Ces pays en pointe sur le web: la Finlande hyper-connectée
Le berceau de Nokia a très tôt fait le pari des technologies de l'information et de la communication, et largement démocratisé l'accès à Internet. Son marché d'e-commerce, très mature, fait néanmoins face à une perte de dynamisme.
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Le pionnier de l'accès Internet
Très tôt, la Finlande a pris le parti de démocratiser l'accès à Internet. Dès 2010, 95% des foyers finlandais étaient connectés au réseau, quand la France tournait encore à deux ménages équipés sur trois. Cette connectivité, associée à des revenus plutôt élevés, a rapidement fait de la Finlande un marché important d'e-commerce, à l'instar de ses voisins scandinaves.
En 2010, la zone nordique, qui représentait 4 à 5 % de la population européenne, comptait pour 12% du marché de e-commerce. L'Europe du Nord se démarque notamment par un panier moyen particulièrement élevé. Les voyages, les produits électroniques et les équipements ménagers y sont particulièrement prisés.
Cette avance sur le reste de l'Europe tend toutefois à se réduire, la maturité du marché nordique s'accompagnant d'un profond manque de dynamisme. Les autres pays grignotent ainsi leur retard en matière d'équipement Internet, en particulier en Europe centrale et méridionale, où la croissance de l'e-commerce est la plus marquée. En 2013 déjà, les pays nordiques et baltes ne représentaient plus que 8,8% du e-commerce européen.
Le champion des TIC
La chute de l'URSS, dont la Finlande était particulièrement dépendante, a considérablement miné l'économie du pays au début des années 1990. Le pays reste par ailleurs très dépendant de l'économie russe. Après une orientation libérale infructueuse, l'État finlandais est intervenu pour rediriger l'économie vers les technologies de l'information et de la communication. D'importants investissements et aménagements sont ainsi réalisés dans le domaine de la R&D pour favoriser l'innovation.
Prolongement de cette orientation vers les TIC, la Finlande a adopté dès 2013 le codage informatique comme enseignement au primaire, à l'imitation du voisin estonien. En France, un tel enseignement ne devrait être mis en place qu'à partir de la rentrée 2016.
Néanmoins, depuis 2008, cette avance dans le domaine des technologies, électroniques notamment, ne suffit plus à assurer la bonne santé économique de la Finlande. En cause, un ralentissement de l'activité dans l'industrie électronique, consécutif à la crise de 2008, et un manque de compétitivité dû en partie au coût du travail particulièrement élevé et au vieillissement de la population propre à l'Europe.
Nokia, le géant déchu
L'ancien géant de la téléphonie a longtemps été le fleuron de l'économie finlandaise. Fondé en 1865, Nokia s'oriente vers la téléphonie mobile à la fin des années 80 et se recentre uniquement dessus au début des années 1990. Misant sur le potentiel de démocratisation de la téléphonie mobile, la société devient le premier fabricant de téléphones portables au monde, une place qu'elle conservera pendant 14 ans.
Nokia manque néanmoins complètement le virage des smartphones hauts de gamme, convaincue de la nécessité de s'en tenir à la production d'appareils low cost. Au gré des pertes et des suppressions de postes, la société perd sa place de leader en 2013 au profit de Samsung et se fait peu à peu absorber par Microsoft.
Sous Windows, Nokia ne parvient pas à réintégrer un marché désormais dominé par les appareils sous iOS et Android. En mai 2016, la société a annoncé son retour sur le marché de la téléphonie mobile sous système Android, non plus en tant que fabricant mais simplement en tant que marque, laissant la conception des appareils à HMD Global, une autre entreprise finlandaise.
