[Reportage] Dans les coulisses du premier site robotisé de Picnic aux Pays-Bas
Afin d'augmenter sa capacité de gestion de commandes, le supermarché en ligne Picnic a construit un centre de distribution automatisé, à Utrecht. Après deux ans de conception, l'entrepôt est opérationnel depuis avril dernier et peut servir quatre fois plus de clients. Visite.
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Un investissement de 100 millions d'euros
En 2015, à la création du supermarché en ligne Picnic, l'e-commerce alimentaire représente à peine 1 % du marché aux Pays-Bas. Contrairement à la France, où le drive reste dominant, le modèle n'existe pas aux Pays-Bas. Picnic veut alors démocratiser le marché de la livraison à domicile dans l'alimentaire en levant deux obstacles : des délais trop longs et des coûts de livraison élevés. Le principe est simple : les consommateurs remplissent leur panier de courses directement sur l'application Picnic avec « des prix aussi compétitifs qu'en grande surface ».
Le pure player livre ensuite gratuitement (à partir de 35 euros d'achats) les courses à domicile à J + 1, dans un créneau d'une heure, affiné à 20 minutes le jour de la livraison. Elle s'effectue par voiturettes électriques via cinq tournées quotidiennes et sept jours sur sept. Aux Pays-Bas, 60 % de la clientèle est composée de familles et l'e-commerçant est présent dans 140 villes. Début avril, un nouveau centre de préparation des commandes robotisé a ouvert à Utrecht. Le supermarché en ligne a passé les deux dernières années à développer la technologie et le logiciel de l'entrepôt, mais aussi des machines permettant de faciliter le travail de ses 800 employés : ensacheuses, machines à fermer les sacs, etc. Dès l'année prochaine, 150 000 commandes seront ainsi expédiées chaque semaine depuis le site de 42 000 mètres carrés. La société a investi plus de 100 millions d'euros.
Picnic possède 60 hubs de livraison du dernier kilomètre aux Pays-Bas, où les produits transitent avant d'être livrés aux clients. L'e-commerçant compte 850 000 clients dans son pays d'origine. Depuis 2018, Picnic est également présent en Allemagne et en France (dans les Hauts-de-France), depuis septembre 2021. L'acteur dispose de 17 entrepôts dans ses trois pays et d'une flotte de 2 500 voiturettes électriques. Le distributeur en ligne prévoit d'atteindre un milliard d'euros de volume d'affaires cette année.
150 000 commandes par semaine sur le site d'ici 2023
Afin d'augmenter sa capacité de gestion de commandes, Picnic a inauguré son premier entrepôt robotisé et automatisé après deux ans de développement. D'ici 2023, 150 000 commandes seront effectuées par semaine sur le site, un chiffre multiplié par quatre par rapport aux huit autres centres de distribution du pays. Ce centre de préparation dessert deux hubs à Utrecht et approvisionne entre cinq à dix hubs des villes alentour.
La chaîne du froid a été optimisée pour être extrêmement courte afin d'assurer aux clients les produits les plus frais possible. 10 000 références sont proposées et ajustées en fonction des saisons. Le client peut commander jusqu'à 22h pour une livraison le lendemain dès 8h. Dans l'entrepôt, les articles sont stockés et répartis sur trois zones de températures (frais, surgelés, ambiant). Selon Frederik Nieuwenhuys, cofondateur de Picnic, l'entrepôt a le plus haut degré de mécanisation pour de la livraison alimentaire en Europe. L'entrepôt comprend 16 kilomètres de convoyeurs, d'ascenseurs et de systèmes de navettes automatisées.
Deux autres centres de distribution automatisés sont actuellement en construction aux Pays-Bas et en Allemagne.
La mise en place d'un robot auto-développé
Dans la zone de réception des marchandises, les produits provenant des fournisseurs sont déballés et placés dans les caisses de stockage, qui trouvent ensuite leur place dans le système de navettes. Le robot auto-développé place les caisses à la bonne position.
Une production semi-automatisée
Les préparateurs n'ont plus à parcourir plusieurs kilomètres. Ils ne s'occupent que d'une partie des commandes, avec en moyenne six produits alimentaires à chaque station de travail. Sur le tapis roulant, chacun des bacs est compartimenté en trois sacs pour une même commande.
Et un système d'ensacheuses...
Les ensacheuses, développées en coopération avec un partenaire néerlandais, placent automatiquement les sacs ultrafins dans les caisses rouges. Les sacs reviennent ensuite par un circuit fermé et sont transformés en granulés pour de nouveaux sacs.
Des machines à emballer automatiques pour les caisses réfrigérées
Les machines à emballer placent automatiquement les couvercles sur les caisses réfrigérées et congelées après l'ajout des éléments de refroidissement requis. La quantité d'éléments de refroidissement est adaptée à la température extérieure afin de garantir la température adéquate.
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