Quel bilan tirez-vous de la présence des marques françaises sur votre plateforme? Comment se passe l'intégration et quel est l'accueil des consommateurs chinois?
F.C.: La plateforme chinoise JD.com a accueilli en août la marque Yves Saint Laurent aux côtés d'autres enseignes françaises comme Marionnaud, Dior, Chanel, Petit Bateau, Avène... Il y a trois canaux de distribution au sein de JD.com. Un canal entièrement dédié au luxe, c'est le plus récent, avec un univers à part. Il s'agit d'une application baptisée TopLife qui s'adresse aux grandes marques de luxe et qui dispose d'un entrepôt ultramoderne et sécurisé à Shanghai.
Nous permettons à la marque de luxe de s'exprimer selon son identité avec son expression artistique et culturelle. Une trentaine de CEO de très grande marque de luxe sont d'ailleurs venus visiter cet entrepôt avec moi en début d'année pour se rendre compte des possibilités logistiques offertes par JD.com. Parallèlement, le site JD. com a deux sous-espaces. L'originel vend à des Chinois en Chine des produits qui ont été achetés en Chine ou importés par JD.com. L'autre espace est dédié au cross border: on l'appelle JD WorldWide. C'est un site qui permet dans une certaine mesure de passer outre la barrière douanière qu'il y a autour de la Chine. Pour la mise en place d'une opération, il faut compter environ deux mois, plus ou moins selon la maturité de la marque sur le digital en Chine.
Comment évaluez-vous le potentiel des marques françaises pour pénétrer le marché chinois?
F.C.: Elles ont un potentiel énorme parce qu'elles sont à la croisée de l'internationalisation et de la montée en gamme de la population. Aujourd'hui, les Chinois ont une augmentation du niveau de vie très nette. Depuis 30 ans, ils travaillent d'arrache-pied pour être l'usine du monde et c'est quelque chose qui a fini par payer socialement. Des centaines de millions de Chinois ont quitté la pauvreté et sont devenus des urbains. Une classe moyenne s'est donc créée, capable de s'ouvrir à la nouveauté et d'élargir son horizon. Les jeunes chinois sont de plus en plus en recherche de produits uniques, de marques qui les définissent eux personnellement. Cela va avec l'individuation de la société chinoise. Nous allons donc aller à la rencontre des marques françaises qui pourraient séduire ces cibles de consommateurs chinois, dans les événements de l'industrie.
En quoi consiste votre partenariat avec Business France?
F.C.: Notre partenariat pédagogique avec Business France prévoit la création d'un programme de sensibilisation à ce qu'est le paysage e-commerce chinois. Depuis notre arrivée en France, je compte par centaines les contacts avec des marques qui souhaiteraient discuter des possibilités qui s'offrent. Nous allons mettre en place des process pour sélectionner et qualifier ces marques, puis nous entrerons dans une phase d'accompagnement. L'une des fonctions du bureau parisien est de créer ce lien et de permettre une meilleure compréhension
1998 Début avec un magasin physique à Pékin.
2004 Après l'épidémie de SRAS, l'activité de commerce en ligne est lancée.
2014 Plus grande introduction partielle au Nasdaq de l'année.
2016 Première entreprise chinoise de premier rang sur la liste Fortune Global 500.
2018 Le plus grand détaillant en Chine, en ligne ou dans le commerce physique.
Source: infographie NRF
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