Cyril Andrino, p-dg, Groupe Andrino : "D'ici deux ans, nous pouvons envisager une entrée en bourse"
Le p-dg du Groupe Andrino, Cyril Andrino, revient sur l'acquisition de Brandalley, et dévoile ses projets pour l'entreprise dans les années à venir.
Je m'abonneVous avez racheté Brandalley au cours de l'été dernier. Quels éléments ont guidé ce choix ?
Avant tout, je suis président du groupe Andrino, la maison-mère de Private Outlet, spécialiste des ventes privées. Cela fait maintenant deux ans que je réfléchis à créer un acteur majeur du e-commerce dans le secteur de la mode, à l'échelle européenne. Et ma certitude est qu'il y a les opportunités nécessaires pour y arriver, via une stratégie de consolidation du marché. Je me suis très vite intéressé à Brandalley, mais le projet d'acquisition a mis du temps à aboutir car l'ancien dirigeant du site et moi-même n'avions pas la même vision des choses quant à l'avenir de Brandalley. Mais l'une des principales raisons qui m'a poussé à reprendre Brandalley est notamment son offre catalogue, qui nous donne accès à de très grandes marques. Aujourd'hui, grâce à ce rachat, nous travaillons avec environ 400 marques, générons 150 millions d'euros de chiffre d'affaires par an, et le groupe se compose de 260 salariés.
Cela signifie-t-il que vous envisagez d'autres acquisitions à l'avenir ?
Bien sûr. Pour le moment, je ne me positionne pas en termes d'objectifs chiffrés. Je fais plutôt évoluer la société au gré de mes envies, en m'assurant que cela concorde avec les souhaits des actionnaires. Notre ambition c'est de continuer les acquisitions car nous avons démontré, je pense, notre savoir-faire en la matière. J'ai déjà deux à trois acteurs en vue, en Europe, dont la taille critique n'a pas encore été atteinte, et qui pourraient donc faire l'objet d'une offre de rachat. D'ici deux ans, si les choses évoluent bien, nous pourrions envisager une entrée en bourse.
Quelles destinations vous intéressent en premier lieu ?
Le pré-requis est de sélectionner des pays que nous sommes capables de livrer depuis la France. Brandalley a investi quasiment 8 millions d'euros dans l'amélioration de son outil logistique ce qui nous permet d'être solide sur ce plan. Par exemple, nous sommes les seuls à proposer la livraison le jour même dans un seul colis, trois achats effectués à différent moment. Selon l'appréciation du client. Aujourd'hui, nous sommes présents en France, en Allemagne, en Italie, et en Espagne. En conséquences, ce sont les pays d'Europe de l'Est et scandinaves qui nous intéressent le plus. En revanche, nous n'irons pas au Royaume-Uni car Brandalley y a cédé sa filiale il y a deux.
Quels sont vos leviers de différenciation par rapport à vos principaux concurrents, notamment Vente-privee.com et Showroomprive.com ?
Avec le rapprochement de Private Outlet et de Brandalley, nous voulons faire converger l'expérience de destockeur offline avec l'expérience online de Brandalley. Le groupe Andrino devient ainsi le premier groupe à proposer aux marques de mode une plateforme couvrant l'ensemble des métiers de la distribution : la vente en ligne des saisons en cours [Soit plus de 50% du chiffre d'affaires de Brandalley, ndlr], la vente en ligne des saisons précédentes, et le déstockage en gros auprès des points de vente physiques sur Internet, notamment au travers de l'activité des ventes privées. Aussi, notre différence se fait sur la proposition que nous faisons aux marques, consistant à ne pas vendre leurs produits entre deux lots d'éponges. Nous nous concentrons sur la mode, la décoration et le design.
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Quels sont vos projets de communication à court terme ?
Nous lançons une campagne de communication en télé et radio au court du mois d'octobre. Cela a nécessité un investissement de plusieurs millions d'euros. Également, nous prévoyons de lancer une opération spéciale que nous avons baptisé "Je paye ce que je veux". Le principe est simple, sur 100 000 références en provenance de toutes marques, nous proposerons à nos clients de payer le montant qu'ils souhaitent.