Biocoop défend son réseau indépendant dans le bio
Face à la prépondérance de la grande distribution dans le marché du bio, dont la part de marché est estimée à 55% en 2019, la coopérative défend ses engagements sociétaux en se positionnant comme le "garde-fou" d'un secteur en forte croissance.
Je m'abonne"Nous avons une responsabilité à l'égard du monde agricole qui voit en Biocoop un allié essentiel pour défendre une agriculture créatrice de valeurs au-delà du cahier des charges bio, pointe Pierrick de Ronne, président de la coopérative. Une responsabilité également vis-à-vis des consommateurs qui nous voient comme une offre alternative répondant à leurs questionnements et à leurs attentes. Nous avons la responsabilité de nous battre pour notre désir de faire société en affirmant de nouveaux combats et en assumant notre influence. Nous devons être garants du marché bio, en être le garde-fou. Nous sommes ce qu'on appelle aujourd'hui une entreprise à mission."
Peser sur le marché de la distribution
Pour sa conférence annuelle mardi 29 septembre, la coopérative a souhaité rappeler son engagement sociétal et l'indépendance de son réseau dans un secteur en pleine effervescence. La grande distribution a augmenté sa part de marché, désormais estimée à 55% contre 49 % en 2018, indiquait l'Agence bio en juillet dernier supplantant ainsi les distributeurs spécialisés. Avec un chiffre d'affaires de 1,4 milliard d'euros en 2019, en croissance de 3%, l'enseigne compte 660 magasins et reste le leader de la distribution spécialisée.
"Biocoop comme les autres acteurs de la distribution spécialisée doivent continuer à peser dans le marché de la distribution en apportant une vision différente de la grande distribution et en martelant nos engagements, souligne Pierrick de Ronne. Il est important dans un circuit de distribution d'avoir des réseaux indépendants." L'enseigne a maintenu sa part de marché à 13% l'an dernier. Durant la période du confinement, le distributeur a enregistré une croissance de 30% de son activité et 30% de nouveaux clients, puis à un tassement en juin. Aujourd'hui, Biocoop est revenu à une "croissance à la normale" sur les mêmes tendances qu'en 2019. Néanmoins, l'activité du vrac a chuté de 20%. "Nous devons redynamiser ce segment en redonnant confiance aux consommateurs", pointe-t-il. La coopérative réalise 10% de son chiffre d'affaires sur le vrac. Enfin, Biocoop a indiqué un objectif de 35% du CA sous marque propre.
Un choix politique dans la reprise de Bio c'Bon
Pierrick de Ronne a réaffirmé l'envie de Biocoop de reprendre Bio c'Bon et a indiqué qu'il allait rencontrer les représentants du personnel cette semaine pour leur présenter son offre et l'améliorer avec eux. "Nous n'avons de vision hégémonique de notre développement d'où notre souhait de nous associer au réseau indépendant Marcel &Fils, explique-t-il. Notre volonté est de maintenir l'activité en réseau spécialisé et conserver les emplois. C'est un enjeu de souveraineté alimentaire" Biocoop reprendrait 72 magasins du parc et 33 pour Marcel &Fils. "Nous sommes tout à fait à l'aise avec cette offre car elle correspond à notre développement annuel en termes d'ouvertures de points de vente, précise le président de la coopérative. Nous ne jouons pas notre avenir économique avec cette reprise. Par contre, nous sommes devant un vrai choix politique de développement du bio." Le tribunal de commerce de Paris étudiera les offres de reprise le 16 octobre, indiquait l'AFP.
En chiffres :
- 70 ouvertures de magasins en 2019
- 450 salariés sociétaires
- +300 clients/ jour
- 300 m2 en moyenne
- +7000 producteurs locaux
- 485 références en vrac