Ces pays en pointe sur le web: l'e-Estonie
Coincé au Nord de la mer Baltique, le petit pays s'illustre rarement dans les études statistiques de e-commerce, que ce soit en terme de poids économique ou de croissance. Pourtant, au niveau administratif et dans de nombreux domaines de la vie courante, l'Estonie a quasiment achevé sa mue digitale.
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Une nation "jeune"
Le 20 août 1991, pour la deuxième fois au cours du siècle dernier, l'Estonie déclarait son indépendance vis-à-vis de l'URSS. Alors qu'une grande partie de l'économie était à réorganiser après la chute du bloc soviétique, le pays apparait comme tout ce qu'il y a de plus jeune dans l'histoire des Nations. Son premier ministre actuel, Taavi Rõivas, du haut de ses 36 ans, incarne la jeunesse de ce pays vieux de moins d'un quart de siècle.
Vers des services administratifs 100% digitalisés
L'Estonie représente un peu plus d' 1 300 000 habitants, soit l'équivalent de la métropole lyonnaise. Afin d'alléger le poids des services administratifs, le pays a très tôt opté pour le tout digital.
Dans le domaine de la santé, et ce depuis 2010, les ordonnances sont envoyées directement par le médecin à la base de données des services de pharmacie, tandis que chaque citoyen peut consulter en ligne son dossier médical et son historique de traitements.
La digitalisation s'est même développée au sein du système électoral, où un électeur estonien sur 5 vote désormais par internet. La digitalisation a ainsi atteint tous les services de la vie publique, des impôts (dont 95% des Estoniens ont fait la déclaration sur internet en 2015) à l'école.
Le secteur privé est aussi fortement concerné avec le recours massif aux services d'e-banque : 98% des transactions bancaires en Estonie sont réalisées par Internet. C'est ainsi que le pays cultive de plus en plus l'appellation d'e-Estonie, pour illustrer son développement dans le digital.
La carte d'e-résidence, pour attirer les entrepreneurs étrangers
L'Estonie aime à se présenter comme la capitale européenne des start-up. A l'instar des systèmes de santé et de vote, l'enregistrement d'entreprises en Estonie peut se faire en ligne, en à peine plus d'un quart d'heure. Ce qui, couplé à un régime relativement libéral, vise à encourager la création d'entreprises.
Mais arrivant à bout de son potentiel de croissance organique, le pays a dû faire appel aux investisseurs étrangers pour continuer de croitre économiquement. C'est dans ce contexte qu'a été créée en 2014 la carte "d'e-résidence". L'idée avec cette carte, est d'offrir "à chaque citoyen dans le monde une identité digitale délivrée par le gouvernement et l'opportunité de diriger une entreprise en ligne agréée, afin de délivrer le potentiel entrepreneurial mondial."
Si cette carte ne donne en aucun cas droit à la nationalité estonienne ni ne fait office de permis de séjour, elle permet pour la modique somme de 50€ d'enregistrer et de piloter une entreprise en ligne de n'importe où dans le monde, de signer, authentifier et transmettre des documents, et de procéder à des opérations financières et à la déclaration des taxes auxquelles la société est soumise. Le succès ne s'est pas fait attendre puisqu'en un an et demi, l'Estonie a délivré 10 000 cartes d'e-résidence.
Skype, modèle national
Si les deux papas de Skype, Niklas Zennström et Janus Friis, sont respectivement Suédois et Danois, c'est en Estonie qu'est né le logiciel de vidéo-téléphonie. C'est là qu'il a été développé depuis 2003, par trois développeurs estoniens. Après un premier rachat par eBay en 2005, la société est une nouvelle fois rachetée en 2011 par Microsoft. La même année, ses services sont intégrés au réseau social Facebook.
Son siège est aujourd'hui établi au Luxembourg, mais son principal bureau de développement reste cependant à Tallinn, la capitale de l'Estonie. Aujourd'hui, Skype revendique plus de 300 millions d'utilisateurs actifs, et représente un véritable modèle de réussite auprès des jeunes entrepreneurs estoniens.
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