Ces pays en pointe sur le web: Israël, berceau de l'innovation
Tant par sa culture que par nécessité, l'État Hébreu a mis en place une politique axée sur l'innovation, en particulier dans le secteur des hautes technologies.
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L'innovation, entre culture et nécessité
L'innovation occupe une place essentielle dans l'industrie israélienne depuis les années 60. Aujourd'hui, près de 5% du PIB du pays est consacré à la R&D, ce qui en fait le premier pays de l'OCDE, et l'un des meilleurs au monde dans ce domaine. Par ailleurs, de nombreux programmes de financement accompagnent la création d'entreprises. Cet encouragement à l'entrepreneuriat a permis la constitution d'une véritable culture de la nouveauté.
Résultat: Israël revendique une start-up pour 1500 habitants, soit le ratio le plus élevé au monde. Cette innovation s'est aussi en grande partie construite par nécessité, à partir de la fin des années 60. La sécurité fragile du pays dans un Proche-Orient majoritairement hostile a poussé la recherche israélienne à faire de la cyberdéfense, de la surveillance, de la sécurité et de la médecine, des secteurs d'excellence.
A noter en revanche l'extrême rigidité de l'économie israélienne, qui présente (de loin) le marché de produits le plus réglementé de l'OCDE, et le 6e le plus réglementé pour les services. Cela se traduit notamment par des procédures de faillite particulièrement longues (4 ans en moyenne selon une étude économique de l'OCDE).
Le Technion: Cap sur la R&D
Deux entités incarnent particulièrement l'esprit d'innovation dont Israël a fait un objectif permanent dans sa pratique économique: le Technion et la Silicon Wadi.
Le Technion a été fondé à Haïfa en Palestine ottomane en 1912, 36 ans avant la création d'Israël. Fort de 565 enseignants et 13 800 étudiants, cet institut de recherche couplé à une université publique se pose comme le fer de lance de la coopération université-industrie en Israël.
Honoré par deux fois du prix Nobel de Chimie remis à trois de ses chercheurs, en 2004 et en 2011, le Technion a une troisième fois été associé à la remise du Nobel (de chimie toujours) en 2013 à l'un de ses anciens élèves. Aujourd'hui, cette communauté d'anciens élèves représente 70% des ingénieurs agréés en Israël.
En termes de fréquentation, le Technion se félicite par ailleurs d'accueillir 20% d'étudiants arabes dont près de 50% de femmes, des proportions démographiques comparables à celle de la société israélienne. En 2016, il est devenu la première institution non-américaine habilitée à délivrer des diplômes aux États-Unis.
Autour de Tel-Aviv: la Silicon Valley israélienne
A 70 kilomètres au Nord-Ouest de Jérusalem, sur la côte méditerranéenne, Tel-Aviv rassemble autour d'elle le second pôle d'innovation technologique au monde derrière la Silicon Valley. C'est d'ailleurs par association avec ce premier pôle que la région a reçu le surnom de "Silicon Wadi". Celle-ci fait office de pilier de l'écosystème numérique israélien, dont l'économie représente 6,5% du PIB du pays.
C'est surtout dans les années 1990 que l'influence de l'État israélien s'est faite plus présente encore, avec la création d'un premier fonds de capital-risque. D'abord attractive pour les entreprises multinationales américaines, la région a commencé à attirer de plus en plus d'acteurs européens lors des dix dernières années. Côté français, Alstom, Veolia, EDF, puis Alcatel s'y sont implanté, souvent via l'installation de centres de recherche.
Au final, c'est plus de 300 de ces centres qu'abrite la Silicon Wadi. Ce réseau est complété par une vingtaine d'incubateurs qui sécurisent la croissance des nouvelles start-up. C'est dans cette pépinière que des start-up comme Waze et Viber ont pu se développer avant d'être rachetées respectivement par Google et Rakuten.
SodaStream: porte-drapeau de l'innovation israélienne grand public
Outre les domaines de la sécurité et de l'électronique, Israël a consacré une large part de son potentiel d'innovation au traitement de l'eau, une denrée peu courante dans la région. Aujourd'hui, le pays retraite 85% de ses eaux usées, ce qui en fait de très loin le premier pays au monde dans ce domaine. Les systèmes de désalinisation de l'eau permettent également de tirer profit de la mer pour alimenter 20% de la population en eau potable.
SodaStream fait partie de ces entreprises qui se sont bâties sur le traitement de l'eau. Fondée à Londres en 1903, elle est reprise en 1998 par Soda-Club, une entreprise israélienne fondée en 1991 par l'ancien distributeur exclusif de SodaStream en Israël. SodaStream devient alors le leader mondial dans la fabrication et la distribution d'appareils de gazéification de boissons, qu'elle distribue dans 45 pays.
La compagnie n'est cependant pas exempte de controverses. Depuis 2005, elle fait l'objet d'une campagne de boycott en raison de ses activités au sein de colonies israéliennes en territoire palestinien. Pour cette raison, la société s'est vue refuser en 2010 la qualification de "Made in Israël" par la Cour de Justice de l'Union Européenne. En 2014 enfin, l'actrice Scarlett Johansson a du renoncer à son poste d'ambassadrice pour Oxfam, une association humanitaire luttant contre la pauvreté, en raison de sa participation à une campagne publicitaire de Sodastream.
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