Noms de domaines : les enjeux des nouvelles extensions
L'Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) vient de donner son feu vert à la candidature de la Ville de Paris pour la création de noms de domaines en .paris. Peu à peu les marques investissent aussi ce terrain, mais chacune avec une stratégie différente.
Je m'abonneL'Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), le régulateur mondial d'Internet, a validé le dossier de candidature de la Ville de Paris, confirmant ainsi la création de noms de domaine en .paris. Ainsi, d'ici quelques mois, il sera possible de réserver un nom de domaine en .paris, soit pour un site Internet, soit pour une adresse mail.
Selon Christophe Lelieur, consultant auprès d'agences et d'entreprises dans la création de nouvelles marques, "il y a des intérêts importants derrière ces nouvelles extensions. Le .paris aura sans doute un succès important auprès des nombreuses marques de luxe ou de prêt-à-porter. Dans tous les cas, l'installation des nouvelles extensions de noms de domaines est un processus naissant, et il est vraisemblable que d'ici 5 ans le .com n'aura plus la position dominante qu'il occupe aujourd'hui".
Le programme de création de nouvelles extensions de noms de domaine avait été annoncé par l'Icann à Paris au cours de sa conférence internationale de juin 2008. En effet, avec l'explosion de l'utilisation d'Internet au cours des dix dernières années, les noms de domaines encore libres et pertinents - en .com notamment - sont de plus en plus rares.
L'idée étant alors de permettre aux marques, aux acteurs publics et autres, de déposer des demandes afin d'obtenir de nouvelles extensions. Et peut-être ainsi, voir fleurir sur le web des URL dont l'extension prendrait la forme d'un .nike, .canon, ou .lancel.
Lire aussi : Les profils commerciaux et techniques toujours recherchés malgré un marché de l'emploi tendu
Après 4 ans de préparation, l'Icann a donc ouvert le processus de candidature en mai 2012 et a reçu près de 1900 dossiers. Initialement, l'Icann s'attendait à recevoir environ 500 dossiers, d'autant que le tarif pour déposer une demande auprès de l'organisme s'élève à 185 000 dollars (près de 143 000 euros).
Lire aussi : Le Centre d'appels Europe, nouvel arbitre pour les utilisateurs européens de Facebook, TikTok et YouTube
Le succès est donc au rendez-vous. Selon le cabinet de conseil en propriété industrielle Legimark, "de nombreuses demandes déposées sont américaines, la majorité des nouvelles extensions seront donc anglophones. En France, 50 extensions ont été déposées dont 14 concernent des marques du groupe L'Oréal".
Apple n'aurait déposé que le .apple, tandis que Microsoft aurait déposé 11 demandes (.office, .live, .windows, etc) et Google, plus de 100 demandes portant surtout sur des les noms génériques (.book, .kid, .music, .map, .movie etc). Ce dernier devrait ainsi livrer une guerre acharnée avec Amazon, qui aurait suivi la même stratégie. Facebook et Twitter pour leur part, n'auraient en revanche pas jugé utile de déposer la moindre demande.
En effet, comme l'indique Legimark, "pour les extensions faisant l'objet de plusieurs demandes, l'Icann va mettre en place un système d'enchères au terme de la phase d'évaluation". Ce qui signifie que c'est l'acteur qui est prêt à débourser la plus grosse somme qui remportera l'extension. D'ores et déjà, 500 extensions pourraient faire l'objet de demandes concurrentes, et donc de mises aux enchères.
Le cabinet a également relevé le problème des objections d'acteurs sur certaines extensions. Plusieurs types d'objections existent, notamment la "Community Objection" dont a fait l'objet le .amazon, sur une demande du peuple amazonien, ou encore le .patagonia, par le gouvernement argentin.