Oogarden s'impose sur le marché de l'équipement extérieur
Avec un objectif de 40% de croissance en 2017 et une percée sur le marché allemand, le site Oogarden fait de l'ombre au rayon "mobilier et déco" des enseignes de jardinerie, ses principales concurrentes.
Je m'abonneOogarden, plateforme spécialisée dans l'univers du jardin, et, plus largement, de l'aménagement extérieur, affiche une croissance record au sein d'un secteur pourtant très concurrentiel. L'entreprise, fondée en 2006 par Sylvain Legoux, tient, au premier trimestre 2017, son objectif ambitieux de 40% de croissance. En 2016, l'entreprise réalise un chiffre d'affaires de 54 millions d'euros et, selon son dirigeant, "elle pourrait bien dépasser le seuil de 70 millions d'euros" d'ici à fin 2017.
En cause, un positionnement prix agressif, qui lui permet de concurrencer efficacement des enseignes telles que Leroy Merlin et Castorama, mais également un travail sur les produits. 30% sont en effet réalisés en marque propre. "Nous avons créé un bureau d'études, nous développons des produits, apportons de l'innovation, ce qui nous permet de mieux maîtriser notre chaîne de valeur et nos coûts", explique Sylvain Legoux.
Oogarden optimise ses tarifs et développe la maîtrise de sa chaîne de valeur
La stratégie de pricing est bien rôdée: "Nous analysons la concurrence, qui nous permet de déterminer un prix "target", puis nous réfléchissons au moyen d'optimiser le packaging pour réduire les coûts de livraison. Nous envoyons, par exemple, les articles en colis au lieu de passer par un service de messagerie (tels que TNT, DHL) dès que cela est possible", affirme le dirigeant.
Au-delà du packaging, le dirigeant d'Oogarden souhaite se réapproprier l'ensemble de la chaîne de valeur, et notamment la livraison, source d'insatisfaction récurrente de certains clients, en raison de retards attribués aux transporteurs. "Depuis cette année, nous faisons un test pour livrer nos clients en direct le soir et le samedi. En effet, au sein du système de messagerie [transporteurs], il n'y a pas de vraie volonté de satisfaire le client, contrairement au système de petits colis (notamment La Poste et GLS), qui a réellement innové en ce sens", indique Sylvain Legoux. À terme, le fondateur projette de "maîtriser le transport à 100%, surtout sur les gros colis, lesquels représentent 70% des ventes et constituent donc un enjeu majeur". Pour y parvenir, l'entreprise possède quatre entrepôts (Lyon, Nantes, Aix-en-Provence ouvert récemment, Lille) afin de "quadriller la France et aller chercher le dernier kilomètre et mieux maîtriser le service client". Un service client français (situé près de Lyon), internalisé et récemment redimensionné: il compte désormais un peu plus d'une vingtaine de personnes.
Un système de click and collect bien rodé
Le système de distribution se veut parfaitement omnicanal: les entrepôts sont accompagnés de showrooms avec zone de retrait. L'assortiment de ces derniers change tous les trois mois en raison de la forte saisonnalité des produits. Les showrooms sont équipés de bornes présentant les principaux produits parmi les 6000 références de la plateforme. Sylvain Legoux mise sur un élargissement de l'assortiment à 10000 références d'ici cinq ans.
Interrogé sur ses objectifs, Sylvain Legoux évoque le développement du marché allemand. Oogarden y réalise environ 3 millions d'euros de chiffre d'affaires, au départ de la France. "Cependant, continuer à développer l'Allemagne depuis la France est utopique, en raison de la difficulté à trouver du personnel parlant couramment l'allemand". L'e-commerçant vient donc de signer un bail à Düsseldorf pour un entrepôt de 12000m2, "pour nous rapprocher de nos clients et livrer plus vite".
En parallèle, l'entreprise a ouvert fin mai la filiale OoGarden Deutschland GmbH et prévoit un début d'activité au 1er septembre. Là encore, un showroom sera adossé à l'entrepôt.
Dans les trois ans à venir, Sylvain Legoux espère gagner des parts sur un marché de l'équipement extérieur stable, évalué à 80 milliards d'euros en Europe, 7 milliards d'euros en France et 13 milliards en Allemagne.