travaille aujourd'hui avec plusieurs transporteurs, selon la taille des produits. Le vélo arrive chez le client dans une sorte de "jupe cartonnée".
La société compte entre six à huit employés, car l'activité, saisonnière, connaît un pic de mars à septembre.
Une concurrence encore limitée
"Pour notre communication, nous avons l'avantage d'être très bien référencé sur Google" , explique Catherine Duval. Par ailleurs, depuis cinq ans, le site a une version espagnole. "Nous la travaillons au coup par coup, nous sommes plus concentrés par le marché français." Amsterdamer réalise, en effet, seulement 5% de son chiffre d'affaires dans les pays limitrophes comme la Belgique, la Suisse ou l'Espagne, l'international n'est pas une priorité pour l'instant. Quant au développement des ventes sur mobile, cela reste encore très faible. Le projet est en cours de réflexion.
Si la concurrence reste limitée, des sites comme Holland Bikes, Cyclable ou Mes véloshollandais sont aujourd'hui sur le même créneau. Néanmoins, Amsterdamer continue à être le leader du secteur sur le Web en revendiquant un chiffre d'affaires d'1,7 million d'euros, en 2014. Les objectifs des prochains mois sont dans la continuité : étoffer leurs collections de vélos et poursuivre le développement de la société.
Proposer un produit qui ne soit pas déjà présent sur le marché que vous convoitez. Et vous devez avoir à l'idée la notion de gammes à développer.