LeWeb'13 London : l'économie du partage à l'honneur
La deuxième édition londonienne de la conférence LeWeb'13 organisée par Géraldine Le Meur et présentée par Loïc Le Meur, s'est tenue les 5 et 6 juin sur le thème de l'économie du partage (Sharing Economy)
Je m'abonnePlacée sous le thème "Sharing Economy" (l'économie du partage), la conférence LeWeb'13, organisée par Géraldine Le Meur, et en grande partie animée par Loïc Le Meur, s'est déroulée pour la seconde fois à Londres, les 5 et 6 juin. Au sein du très prestigieux Central Hall Westminster, se sont ainsi réunis de nombreux entrepreneurs, patrons de startups, freelances et créatifs venus de tous horizons, mais aussi des journalistes, des blogueurs etc, afin d'assister à de multiples interventions autour de la thématique de l'économie du partage.
Equipé des fameuses "Google Glass", Loic Le Meur introduit la première journée de conférences par une explication de ce que recouvre la notion d'économie du partage, et des enjeux qu'elle présente. L'idée est simple : il s'agit d'utiliser les ressources dont disposent les individus, biens ou services, pour les mettre au service de la communauté, moyennant une contre partie financière.
Ce phénomène grandit chaque jour davantage, notamment grâce à Internet, aux réseaux sociaux et à quelques sites exemplaires en la matière. Parmi ceux-là figurent notamment Airbnb et Etsy.
Loic Le Meur croit au potentiel de l'économie du partage dont l'une des composantes est le "crowdsourcing" : "L'enseigne de distribution américaine Walmart y a recours de manière intelligente. Elle propose à ses clients dont elle connait l'adresse, de livrer un autre client ayant besoin de produits et résidant dans son quartier, en contre-partie de réductions". Un bel exemple, comme il en existe peu en réalité, dans l'éco-système des grandes entreprises.
En effet, si l'idée et le concept d'économie du partage séduit, celle-ci peut être confrontée à de nombreux freins, "notamment les grandes sociétés, voir même les gouvernements, dont les intérêts seraient divergents de ceux des particuliers", indique Loic Le Meur. Cela peut notamment poser problème dans le cas d'une location d'appartement de courte durée. "Si vous n'avez pas le droit de sous-louer votre logement, vous vous mettez en situation d'illégalité".
Le 21 mai 2013, un new-yorkais ayant mis en location son appartement sur Airbnb, pour trois jours (et 300 dollars), a ainsi été condamné par la justice de la ville à une amende de 2 400 dollars. En effet, selon le quotidien Le Monde, au regard de la loi New-yorkaise sur les hôtels illégaux, "des particuliers ne peuvent tirer de revenus d'une location de moins de 29 jours, à moins de se déclarer hôteliers ou d'être présents dans l'appartement le temps de la location".
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Invité par Loic Le Meur, le co-fondateur d'Airbnb, Joe Gebbia, ne compte pas pour autant baisser les bras. Il assume pleinement le modèle d'Airbnb, le percevant comme une sorte d'évolution naturelle des choses : " Quand la voiture a été mise sur le marché en 1908, les gens ont pu vivre une nouvelle façon de voyager, plus efficace que le cheval et la charrette... Pouvez-vous vous imaginer au volant d'une voiture pendant un an puis de revenir au cheval et la charrette?"
Pour Douglas Atkins, responsable de la communauté sur Airbnb, la force de l'économie du partage tient en une phrase : "Elle distribue le pouvoir, la richesse et le contrôle à toute la communauté, tandis que le modèle économique traditionnel, concentre et centralise la production, la richesse et le contrôle".
Et Airbnb n'est pas la seule plateforme américaine à s'inscrire dans un modèle collaboratif. Etsy en est une autre. Il s'agit d'une market place mettant en vente des produits fait mains par de jeunes créateurs. Ceux-ci viennent trouver sur cette plateforme une audience captive d'internautes cherchant à s'inscrire dans une démarche de consommation différente. "La communauté est plus importante que le catalogue produits sur Etsy. C'est la raison pour laquelle les internautes viennent sur Etsy plutôt que sur eBay ou Amazon". Et avec un volume d'affaire de près de 900 millions de dollars en 2012, ce type de modèle n'est surement pas prêt de s'éteindre.