LeWeb'14 : le meilleur de la première journée
La onzième édition de la conférence LeWeb, animée par Loïc Le Meur, a ouvert ses portes le 9 décembre, aux Docks de Saint-Denis. Sur trois jours, l'événement rassemble le meilleur du Web.
Je m'abonneMardi 9 décembre aux Docks de Saint-Denis, se tient la première journée de la conférence LeWeb'14, principalement placée cette année sous le thème de la santé. Pour cette onzième édition, Loic Le Meur a misé sur un concentré de startups venues de la Silicon Valley et d'ailleurs, ouvrant le bal avec une séance de méditation collective, une pratique selon lui, "désormais très répandue dans la Silicon Valley".
Premier invité à apporter son témoignage, Fred Wilson, investisseur reconnu dans l'univers de l'internet et des technologies, Managing Partner chez Union Square Ventures. Autour d'un croissant et d'un jus d'orange, Fred Wilson relève que l'un des thèmes des précédentes éditions de la conférence LeWeb, l'économie partagée, est résolument devenue mainstream en 2014.
"Pour tout le monde aujourd'hui, il paraitrait évident de devoir investir dans des sociétés telles qu'Uber, Airbnb, ou Lending Club... il y a peu, ce n'était pourtant pas le cas". Pour 2015, Fred Wilson en est quasiment sûr, "certains de ces entreprises entreront en bourse". Sa plus grosse erreur en tant qu'investisseur, "être passé à côté d'Uber et d'Airbnb".
Interrogé sur le succès d'Uber, et sa valorisation à plus de 40 milliards de dollars soit plus de 20 fois son chiffre d'affaires, Fred Wilson explique : "Cette valorisation n'est pas insensée au regard du colossale potentiel de conquête du marché du transport via mobiles, dans le monde entier". Et sur la guerre annoncée avec les taxis traditionnels : "Il y aura une co-existence des systèmes comme Uber avec les taxis traditionnels. Uber ne va pas tuer ses concurrents, il va juste apporter un changement dans la manière dont les gens ont recours à ces services".
D'ici cinq ans, Fred Wilson, prévoit déjà la mise sur le marché de voitures sans conducteurs aux Etats-Unis. "Le frein ne sera pas une question de technologie, mais une question d'adoption par le consommateur. L'enjeu est de savoir si les individus sont prêts pour cela." En revanche, "D'ici là, 20% des véhicules seront électriques aux USA".
La montée en puissance de la sharing economy
Second temps fort de la matinée, la présence de poids lourds de l'économie collaborative, avec Frédéric Mazella, fondateur de BlaBlaCar, Olivier Gremillon, managing director chez Airbnb, et David Estrada, VP pour la société Lyft. Morceaux choisis.
David Estrada : "Les smartphones ont permis l'explosion de l'économie collaborative. Ils permettent de créer une nouvelle manière d'utiliser sa voiture"
Frédéric Mazella : "Ca fonctionne car nous avons désormais un moyen, le smartphone, de partager une ressource qui coute beaucoup d'argent à savoir la voiture"
Olivier Gremillon : "La crise a définitivement joué un rôle dans la montée en puissance de la sharing economy. L'aspect technologique est néanmoins clé dans le bon fonctionnement de notre modèle. Par ailleurs, avec l'accroissement du volume de population mondial, nous allons devoir apprendre à mieux utiliser nos ressources. La voiture et les logement en font partie".
Frédéric Mazella : "Un message pour les gouvernements : il est normal que des modèles incarnés par nos entreprises prennent du temps pour être acceptés, car ils apportent du changement et le changement bouscule des modes de fonctionnement établis, et dont des intérêts qui ne convergent pas forcément dans le même sens".
David Estrada : "Les gouvernements n'ont pas de cadres pré-définis pour ce que nous faisons. En voulant réguler nos activités, ils essayent d'apporter de la sécurité dans l'utilisation que les consommateurs ont de nos services. Ils doivent néanmoins nous laisser créer la sécurité et la confiance de nos clients pour nos services. L'avenir c'est le partage d'espaces de bureaux."
Olivier Gremillon : "De nombreux marchés peuvent encore être disrupté par la sharing economy, à commencer par la santé et l'éducation, qui coûtent très chers aux Etats-Unis."
Les objets connectés réinventent la relation des entreprises avec leurs clients
Autre grand thème de la conférence LeWeb cette année, les objets connectés. Ils incarnent en quelque sorte la division des fonctionnalités des smartphones, en une multitude d'objets, de capteurs, que les consommateurs sont désormais prêts à utiliser.
Selon J.P Gownder , analyste pour l'institut Forrester, dévoilant les résultats d'une nouvelle étude sur le sujet, " les gens en veulent ! 10% des consommateurs américains utilisent déjà un device qui permet de tracer leur activité physique, et 45% sont intéressés pour avoir un autre device de ce type ".
Aussi, 43% d'entre eux achèteraient des Google glass si leur tarif était plus juste. Ceci dit, l'intérêt des consommateurs pour les ces devices varient selon la partie du corps qui est concernée.
Les dirigeants d'entreprise ont bien compris le potentiel de ces objets connectés. Ainsi, 52% d'entre eux considèrent qu'il s'agit d'une priorité, notamment pour équiper leurs employés ou apporter de la valeur ajoutée à leurs clients. Néanmoins, leur usage doit être accompagné d'un vrai modèle économique et d'un retour sur investissement mesurable.
La principale force des objets connectés selon eux ? " Ils permettent de créer une nouvelle relation avec leurs clients, notamment grâce à des services qui permettant de prendre soin de leurs clients ".
Bop.fm : la musique partout et pour tous
L'industrie du streaming musical en ligne est très fragmentée, et Shehzad Daredia, co-fondateur de Bop.fm l'a bien compris. Après avoir lancé ce service l'an passé lors du Web'13, il revient cette année pour présenter son application mobile, calquée sur la version desktop. L'appli permet de lire n'importe quel morceau de musique depuis n'importe quel endroit dans le monde.
En juillet dernier, plus de 50 millions de morceaux ont été joués sur Bop.fm. Son fonctionnement est simple et ingénieux : Bop.fm va chercher le morceau sur les plateformes de streaming musical, et cela qu'il s'agisse de spotify, Youtube, Soundcloud, ou Deezer.
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Le cerveau, augmenté grâce aux jeux vidéos
Adam Gazzaley, Docteur en Neurosciences
"Un jeu vidéo spécialement conçu pour le cerveau humain, peut améliorer les capacités multitâches du cerveau des adultes, qui diminuent clairement avec l'âge"
"Le but est de trouver des solutions pour améliorer la qualité de vie".
"Les jeux vidéos peuvent avoir un impact positif en aidant à obtenir une amélioration cognitive significative et durable des individus"
Pour lever des fonds, mieux vaut s'y prendre tôt
Peter Pham et le co-fondateur de l'incubateur Science Inc, dont la particularité est de favoriser les entreprises dont le modèle économique permet de dégager du chiffre d'affaires et des bénéfices. Les e-commerçants font notamment partie du type d'entreprises favorisées par Science Inc. "En 24 mois, nous sommes parvenus a lever 200 millions de dollars".
"If you think about raising money, start earlier: it's a 3-month process!" says @peterpham #leweb https://t.co/bkOFcr3J2D
- LeWeb (@leweb) 9 Décembre 2014
Zady.com, l'e-commerce destiné à la génération Y
Zady.com n'est pas un site e-commerce de mode comme les autres. La plateforme, co-fondée par Soraya Darabi, commercialise des vêtements à destination de la génération Y, une génération de consommateurs qui, selon la co-fondatrice du site, se sent concernée par l'histoire des produits qu'ils achètent. Ainsi, Zady.com vend des produits fabriqués localement et respectueux de l'environnement.
Pour parvenir à convaincre ses clients, le site cultive une transparence totale sur toute la supply chain, et par exemple, ses clients peuvent découvrir toutes les étapes de fabrication d'un pull en laine, depuis la ferme où le coton est produit, en passant par l'usine de traitement de la laine, de tissage, jusqu'au produit fini.