Dossier[Top 100] Les 100 sites marchands qui comptent en 2017

1 [Top 100] Analyse des grandes tendances sectorielles

Afin d'établir le classement des 100 premiers e-commerçants français, Ecommerce a mené une vaste enquête qui a consisté à interroger une "long list" d'acteurs les plus représentatifs du secteur. Ces derniers étaient invités à répondre à un questionnaire traité par le cabinet AreYouNet.com. Le classement prend comme indice de référence le chiffre d'affaires France réalisé en 2016 par les acteurs ayant participé à cette enquête menée entre le 1er février et le 20 mai 2017.

Les liens HTML présents dans la colonne "Raison sociale", identifiables par la couleur bleue, renvoient vers une fiche détaillée de l'e-commerçant, et vers une interview pour les trois premiers du classement.

(1) Soit 65 % des 3Mds € de CA 2016 total
(2) Indice ICE FEVAD appliqué au CA déclaré en 2015
(3) Chiffre déclaré à la presse professionnelle
(4) Chiffre déclaré à la presse professionnelle et progression estimée ICE 2016
(5) Source : "Challenge" et estimation ICE

Pour obtenir de plus amples informations, comme la part de m-commerce dans le chiffre d'affaires, l'audience moyenne des sites ou encore le panier moyen, vous pouvez télécharger le poster au format PDF.

Les données, collectées sur la base d'un questionnaire on line, sont présentées en deux parties. La première comprend les questions relatives au chiffre d'affaires, aux audiences et à la description de l'activité des entreprises sondées - ces données ont servi de base à l'établissement du classement.

La deuxième partie est consacrée à des données plus contextuelles, regroupées sous le titre "Tendances de l'e-commerce en 2017", dont le traitement a été réalisé de manière anonyme.

Cette photographie du secteur vous est ainsi proposée, complétée des estimations d'une vingtaine d'acteurs phares du secteur n'ayant pas souhaité déclarer leurs chiffres, parfois contraints par des logiques de cotations boursières ou de mouvements capitalistiques programmés. Pour ceux-là (identifiables en orange dans le tableau général), la rédaction a réalisé des estimations recoupant des données disponibles issues de déclarations, comptes rendus d'activité, etc.

Ecommerce et le cabinet AreYouNet proposent une radioscopie du secteur de la vente en ligne en France

2 Voyages-sncf.com: "Notre stratégie smart tourisme porte ses fruits"

Voyages-sncf.com arrive en tête du top 100, comment expliquez-vous cette nouvelle performance?

Nous sommes ravis car il s'agit d'une belle récompense. Montrer que Voyages-sncf.?com se modernise et se renouvelle est essentiel pour nous. Or, rester sur la première marche du podium le prouve! Notre stratégie smart tourisme porte ses fruits. Résultat, alors que 2016 a été une année difficile dans notre secteur, nous avons vendu 86 millions de billets,

soit 4,5% de voyages en plus. Ces bonnes performances dans un tel contexte s'expliquent par la conquête de nouveaux clients, plus jeunes, et par l'extension de l'offre grâce à l'intégration du bus et des tarifs régionaux TER. Nous avons su favoriser la mobilité et améliorer l'expérience client. 2017 s'annonce très bien: nous enregistrons au 1er trimestre une croissance de 8,8%.

• Vous évoquez le smart tourisme. quels sont vos projets pour 2017?

En 2017, nous passons à l'offensive avec deux chantiers-clés: Le renforcement de l'offre pour favoriser les mobilités inter et intrarégionales et l'innovation afin d'améliorer l'expérience client. À côté de l'offre de voyages longue distance TGV ou Intercités, nous proposons depuis peu l'offre de transport TER aux tarifs régionaux et dématérialisée, pour se balader sur place. Cette dernière reçoit un bon accueil. Les petits trajets font partie du voyage, c'est pourquoi nous proposerons avant l'été un moteur de recherche enrichi permettant à nos clients de préparer leur voyage en porte-à-porte, avec les adresses de départ et d'arrivée. Nous prenons une participation dans la start-up RendezvousCheznous.com, plateforme qui donne de la visibilité aux propositions originales de professionnels afin de découvrir les territoires autrement. Nous venons également d'ouvrir une plateforme collaborative pour permettre aux membres de notre communauté #OpenVSC d'être ambassadeurs de leur région et de partager leur expérience et leurs bons plans.

• Quelle est votre vision des innovations futures? Quelles sont vos attentes face à l'intelligence artificielle?

L'innovation fait partie de notre quotidien. Après le développement du mobile - qui cumule aujourd'hui deux tiers de l'audience -, je crois beaucoup à celui du conversationnel. C'est pourquoi Voyages-sncf.com rejoint la nouvelle fonctionnalité de Messenger, Chat Extensions, qui permet de faire une recherche de train directement, sans quitter une conversation entre amis. Nous avons recruté 150 collaborateurs afin d'étoffer le staff technologique et créé une équipe de huit personnes dédiées exclusivement à l'intelligence artificielle et au conversationnel. Charge à elle de développer de nouvelles fonctionnalités, coconstruites et testées avec les clients, pour enrichir l'approche expérientielle du voyage.

Un autre enjeu est la capacité d'interagir par la voix afin de fluidifier la relation client. Notre POC sur Amazon Echo nous permet, par exemple, de mettre à la disposition des clients un agent de voyages virtuel. Notre ambition est de monter en puissance sur ces sujets tout au long de l'année.

Ayant fait de l'e-tourisme enrichi de services et d'expériences son credo, le site de réservation de voyages en ligne poursuit sa croissance et parie sur l'intelligence artificielle. Explications de Franck Gervais, le directeur général de Voyages-sncf.com.

3 Cdiscount: "Notre position de leader nous pousse à être toujours plus performants"

Cdiscount figure en 2e position de notre classement. quelle est votre réaction? Quel bilan tirez-vous de 2016?

Nous sommes fiers de ce résultat car nous nous inscrivons depuis 20 ans dans le paysage de l'e-commerce et nous sommes en tête des e-commerçants généralistes. Ce résultat témoigne de notre activité en 2016. Le bilan est très positif, nous enregistrons une croissance à deux chiffres et réalisons 3 Mds de volume d'affaires. Notre stratégie repose sur trois leviers majeurs: l'amélioration de l'expérience client, l'extension de notre offre et, bien sûr, l'innovation. Notre position de leader nous pousse à être toujours plus performant.

• Quels sont les grands projets menés cette année? Quid de l'innovation?

Concrètement, Cdiscount est leader en prix. Cette année, nous nous sommes fixé quatre priorités: booster la livraison le jour même pour les commandes passées avant 14 heures; étendre l'offre en triplant le nombre de références livrables le lendemain; fluidifier la navigation sur le mobile et, enfin, développer les services (Ccloud, Cstream contenus musicaux, Cdiscount Mobile, forfait mobile). Nous réalisons plus de 50% du trafic sur mobile. Nous avons lancé une nouvelle application en 2016 basée sur une nouvelle technologie qui a largement contribué à augmenter le taux de conversion. En 2017, nous appliquerons cette technologie au site mobile.

Les grands sujets concernent donc l'amélioration de l'expérience client et l'innovation...

L'innovation est fortement liée à notre stratégie de services, qui se traduit par le lancement de nouveaux services tous les trimestres. Pour ce faire, nous nous appuyons, en interne, sur une équipe dédiée et nous nous entourons de start-up. Nous venons, par exemple, de nous associer à la start-up nantaise Ibbü, communauté d'experts passionnés et rémunérés pour conseiller les clients des marques, pour guider nos clients dans leurs achats de produits high-tech, jeux vidéo, électroménager, décoration et puériculture. Bien d'autres projets en collaboration avec des start-up françaises sont à venir, notamment en matière de robotique.

• Quelle est votre vision du secteur pour les prochains mois?

L'e-commerce s'affirme comme un secteur d'avenir, porteur d'innovations et surtout d'emplois. Aujourd'hui, deux Français sur trois achètent en ligne, cette pratique, en plein essor, est devenue naturelle. Le mobile se développe, et parce que les jeunes générations l'ont massivement adopté, ce canal va encore fortement progresser.

Dans un tel contexte si positif, notre rôle est de rester à l'écoute de nos clients et de répondre à leurs attentes en leur proposant une longueur d'offre étendue, des prix plus bas et des services de livraison plus rapides, tout en renforçant la personnalisation et la mobilité, bien sûr.

Développer une offre de produits plus nombreux, moins chers, et livrés plus rapidement, telle est l'ambition de Cdiscount qui confirme sa stratégie d'amélioration continue de l'expérience client. Le point avec Emmanuel Grenier, p-dg de Cdiscount.

4 Vente-privee.com: "La croissance du groupe s'accompagne d'un changement de philosophie"

Vente-privee déclare un chiffre d'affaires de 3 milliards d'euros TTC en 2016. Comment expliquer ce bond de + 50 % par rapport à 2015?

L'année 2016 a été une belle année. Nous avons franchi un cap grâce à la croissance organique et à la croissance externe: le volume d'affaires de vente-privee est en effet passé de 2 à 3 milliards d'euros TTC. Cette croissance s'accompagne d'une dynamique de développement européen du groupe, avec le rachat d'acteurs locaux de référence de la vente événementielle - notamment Zlotewyprzedaze en Pologne, Privalia en Espagne et en Italie (présent également au Brésil et au Mexique), eboutic.ch en Suisse, vente-exclusive.com (Belgique) - et le développement du CA à l'international qui représente désormais 35 % du volume. Au total, le nombre de membres est aujourd'hui de 50 millions dont 30 millions en Europe.

Nous nous réjouissons de ces résultats. Nous sommes très sensibles aux distinctions remportées, elles récompensent avant tout le travail des centaines de collaborateurs qui innovent au quotidien pour proposer la plus belle offre à nos membres. Vente-privee a été élu pour la huitième année consécutive "service client de l'année 2017", ce dont nous nous félicitons également. Cette récompense nous encourage à continuer sur cette voie.

• Le groupe s'est lancé depuis quelques années dans une politique de prises de participation majoritaires pour diversifier ses activités. quels sont vos projets pour 2017?

En marketing, suite à notre investissement en 2016 dans la start-up Adotmob pour doter le groupe d'une DMP mobile, nous développons, grâce à la complémentarité de nos savoir-faire, une plateforme programmatique cross device mobile-first afin d'optimiser et de personnaliser toujours plus l'expérience shopping de nos membres.

Dans le secteur du spectacle, vente-privee Entertainment vient d'ouvrir un nouveau site de billetterie multithématiques à prix réduit, Panda Ticket, développé par les équipes internes et réalisé en full design responsive, qui se positionne comme une plateforme permettant de favoriser l'accès au divertissement au plus grand nombre et de proposer des solutions toujours plus adaptées aux différents enjeux des producteurs.

Par ailleurs, vente-privee renforce sa présence dans le secteur du vin, qui représente environ 5% de ses ventes et 60 millions de chiffre d'affaires TTC en 2016. Cette activité est en croissance. Nous avons pris tout récemment une participation majoritaire dans la société Le Petit Ballon, un acteur disruptif qui propose une nouvelle façon d'acheter et de déguster le vin, qui se positionne sur la découverte de vin de producteurs, bio notamment. Nous voulons ensemble réinventer l'expérience de shopping du vin en ligne.

• L'histoire de vente-privee doit beaucoup à l'innovation, quelle est sa stratégie R&D aujourd'hui?

Pour nous, 2017 est une année de consolidation et d'intégration des entreprises acquises récemment. Pour autant, le groupe continue de développer une stratégie d'innovation, en investissant 90 millions d'euros cette année. Nous avons notamment lancé un accélérateur de start-up fashion/tech/retail au sein de Station F, plus grand campus de start-up au monde. Concrètement, une équipe vente-privee y est présente à temps plein afin d'accompagner les cinq jeunes pousses issues de la première promotion, qui travaillent autour de l'expérience d'achat, auxquelles nous offrons entre autres l'opportunité de présenter leur business en comité d'investissement vente-privee. Nous avons également choisi d'être présents aux côtés de l'école 42 et d'Epitech en lançant deux lab'innovations in-house. Une quarantaine d'étudiants ont été sélectionnés et sont encadrés pour doper l'innovation chez vente-privee en créant des POC (Proof of Concept). Nous croyons beaucoup à la préparation de leur avenir qui est aussi le nôtre.

En fort développement, grâce à sa stratégie de croissance externe et à son positionnement à l'international, le groupe poursuit dans cette voie tout en accélérant sur l'innovation. Explications avec Xavier Court, cofondateur et associé de vente-privee.com. 

5 Les plus belles progressions du Top 100

• Comment expliquez-vous cette forte progression de votre chiffre d'affaires passant de 1 ,41 M€ de CA en 2015 à 4,35 M€ en 2016?

Nous misons sur une communication marketing très digitale, en particulier sur les réseaux sociaux, et sur une stratégie social media qui porte ses fruits puisque nous réalisons 50 % du trafic directement sur le site. Les clients aiment notre modèle de consommation dans l'air du temps, des produits conçus et fabriqués en France.

• Quels ont été vos axes stratégiques en 2016?

Nous avons élargi notre gamme de produits avec des tee-shirts, des shorts de bain, des pulls en laine, des marinières, des espadrilles, des chaussettes... Nous sommes encore une petite société française avec 100000 clients, qui doit gagner en notoriété. Aussi, pour cela, nous élargissons nos canaux de distribution avec l'ouverture de trois boutiques physiques à Paris.

• Quels sont les grands chantiers cette année?

En octobre 2016, nous avons procédé à une nouvelle levée de fonds avec Experienced Capital Partners, spécialisé dans la mode, qui a pris 36,5% de notre capital pour 8 millions d'euros. L'objectif est de nous lancer à l'international sur les marchés allemand, britannique, américain. Nous venons également de lancer, en mars, une collection femme avec notamment des maillots de bain. Les femmes sont déjà plus de la moitié de nos clientes, car ce sont elles qui achètent les sous-vêtements masculins pour leurs proches. Nos objectifs sont donc ambitieux. En parallèle, nous allons continuer à agrandir les différentes gammes existantes. Cette année, quatre boutiques devraient ouvrir, cette fois, dans les grandes villes de province.

• Comment expliquez-vous cette envolée de votre chiffre d'affaires?

Notre croissance (passage de 12 à 42M€ de CA entre 2015 et 2016) est tirée par l'international, notamment par notre présence en Europe sur les principaux marchés. La progression globale se traduit également par des actions marketing on line. Nous investissons une grande part de nos budgets marketing sur l'acquisition de trafic sur les moteurs de recherche, mais aussi sur des campagnes télévisées (BFM Business et LCI).

• Quelles ont été vos actualités marquantes en 2016?

Nous avons procédé à la refonte de notre plateforme e-commerce en migrant sur Magento, pour obtenir un site plus ergonomique. Enfin, en décembre, nous avons été élus "Meilleur site e-commerce de l'année, catégorie B to B" par la Fevad, une visibilité qui nous a portés.

• Quels sont vos axes de développement cette année?

Nous voulons améliorer l'expérience utilisateur en optimisant le taux de transformation sur le site, mais aussi sur mobile, qui représente déjà autour de 20-25% de notre trafic. Pour cela, nous allons continuer à enrichir le référencement naturel en renforçant nos équipes sur la production de contenus. Nous sommes en train de constituer une véritable équipe de développeurs.

Retour sur la percée du Slip français et de OneDirect, dont les résultats explosent cette année.