JO Paris 2024 : Les logisticiens dans les starting-blocks !

Les Jeux Olympiques (JO) de Paris approchent à grands pas, suscitant de multiples questionnements parmi les acteurs du retail. La logistique du dernier kilomètre en fait partie. La problématique majeure des prestataires et retailers est la contradiction entre les restrictions et la demande. En effet, avec 15 millions de visiteurs attendus dans la capitale, la demande de produits alimentaires (boissons comprises) risque d'être très importante. Ainsi, Bruno Kloeckner, directeur général France de XPO Logistics précise : "Toutes nos équipes concentrées sur ce que nous appelons "le food and bev", seront très mobilisées pour assurer la livraison." Malgré cette mobilisation, l'ennui est qu'une grande partie des livraisons de produits alimentaires arrive par voie fluviale. L'entreprise fournit notamment Franprix en acheminant les paquets sur la Seine, qui sera fermée à tous les bateaux les 26 et 27 juillet pour la cérémonie d'ouverture et les 23 juillet et 10 août à cause du marathon de Paris.

Ainsi, pour XPO Logistics, la période rouge commence dès la fin du mois de juillet. "Lorsque la logistique fluviale nous sera impossible, tous nos moyens routiers seront réservés afin de livrer les Franprix de la capitale en priorité", explique Bruno Kloeckner. Il précise que "le gouvernement a beaucoup travaillé sur des aménagements autour des jours d'interruption avec des mesures qui ont été prises comme l'allongement des durées d'opération des écluses."

Un travail en amont

Les entreprises Ciblex et Relais avaient, elles aussi, préparé le terrain en échangeant depuis plusieurs mois avec LUJOP, TLF et Paris 2024. Pour les livraisons BtoB comme BtoC, elles prévoient de s'appuyer de façon conjointe sur la régularité de leurs destinataires et points de proximité pour Relais Colis ou professionnels pour Ciblex (opticiens, pharmaciens, ...). Cela leur permettra d'assurer la livraison y compris sur les zones réglementées bleues et rouges, mais aussi de limiter les kilomètres inutiles et la congestion des axes associés.

Du côté de XPO Logistics, l'entreprise a concentré une partie de son travail de préparation sur la gestion des "zones tampons". "Nous avons identifié des espaces de stockage à proximité des villes olympiques, que nous mettons à disposition en anticipation de congestion des centres. Cela va nous permettre d'avoir nos stocks à proximité et ainsi d'être bien plus réactifs sur les temps de route", détaille Bruno Kloeckner. Pour ce qui est des opérateurs, le logisticien a prévu une équipe renforcée durant la période, en limitant les congés de ses collaborateurs durant les journées les plus intenses.

Malgré la confiance affichée par les trois entreprises, des doutes subsistent. Il est en effet impossible de prédire le comportement des Parisiens. Vont-ils fuir la capitale ou rester chez eux ? La question du comportement client se pose aussi concernant les touristes. Leur consommation peut être très élevée comme très faible, sur internet ou dans les magasins de proximité. De même sur le premier kilomètre, la grande inconnue est le niveau de congestion des grands axes autour des villes olympiques ou de l'aéroport de Roissy, par exemple.

Quand les obstacles deviennent des leviers

Pour Bruno Kloeckner, les Jeux olympiques et leurs obstacles sont l'occasion d'améliorer l'offre de XPO Logistics : "Nous en profitons pour renforcer notre utilisation de la livraison par Cyclo, surtout pour le transport de palette à l'unité."

De plus, le déploiement de la flotte électrique XPO Logistics permet à l'entreprise d'appréhender cet événement d'envergure avec du matériel décarboné. "Puisque les politiques voulaient des JO neutres en carbone, nous avons pu saisir cette opportunité pour apporter notre savoir-faire dans ce domaine", estime Bruno Kloeckner.