Comment diminuer l’impact de votre logistique ?
La réduction de l’impact environnemental de leur activité est un enjeu crucial pour de nombreux commerçants, qui comptent sur leurs partenaires logistiques pour les aider à atteindre leurs engagements RSE, comme l’explique Christelle Meckler, Manager Satisfaction Client chez DHL Express.
De l’utilisation de carburants durables à celle de véhicules électriques, sans oublier la modernisation des plateformes logistiques ou l’utilisation de nouveaux modes de livraison, quelles sont les actions les plus efficaces pour préserver l’environnement, mais aussi la rentabilité économique des marchands ? Explications avec Christelle Meckler, Manager Satisfaction Client chez DHL Express, qui détaille la manière dont le logisticien veut parvenir à la neutralité carbone en 2050 et met son expérience au profit de ses clients.
Quelle place a pris le sujet de la RSE chez vos clients ces dernières années ?
Christelle Meckler : Une importance croissante ! Le sujet devient systématique dans les appels d'offres et nos commerciaux font de plus en plus face à des responsables RSE lors des réunions avec les acheteurs. Les initiatives que nous menons pour réduire notre impact sont complémentaires des autres actions réalisées dans le cadre de notre politique ESG. Nous nous engageons par exemple pour assurer la confidentialité des données de nos clients, mais aussi la diversité et les bonnes pratiques managériales, ou encore la sécurité au travail. En matière d’environnement, notre objectif est d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Actuellement, notre activité génère l’équivalent de 36 millions de tonnes de CO2 par an. Nous voulons la réduire à 29 millions de tonnes d’ici à 2030.
Votre premier chantier est de réduire l’impact du transport aérien, qui pèse 90% de votre empreinte. Comment y parvenez-vous ?
C.M. Le premier axe consiste à renouveler notre flotte avec des appareils plus modernes, notamment en intégrant 12 avions électriques en 2027. Ensuite, nous adoptons des techniques de pilotage plus responsables : le remorquage par un véhicule électrique en phase de parking ou l’utilisation de la moitié des moteurs pour déplacer l’avion au sol, l’optimisation du chargement des containers, sont des exemples de pratiques qui nous ont permis, pour les avions opérant sur le continent américain, d’éviter de rejeter l’équivalent de 350 000 tonnes de CO2 dans l’atmosphère.
Enfin, l’utilisation de SAF (Sustainable Aviation Fuel) est au cœur de notre offre GoGreen Plus+, dont l’objectif est de permettre à nos clients de diminuer leur bilan carbone en utilisant ces carburants dont l’impact est divisé par trois par rapport à du fuel classique. Aujourd’hui, les SAF couvrent 2 à 5% de nos besoins en fuel, et nous avons pour objectif d’amener cette part à 30% d’ici à 2030. DHL est le principal acheteur de SAF dans le monde : nous avons fait l’acquisition de 16% de la production mondiale l’an passé ! Nous nous engageons sur l’achat de 668 millions de litres d’ici à 2030, avec BP et Neste, ce qui doit nous permettre de diminuer l’impact de nos vols de l’ordre d’1,7 million de tonnes de CO2.
Quel est le coût pour les clients de l’utilisation de SAF ?
C.M. Le prix de ces carburants est deux à trois fois supérieur à celui des carburants classiques. GoGreen Plus fonctionne selon un modèle “book and claim” : les clients réservent une part des réductions des émissions carbones que nous réalisons par l’utilisation de SAF à la place d’un fuel classique. Ils peuvent ainsi améliorer le bilan carbone des expéditions que nous transportons vers leurs clients. Nous nous adaptons ainsi aux budgets de chacun, afin de trouver un équilibre entre engagement et viabilité opérationnelle. C’est aussi une logique que nous adoptons quand nous électrifions notre flotte de véhicules de livraison ou que nous dotons nos nouveaux sites logistiques de panneaux solaires. Nous sommes prêts à supporter un coût supplémentaire, mais nous nous y retrouvons in fine, puisque l’utilisation d’un véhicule électrique qui parcourt 100 kilomètres coûte trois fois moins cher qu'un véhicule diesel. De même, les panneaux photovoltaïques, couplé à l’installation de batteries, comme ce sera le cas sur notre nouveau site de Caen, nous permettront de recharger nos véhicules durant la nuit.
L’électrification doit couvrir 60% de votre flotte de véhicules d’ici à 2030. Où en êtes-vous ?
Il s’agit d’un objectif à l’échelle mondiale, et qui concerne la mobilité verte, et pas qu’électrique. En France, 36% de nos véhicules fonctionnent aujourd’hui à l’électricité et au gaz, et nous sommes en bonne voie pour faire monter ce chiffre à 90% d’ici à 2030. Par ailleurs, 26% des livraisons et des enlèvements de colis ont été réalisés via des moyens “non-thermiques” en France au mois d’avril. Ce taux atteint 48% en Ile-de-France !
La réduction de l'impact environnemental est devenue une priorité pour de nombreux commerçants, qui cherchent des solutions logistiques durables. Grâce à des investissements significatifs dans des SAF et l'électrification de leur flotte, DHL joue un rôle clé dans cette transition. Ces efforts permettent non seulement de rendre les chaînes d'approvisionnement plus durables, mais aussi de contribuer à l’atteinte des objectifs de réduction de l'empreinte carbone fixés.