[Tribune] Challenge 2021 : exporter dans l' e-commerce chinois!
L'e-commerce chinois aura dépassé la distribution physique dès 2024, selon les analystes. Dans cette tribune, Alain Laidet, co-fondateur des Panda Meetings, revient sur le potentiel de l'Empire du Milieu pour les retailers européens.
Je m'abonneVolume d'affaires 2020 du ecommerce chinois : 2300 milliards $. Soit l'équivalent du PIB français. La progression en 2021 sera proche des 30%. Soit un volume d'affaires cette année voisin des 3000 Mrds$. Autre paramètre incroyable : l'e-commerce accapare déjà 35% de la distribution globale en Chine. Trois fois plus qu'en Europe. Les analystes estiment qu'il aura dépassé la distribution physique dès 2024. L'ecommerce chinois ne ressemble pas au nôtre. Tout y est gigantesque et en révolution permanente. Alibaba veut ainsi embaucher 100 000 influenceurs pour booster Aliexpress. Cent mille. C'est deux fois le nombre de salariés d'Auchan. Le " Global Shopping festival " du 11 novembre, le super Black Friday chinois, alimente lui aussi la machine à records : 500 000 transactions par seconde, un volume de ventes équivalent aux deux tiers du ecommerce français en une journée, et, pour certaines marques, 40% de leurs ventes annuelles en Chine réalisées en 24H.
Le ecommerce chinois est unique
Est-ce une opportunité pour les marques et les retailers européens ? En théorie, évidemment. Dans la réalité, il faut apprendre. Et d'abord décoder l'écosystème. L'e-commerce en Chine présente de très nombreuses particularités : des achats via le mobile à 90%, un marché structuré autour de quelques géants (Alibaba, WeChat, JD.com, Douyin ...), une prévalence des marketplaces et des dizaines de milliers " d'influenceurs " aux carrefours du "social commerce".
De quoi s'interroger pour optimiser sa présence
Puisqu'en Chine, un "chemin de 1000 lieues commence toujours par un premier pas" (Lao-Tseu), " il est indispensable d'ouvrir des comptes officiels sur les réseaux sociaux chinois (WeChat, Weibo, Douyin, ..), explique Betty Touzeau, co-fondatrice des Panda Meetings, un tout nouvel event conçu pour accompagner des marques sur le ecommerce chinois. " Seconde préoccupation, créer des boutiques sur TMall, JD.com ou WeChat mini program ", estime Betty Touzeau. Si du moins les analyses de marchés préalables sont au vert. L'appétence du public chinois est énorme, mais la concurrence intense. Un projet export de cette nature ne peut non plus se concevoir sans une belle préparation interne. Une bonne expérience sur l'international paraît la moindre des choses ; un profil sinophone pour tenir le projet également. Quant au budget, il devra correspondre aux ambitions affichées. Le potentiel est infini, mais l'investissement indispensable et les points de réglage fréquents. A quel moment enclencher des campagnes d'influences avec les " KOL " locaux (key opinion leaders) par exemple ? "On ne peut pas tout attaquer d'un coup, modère Betty Touzeau. La bonne approche consiste à bien choisir son canal de distribution en ligne et surtout l'agence digitale qui vous accompagnera ".
Elle saura gérer ces multiples canaux de commerce online, identifier les meilleurs modes de paiement chinois (Alipay, WeChat, Union Pay, ...), gérer les commandes, la logistique et, point indispensable, s'occuper du service client. " Les TP (pour TMall Partner ou Trusted Partner) sont la clé du succès de toute l'opération ", estime Betty Touzeau. Une marque qui ambitionne de vendre en Chine doit avoir sous le coude des agences digitales spécialistes des réseaux sociaux, des boutiques en ligne et de toutes les facettes de cet incroyable ecommerce chinois ". C'est tout le sens de ces premiers Panda Meetings, qui réuniront pour la première fois des agences chinoises aptes à accompagner des marques européennes dans cette incroyable aventure export en Chine.